Выбрать главу

l’auteur, dont la présentation, la préparation prennent une importance de plus en plus grande dans la mesure où les corrections après coup deviennent plus difficiles ou coûteuses.

Composition

typographique

Mesures typographiques

Les premiers fondeurs de caractères avaient chacun leurs propres mesures arbitraires, et la grosseur des caractères, leur force de corps, était fantaisiste. Une première tentative de normalisation a été la fixation d’une hauteur commune pour les éléments imprimants par le Règlement de la librairie du 28 février 1723 : c’est la hauteur en papier. En 1737, Fournier le Jeune (1712-1768) eut l’idée d’une unité de mesure qu’il appela point typographique, basée sur la largeur de son caractère cicéro. François Ambroise Didot (1730-1804) en créa une nouvelle en 1775, en prenant cette fois pour base les mesures légales de l’époque. Le point Didot est le sixième de la ligne de pied de roi ; il vaut 0,375 9 mm ; son multiple, le cicéro, vaut douze points, soit 4,51 mm. La réalisation de Didot avait été un peu hâtive ; quelques lustres plus tard, le système métrique était adopté. Didot lui-même a bien déterminé un point métrique dont il dota l’Imprimerie nationale, mais les autres imprimeries conservent le matériel basé sur le point Didot, mesure illégale, dont le remplacement pose bien des problèmes. De nombreux pays, dont l’Allemagne, ont adopté le point Didot. Dans les pays anglo-saxons, l’unité est le point pica, qui vaut 0,351 mm. Rompant avec la tradition, la composeuse photographique Lumitype-Photon a pris pour unité de mesure le dixième de millimètre.

Matériel de la composition

typographique

Il comprend les éléments imprimants, caractères, filets, vignettes, ornements, et des éléments non imprimants, ou blancs, destinés à remplir la page ou la forme. La majeure partie des éléments imprimants est en alliage d’imprimerie

plomb-antimoine-étain, couramment appelé plomb. Certains filets peuvent être en laiton, et les blancs de grande dimension en fer, en alliage léger et même en bois. Tout ce matériel est mobile et peut resservir jusqu’à usure ; on envoie alors l’alliage à la refonte.

Les caractères sont des parallélépi-pèdes portant à une extrémité le relief imprimant, ou oeil. Les filets, ou réglets, servant aux séparations et aux encadrements, sont des lames imprimantes dont le dessin représente des traits simples, multiples, ornés. Les flèches et les accolades font partie des filets.

Quant aux vignettes, coulées comme les caractères, elles reproduisent des ornements variés. Leur nom vient du célèbre fleuron représentant une feuille de vigne qu’utilisait Alde Manuce (v.

1449-1515). Leur emploi était très répandu au siècle dernier, et les catalogues de vignettes de cette époque contiennent, auprès de dessins artistiques, les images les plus inattendues.

Les blancs comprennent : les es-

paces, ou éléments servant à espacer les mots, à remplir les lignes, à les justifier ; les interlignes, utilisés pour augmenter l’écartement entre les lignes ; et les grands blancs, ou lingots ou garni-tures, qui remplissent la page et maintiennent l’ensemble dans le châssis.

Composition manuelle

C’est l’art d’assembler manuellement les caractères pour en faire des mots, des lignes, des pages, art qu’exerce le compositeur typographe, ou typo.

Composition mécanique et composition photographique étant de plus en plus répandues, la tâche du typo est surtout une tâche de préparation, de contrôle et de correction ainsi que de mise en pages. On ne compose plus manuellement que certains titres, des annonces, des travaux de fantaisie, qui rentrent dans la catégorie des travaux de ville, ou bilboquets ; la composition de livres ou de labeur, comme la composition de journaux, est mécanisée et s’automatise.

La casse

Le casier dans lequel le compositeur manuel range les caractères, ou casse, n’a

guère changé depuis des siècles ; dans ses compartiments, ou cassetins, sont répartis l’ensemble des caractères d’une même sorte et d’un même corps, bas de casse, capitales, chiffres, signes, constituant une police. Le poste de travail est un rang, ou meuble à tiroirs contenant les casses, à rayonnages contenant les blancs, et sur lequel le compositeur place la casse dont il va se servir. Un oeil sur la copie, le composteur dans la main gauche, il prend les caractères un par un dans la casse avec la main droite, les aligne dans le composteur, justifie la ligne à la longueur désirée en plaçant des espaces et en coupant s’il y a lieu le dernier mot. Quand le composteur est plein, il le vide en posant son contenu sur une galée, plaque de bois ou de zinc. Il obtient sur la galée des paquets de textes, ligaturés traditionnellement par une fi-celle. Un texte composé peut être aligné à gauche et à droite (composition en bloc), ou centré, ou aligné à gauche seulement (composition en drapeau). La longueur des lignes est appelée justification.

Composition mécanique

Jusqu’à la fin du XIXe s., la composition était restée, malgré quelques améliorations de détail, ce qu’elle était du temps de Gutenberg. Les presses à imprimer mécaniques permettant une grande production pour l’époque, il fallait accélérer le travail lent et fastidieux, pour les livres, du typo. On avait bien déjà juxtaposé en un même caractère, ou logotype, plusieurs lettres. Certains logotypes sont encore en service : fi, ff ; d’autres, tels que aient, rent, ont été abandonnés, car ils compliquaient par trop les casses. Les premières machines à composer assemblaient des caractères mobiles. Une réalisation franco-anglaise, la Pianotype de Young et Delambre, était utilisée pratiquement vers 1845 avec des résultats accep-downloadModeText.vue.download 575 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

2826

tables. La machine de Thorne, en 1889, avait une production de 7 000 caractères à l’heure, et 2 000 exemplaires en étaient déjà vendus lorsque, quelques années plus tard, apparurent les machines assemblant des matrices et jus-

tifiant la ligne par la commande d’un clavier, puis coulant automatiquement les caractères. Ces machines, les composeuses mécaniques actuelles, sont de deux types :

1o celle qui produit des caractères sé-

parés comme ceux de la composition manuelle : la Monotype ;

2o celles qui produisent des lignes-blocs, plaquettes de métal où tous les caractères sont solidaires les uns des autres : Linotype, Intertype, Typograph, etc.

y Monotype. Cette machine a été

imaginée par l’avocat américain Tol-bert Lanston (1844-1903), qui, après avoir pris ses premiers brevets en 1887, mit au point son modèle définitif en 1899. L’ensemble Monotype se compose de deux machines distinctes, le clavier et la fondeuse, le lien entre les deux étant une bande perforée à 32 canaux. Le clavier, qui possède plus de 300 touches, traduit en perforations codées sur la bande tous les mouvements que devra exé-

cuter automatiquement la fondeuse.

Sur celle-ci, les matrices sont des petits blocs de bronze de 5 × 5 mm portant en bout l’empreinte en creux du caractère ; elles sont assemblées dans un châssis qui, dans les modèles récents, en contient jusqu’à 272, soit cinq polices d’un même corps. Les caractères coulés, éjectés du moule, viennent se ranger automatiquement dans une galée. La bande perforée peut être conservée et resservir. Très souple, la composition monotype

convient particulièrement aux ouvrages scientifiques, aux tableaux ; elle fournit également des séries de caractères servant à garnir les casses de la composition manuelle.

y Machines lignes-blocs. Les principales sont la Linotype et l’Intertype.

La Linotype, inventée aux États-

Unis par l’horloger allemand Ottmar Mergenthaler (1854-1899), y fonctionna en 1886.

1o Les organes de composition sont constitués par des plaquettes de cuivre sur la tranche desquelles les caractères sont gravés en creux. Elles sont clas-