sées dans les canaux d’une boîte plate en métal, ou magasin. Les 90 touches d’un clavier, ressemblant à celui d’une machine à écrire, sont reliées aux 90 canaux du magasin et commandent directement la descente des matrices.
Celles-ci viennent s’assembler dans un composteur ; des coins en acier, les espaces-bandes, viennent s’insérer entre les mots pour justifier la ligne.
2o Les organes de fonte comprennent un moule devant lequel la ligne des matrices est menée par l’élévateur.
Ses dimensions intérieures, correspondant à la longueur et au corps de la ligne à fondre, sont réglées par des cales. Derrière se trouve le creuset contenant le métal fondu, qu’un piston envoie dans le moule. La ligne coulée est refroidie, rabotée sur ses faces au moment de son éjection du moule et rangée sur une galée.
3o Les organes de distribution remontent vers le distributeur les matrices qui viennent de servir. Une vis sans fin entraîne celles-ci et les libère au-dessus de leur canal du magasin ; un système de crantage sur le profil des matrices assure leur distribution sélective.
L’Intertype, créée en 1913 aux
États-Unis par les Américains Ridder et Scudder, ressemble à la Linotype, et ses fonctions sont les mêmes. Sa particularité pour l’époque était une standardisation permettant à l’utilisateur de la compléter par de nouveaux magasins et de nouveaux moules.
La composition lignes-blocs
convient pour les travaux de presse et de labeur comportant beaucoup de lignes de même longueur ; les lignes sont robustes, faciles à manipuler. La commande automatique du clavier par bande perforée lui a donné un nouvel essor. Certaines machines composent, également en métal, les titres gros corps (Ludlow), les filets (Elrod), les lingots.
Composition froide
Composition sans plomb
L’intérêt accru que présente la composition sans plomb, ou composition
froide, est dû à diverses raisons : l’offset et l’héliogravure n’ont pas besoin de caractères en métal, mais seulement d’images de caractères pour la reproduction ; les solutions mécaniques, si parfaites soient-elles, paraissent démodées par rapport aux solutions électroniques ; on recherche de plus en plus des solutions alliant rapidité et bon marché de composition ; la composition en plomb est lourde et encombrante.
Composition machine à écrire
On a adapté à la composition les classiques machines à écrire, puis les machines à écrire électriques, en leur apportant des modifications qui les rapprochent des claviers des composeuses mécaniques. La justification des lignes s’obtient en général lors d’une seconde frappe, la première ayant pour objet de montrer l’espacement à augmenter ou à réduire. La production finale est une épreuve utilisable pour la photographie ou la copie sur métal. La première machine à écrire effectivement utilisée fut le Typbar (1922). L’une des plus employées à l’heure actuelle est la Varityper, où les polices de caractères sont interchangeables ; deux polices sont constamment en service, et l’opérateur passe de l’une à l’autre en tournant simplement un bouton ; le texte obtenu a un aspect se rapprochant des standards typographiques.
L’ensemble IBM Multipoint effectue le travail en trois temps.
1o Le texte, frappé sur l’enregistreur, dont le clavier est analogue à celui de la machine à écrire IBM 72, est enregistré sur une bande magnétique au début de laquelle ont été portées toutes les indications de mise en pages ; on obtient simultanément une frappe en clair.
2o Les corrections sont frappées sur une seconde bande.
3o Sur la composeuse, les deux bandes sont lues par un lecteur à deux stations de lecture, et le texte est composé par une machine à écrire IBM Multipoint, dont les sphères imprimantes, portant des alphabets complets, sont rapide-
ment interchangeables.
Composition photographique
Les machines de ce type sont les phototitreuses et les photocomposeuses.
y Phototitreuses. L’appellation
de titreuse généralement adoptée est inexacte, car certaines de ces machines sont de véritables composeuses avec lesquelles on peut faire, outre des titres, des compositions plus complexes et même des travaux de ville, et qui ont leur place dans les ateliers offset, leur souplesse d’emploi et la diversité des caractères disponibles en faisant de véritables petits ateliers de composition.
Il en existe un grand nombre, plus ou moins raffinées, depuis le simple appareil où l’on dispose manuellement les matrices l’une après l’autre et où l’on commande à chaque fois l’insolation jusqu’à la machine à fonctionnement semi-automatique.
Certaines font la copie par contact ; d’autres peuvent, par projection, soit agrandir, soit réduire ou déformer les caractères pour obtenir des effets fantaisie. Les matrices sont des films positifs ou négatifs. Elles produisent de la composition sur papier ou sur film en bande ou en rouleau. Pour justifier les lignes, on fait généralement un essai en blanc sans insoler.
Un appareil à justifier, l’Optype, photographie ligne par ligne un texte composé en corrigeant la longueur des lignes sans modifier leur hauteur.
PHOTOCOMPOSEUSES.
Les premières machines de compo-
sition photographique ressemblaient aux composeuses mécaniques. Les
matrices pour la fonte du métal sont remplacées par des matrices photographiques, le creuset par une caméra et le plomb par un papier ou un film ; un objectif permet, dans certaines limites, d’agrandir ou de réduire la grosseur des caractères. La Fotoset-ter, construite par la société Intertype et présentée en 1950, ressemble à une machine lignes-blocs. Ses matrices Fotomat ont sur leur face plane une image négative jouant le même rôle qu’un caractère gravé ; elles sont
projetées une à une, l’opérateur commandant la justification automatique de la ligne à la longueur voulue. La Monophoto, construite par Monotype, utilise le clavier Monotype classique pour produire la bande perforée qui commande l’unité photographique.
Celle-ci ressemble à la fondeuse Monotype ; son châssis contient 272 matrices, petits films des caractères en négatif.
La seconde génération de photocomposeuses utilise des matrices (plaques, cadres, tambours, disques) qui n’ont plus rien de commun avec celles des composeuses mécaniques. La mise en place des caractères est commandée électroniquement. Il n’est plus besoin de compter en unités de mesure typographiques, et les constructeurs ont pu adopter des mesures arbitraires ou, selon l’exemple de Photon, basées sur le système métrique.
La Lumitype-Photon, mise au
point aux États-Unis par les Français Higonnet et Moyroud, et introduite en France en 1954, est la première machine ayant adopté des solutions électriques-électroniques. Sur le clavier, l’opérateur frappe les lettres, commande toutes les fonctions de la machine, corrige les erreurs qu’il aperçoit sur une frappe en clair, tout en suivant les indications d’une maquette de mise en pages. Un calculateur électronique reçoit les instructions du clavier et commande l’unité downloadModeText.vue.download 576 sur 577
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5
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photographique. On obtient un texte composé sur film en rouleau à la vitesse de 36 000 caractères à l’heure.
Cette vitesse est en fait limitée par la production du clavier. Aussi, dans les ensembles plus récents de Photon ou des autres constructeurs, claviers, calculateurs et composeuses sont des unités indépendantes, et la liaison entre elles se fait par bandes magnétiques.
Il existe toute une gamme de phototitreuses et de photocomposeuses répondant aux besoins les plus divers :
ensembles complets capables d’un très large éventail de travaux ou machines plus simples limitées à la composition de journaux, de livres ou même de travaux de ville. Leur fonctionnement est de plus en plus fiable. Leur principal avantage semble être leur vitesse, supérieure à celle des composeuses mécaniques. Mais, si leur utilisation est tout indiquée pour des procédés d’impression comme l’héliogravure ou l’offset, elle l’est moins pour la typo-graphie, procédé dans lequel on peut imprimer directement sur la composition en plomb.