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La troisième génération des photocomposeuses est celle à tube cathodique. La Linotron Mergenthaler

(1967) a des alphabets sur plaques de verre dont le balayage est dirigé sur l’écran ; l’image ou plutôt les images successives sur l’écran sont photographiées sur film. Les machines de ce type sont commandées par des bandes magnétiques issues d’ordinateurs ; il est possible d’y faire de la mise en pages. Leur vitesse atteint plusieurs millions de caractères à l’heure, capacité de production, qui, comparée aux besoins réels, peut sembler énorme, et qui limite leur emploi à des usages bien particuliers : grande quantité de composition à faire dans des délais très réduits.

La composition est un travail d’assemblage de caractères, chaque caractère pouvant être considéré lui-même comme un assemblage de surfaces élé-

mentaires. Si ces surfaces sont repré-

sentées par des codes et des mises en mémoire dans un calculateur, celui-ci possède une matrice digitale des caractères et peut présenter leur image sur l’écran d’un tube cathodique où elle est photographiée ou la projeter directement sur papier ou film sensible prenant la place de l’écran. Dans le Digiset du Dr. Hell, les caractères, immatériels, existent dans des élé-

ments de mémoire à tores de ferrite.

Les points lumineux successivement projetés sur l’écran construisent les lettres comme une image en trame très fine. Les données sont introduites dans la machine par bande perforée ou par bande magnétique, et le calculateur associé commande modifications ou

corrections.

Évolution de la

composition

Étapes de l’automatisation de la composition

Le Digiset et ses homologues repré-

sentent pour le moment, en attendant la saisie directe des informations de composition à leur origine, la dernière étape de l’automatisation. Mais la composition photographique n’est pas la seule bénéficiaire de cette évolution ; la composition mécanique en profite aussi et en reçoit un nouvel élan. La première étape a consisté à séparer le clavier, sur lequel la production dépend de l’opérateur, de la machine à fondre les caractères, dont la vitesse n’est limitée que par des impératifs mécaniques. C’est ce qui existe dans le système Monotype et qui a été réalisé pour les machines lignes-blocs par la commande à distance, ou Teletypesetter. À son origine, en 1929, le système TTS servait à la transmission des nouvelles et comprenait un reperforateur à la station de réception. Modifié, il comprend d’une part un clavier perforateur produisant une bande perforée à six canaux et une frappe en clair, d’autre part un adaptateur au clavier sur la machine lignes-blocs, mécanisme qui lit les perforations de la bande et est relié à un clavier spécial ; on peut donc également se servir du clavier ordinaire.

y Clavier perforateur. Cette ma-

chine ressemble à une machine à

écrire, mais possède des touches supplémentaires, correspondant aux fonctions de la composeuse. Elle produit une bande brute, ou bande au kilomètre, portant les indications codées pour les lettres ou les signes, les instructions de composition et, au début, les informations relatives à la sorte de caractère, au corps, à la justification. On obtient des vitesses moyennes de frappe de l’ordre de 10 000 à 15 000 signes à l’heure, qu’on cherche à augmenter en remplaçant la frappe manuelle par une frappe automatique, en reliant le clavier à un lecteur optique du manuscrit. Pour les corrections, l’opérateur frappe une seconde bande, portant

uniquement les lignes corrigées, en rappelant leur numéro de référence.

La bande originale et la bande de correction sont combinées dans un mixeur de bandes d’où sort la bande corrigée.

y Justification et coupure de lignes.

La justification du texte se fait ensuite par un dispositif qui transforme la bande brute en bande justifiée.

y Utilisation d’ordinateur. La première tentative dans ce sens est celle de Bafour, Blanchard et Raymond, qui prirent des brevets en 1953-54

et présentèrent leur procédé BBR en 1958. Nombreuses sont actuellement les firmes qui offrent des ordinateurs et des programmes de composition.

Un ensemble de composition automatique, tel que l’Ordotype, se compose de :

1o un ou plusieurs lecteurs d’entrée de bande ;

2o une unité centrale de calcul et de mé-

moire, celle-ci contenant la mémoire-programme, les mémoires syllabiques, le dictionnaire de coupure de mots (en français, environ 8 000 mots font exception à la coupure syllabique banale) et la mémoire de stockage ;

3o un ou plusieurs perforateurs de sortie et une imprimante donnant une

épreuve.

Le remplacement des bandes per-

forées par des bandes magnétiques constitue un progrès ; l’entrée par lecture optique en est un autre. À la sortie de l’ordinateur, un système de répartition peut conserver en mémoire le texte composé et envoyer directement les commandes aux machines à composer.

Le système GSA (Güttinger-Satz-Automation) effectue corrections, division syllabique, justification et livre à la demande des bandes ou des rubans pour la commande automatique des diverses sortes de machines à composer.

y Composition programmée. Carac-

tères, lignes, paquets de textes ne sont que des éléments des sous-ensembles d’une page. Dans la composition programmée avec « maquettisation », le programme traite ces sous-ensembles, les conserve en mémoire, les restitue en éléments de mise en pages, présente leur ensemble sur écran cathodique et effectue les corrections demandées.

Préparation de la copie

La préparation de la copie revêt deux aspects. Le premier, de style ou de pré-

sentation, est une mise au point indé-

pendante de toute préoccupation technique. Il comporte obligatoirement une lecture, souvent une réécriture, la vérification de l’orthographe, le respect des

règles de présentation typographiques.

Il s’accompagne de l’établissement d’une maquette de mise en pages précisant l’emplacement occupé par un texte donné. Pour cela, le calibrage de la copie calcule, en partant du nombre de signes, l’espace qu’occupera la composition avec une sorte de caractère et une longueur de ligne données ; il permet de déterminer le nombre de lignes et de pages d’un livre, l’espace qu’occupera un texte publicitaire. Le préparateur de copie, dont la formation est celle du compositeur qualifié, s’aide d’abaques de correspondance et de règles à calcul.

Son travail est facilité si l’auteur s’astreint à observer des règles simples assurant une présentation homogène de son manuscrit. Le second aspect downloadModeText.vue.download 577 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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de la préparation est technique : plan de répartition dans les pages (faux-titre, titre, préface, chapitres, table des matières, etc.) ; emplacement des illustrations ; croquis des titres des pages compliquées, avec indication des corps, styles, graisses des caractères, et, si nécessaire, composition de pages spécimens ; annotation, dans les marges de la copie, des instructions de composition et, si besoin est, rédaction d’une fiche d’instructions évitant toute ambiguïté et tout arrêt pour demande de renseignements en cours de travail.

L’idéal est de donner au compositeur (compositeur manuel, opérateur au clavier, claviste) un véritable bon à composer engageant l’auteur à le considérer comme texte définitif et lui évitant la tentation d’y apporter des remaniements. Mais, et c’est leur droit en tant que clients, les auteurs considèrent, suivant l’exemple de Balzac, qu’un texte composé a un aspect différent d’un texte manuscrit ou dacty-lographié, et les auteurs d’ouvrages scientifiques désirent pouvoir, jusqu’au dernier moment, préciser ou mettre à jour leur manuscrit. On leur envoie donc des épreuves, qu’ils corrigent.