Épreuves et corrections
Des corrections sont, d’autre part, nécessaires, parce que toute intervention humaine, composition complète ou simple frappe aveugle au clavier, est source d’erreurs. En composition sur plomb, on tire des épreuves des paquets de textes en galée et on les envoie pour lecture au correcteur attaché à l’imprimerie, qui, comparant avec la copie, indique par des signes conventionnels les coquilles à corriger, le plus souvent des erreurs de lettres ; dans la composition en caractères séparés, le compositeur remplace la lettre ; dans la composition lignes-blocs, il faut refaire la ligne. Après avoir fait ces corrections sur l’épreuve en première, on envoie au client une épreuve en bon à tirer. Le client y porte, toujours en signes conventionnels, ses propres corrections, corrections d’auteur s’il s’agit de choses ne figurant pas sur le manuscrit, de suppressions ou d’additions. Les corrections d’auteur exigent bien souvent des remaniements de paragraphes. N’étant pas prévues dans le devis de l’ouvrage, elles sont facturées en sus du prix convenu, en fonction du temps passé. Si elles sont nombreuses, on envoie une seconde épreuve en bon à tirer.
La frappe en clair au clavier d’une composeuse machine à écrire ou photographique sert d’épreuve de correction. Du texte composé photographiquement, on tire une épreuve Ozalid en bon à tirer. Mais les corrections sur composition photographique sont plus délicates que sur plomb : il faut gratter ou découper le texte erroné et le remplacer par un nouveau morceau de film.
Certains constructeurs proposent des appareillages spéciaux à cet effet.
Les corrections sont encore plus délicates dans la composition automatique au calculateur, car les épreuves fournies par les imprimantes de sortie sont difficilement compréhensibles par les non-initiés que sont les auteurs et ne ressemblent en rien à ce que sera le texte composé.
Avec la présentation du texte sur écran cathodique avant sa composition proprement dite, les corrections rede-
viennent possibles jusqu’au dernier moment.
Problèmes actuels
La composition manuelle, qui n’a guère évolué depuis Gutenberg, vers 1450, produit 1 500 signes à l’heure.
Les composeuses mécaniques, de-
puis la fin du siècle dernier, en produisent environ 9 000. Commandées par bandes perforées (1932), elles atteignent 25 000 signes. Les composeuses photographiques de 1950
arrivent à 36 000 signes, celles de 1964 à 800 000, les composeuses
électroniques à plusieurs millions.
La diversité des phototitreuses et des photocomposeuses a rendu leur emploi intéressant, même pour les petites imprimeries, en liaison avec les machines à imprimer offset. Tous les procédés de composition continuent à être utilisés en fonction de leur adaptation aux besoins, et, pour l’utilisation optimale des plus modernes, les ententes et les accords de sous-traitance entre entreprises constituent la solution assurant à la fois économie et rapidité.
G. B.
F Caractère / Imposition / Impression / Imprimerie / Offset / Rotative / Typographie.
G. Baudry et R. Marange, Comment on imprime (Dunod, 1956 ; 4e éd., 1970). / E. Kollecker et W. Matuschke (sous la dir. de), Der moderne Druck (Hambourg, 1956 ; 2e éd., 1958).
/ A. Pernin, Composition typographique (Eyrolles, 1957). / V. Strauss, The Printing Industry (New York, 1967). / Stationery Office, Computer Peripherals and Typesetting (Londres, 1968).