grateur, qui donne le nombre moyen d’impulsions par seconde. Pour éviter les pertes, l’impulsion est délivrée à ces dispositifs par un « adapteur d’im-pédance » nommé préamplificateur.
Ces appareils sont d’un emploi très répandu. On réalise des systèmes de qualité médiocre mais robustes et peu coûteux ; on les emploie couramment pour la surveillance de routine et dans la prospection des minerais d’uranium.
Hans Geiger
Physicien allemand (Neustadt 1882 - Berlin 1945). Auteur d’expériences sur le parcours des particules alpha, il a, en 1908, déterminé leur charge, puis, en 1913, montré que le numéro atomique d’un élé-
ment représente le nombre de charges de son noyau. La même année, il a inventé le compteur de particules qui porte son nom, qu’il perfectionna ensuite avec W. Müller (1928).
Compteurs
proportionnels (région II)
Ce sont des chambres dans lesquelles l’ionisation primaire est amplifiée, mais où cette amplification reste localisée et ne s’étend pas tout le long du fil anodique comme dans le compteur GM.
Les compteurs proportionnels sont
utilisés pour la détection :
— des particules peu pénétrantes : α et β mous (tritium ou carbone 14) ;
— des neutrons lents ou des neutrons thermiques.
Compteurs à
scintillations
Les « scintillateurs » ont la propriété d’émettre un rayonnement lumineux lorsqu’ils sont soumis à un rayonnement α, β ou γ. Le rayonnement lumineux recueilli sur la photocathode d’un tube multiplicateur d’électrons est converti par celle-ci en électrons.
Le photomultiplicateur délivre sur l’électrode de sortie une impulsion dont l’amplitude est proportionnelle à l’énergie de la particule incidente. Ce compteur présente une efficacité très supérieure au GM pour les γ. Pour les autres rayonnements, son avantage sur le GM tient à ce que son temps de résolution est plus court (10– 6 s au lieu de 10–4).
Les scintillateurs couramment utilisés sont les suivants :
— pour les α : ZnS activé à l’argent sur support Plexiglas ;
— pour les β : cristal d’anthracène, plastique ;
— pour les γ : NaI activé au thallium, plastique ;
— pour les neutrons thermiques : verre chargé en Li ou B ;
— pour les neutrons rapides : matière hydrogénée chargée en ZnS, ou encore ZnS en suspension dans un plastique.
P. R.
D. Blanc, Détecteurs de particules.
Compteurs et scintillateurs (Masson, 1959).
/ P. Guillien, Physique nucléaire appliquée (Eyrolles, 1963). / F. H. Attix et W. C. Roesch, Radiation Dosimetry (New York, 1966-1968 ; 3 vol.). / G. Bertolini et A. Coche (sous la dir. de), Semiconductor Detectors (Amsterdam, 1968).
Compton-Burnett
(Ivy)
Romancière anglaise (Londres 1892 -
id. 1969).
Miss Compton-Burnett apparaît
dans la littérature de l’Angleterre comme l’un des fruits, étrange et caractéristique, de la longue lignée des romancières depuis Jane Austen*. Cette collectionneuse attentive de fleurs alpestres et de personnages d’une perversité raffinée rétrécit jusqu’aux limites extrêmes les conventions romanesques de ses illustres prédécesseurs. Pour elle, le temps semble s’être définitivement arrêté dans une époque vaguement édouardienne. L’espace
environnant se réduit. Habitat sans relief, le cadre devient vase clos où se développent et s’exaspèrent les passions. Ivy Compton-Burnett n’a pas d’illusions sur la nature humaine. Avec elle, le regard lucide de J. Austen ou de George Eliot se fait observation froide et acérée comme un scalpel. L’humour ne sourit plus, n’adoucit plus le détail psychologique féroce, et on ne trouve que rarement dans son oeuvre l’émotion affleurante qui atténue la lumière crue projetée sur les abîmes de l’âme. Car tout se passe en dedans. L’intrigue hautement mélodramatique, le dialogue cruel, brillant, dense et subtil dans un décor dépouillé de tout ornement et de tout pittoresque, le dénouement qui se détourne des règles formelles de la morale, toutes ces données utilisées avec une virtuosité remarquable s’unissent pour ajouter encore au malaise. Point n’est besoin à miss Compton-Burnett d’avoir recours aux accessoires de terreur de Mrs. Radcliffe, aux visiteurs d’outre-tombe de Mrs. Shelley pour créer le climat oppressant qui plane sur ces familles de la grande bourgeoisie du début du siècle. Ses personnages, pères, mères, frères et soeurs — on ne downloadModeText.vue.download 12 sur 587
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6
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sort jamais du cercle familial —, filles et fils, valets et servantes, sous le vernis de la bonne éducation et des convenances, se révèlent vite pour la plupart des monstres véritables. En pénétrant dans cette intimité, on ne trouve que l’oeil glacé qui observe et le venin qui
se distille. C’est un « noeud de vipères dans une corbeille à ouvrage », ainsi que l’écrit Pamela Hansford Johnson. Aucune pitié à attendre. Chacun semble avoir interprété Nietzsche.
Les forts écrasent les faibles. Nous sommes dans un monde de méchanceté triomphante. Miss Compton-Burnett bouscule les doctrines de Freud. Elle est persuadée que le mal à l’état pur existe. Il est au fond de nous et le plus souvent il demeure impuni, comme en témoignent toutes ces morts qui sont en réalité des meurtres froidement perpétrés, dont les auteurs, bien loin d’être châtiés, continuent à jouir de la considération de tous. Les enfants eux-mêmes sont effrayants (Parents and Children, 1941). Leur intelligence aiguë les rend impitoyables (Man Servant and Maid Servant, 1947). Ils se révèlent déjà, selon une optique très victorienne, des adultes en miniature, prêts à devenir odieux à leur tour (Two Worlds and their Ways, 1949). Leur dureté a quelque chose de la pureté du diamant, mais ils n’en restent pas moins fragiles. C’est peut-être à cause de cela qu’il y a parfois chez miss Compton-Burnett comme une certaine faiblesse à leur égard. Ils rejoignent alors dans sa sympathie les êtres sans défense, les domestiques, les institutrices, les demoiselles de compagnie, voués par leur faiblesse ou leur pauvreté à la merci des « tyrans » (The Mighty and their Fall, 1961 ; A God and his Gifts, 1963).
Nous retrouvons là un prolongement inattendu des préoccupations de Charlotte Brontë. Écrivain dont l’oeuvre se situe dans une époque révolue, miss Compton-Burnett ne s’est cependant pas trouvée en désaccord avec son temps. Dans le groupe des romancières contemporaines, elle a sa place et non des moindres parmi les psychologues, en compagnie de Rose Macau-
lay, Rosamond Lehmann et Elizabeth Bowen. Comme elles, et plus encore, elle possède le don de recréer l’atmosphère étrange qui naît de l’exploration des replis de l’âme humaine. Elle traite des problèmes de tous les temps avec l’intelligence et l’objectivité de la dé-
marche scientifique. L’homme devient alors un cas : le phénomène qu’elle a choisi d’examiner en le soumettant à tous les réactifs et en poussant l’analyse jusqu’à ses ultimes conclusions.
D. S.-F.
R. Liddell, The Novels of Ivy Compton-Burnett (Londres, 1955). / C. Burkhart, Ivy Compton-Burnett (Londres, 1965).
Comte (Auguste)
Philosophe français (Montpellier
1798 - Paris 1857).
Secrétaire de Saint-Simon de 1817
à 1819, il découvre la politique et la science sociale et écrit à partir de 1822
ses premières oeuvres, où l’on trouve déjà les grands thèmes de sa philosophie. En 1826, après une crise mentale pendant laquelle il tente de se suicider, il élabore la première synthèse de sa pensée dans le Cours de philosophie positive, publié de 1830 à 1842. La seconde période, riche en productions théoriques, s’étend de 1849 à 1857 et débute par une grande crise sentimentale qui influe sur le développement de sa pensée dans la dernière partie de sa vie : l’amour pour une jeune femme malade rencontrée en 1844 et décédée en 1846, Clotilde de Vaux.