La présence du gisement de minerai de fer du Kaloum, dont l’exploitation a été interrompue en 1966 mais qui conserve d’énormes réserves, a obligé downloadModeText.vue.download 14 sur 587
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6
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à étirer en longueur l’agglomération et à créer des « satellites » industriels (usines militaires, tannerie, chaussures et confection, manufacture de tabac et d’allumettes, complexe textile, noyaux industriels de Kobaya et Sonfonia) le long de la « route du Niger » jusqu’au kilomètre 38.
Aux fonctions administratives et
commerciales, qui restent essentielles, s’ajoute donc la fonction industrielle : toutes les industries anciennes du pays et la plupart des industries nouvelles créées depuis 1960 sont concentrées à Conakry, qui groupe 40 000 salariés sur les 85 000 salariés non agricoles recensés dans l’ensemble du pays en 1967.
Conakry possède une université
(Institut polytechnique de Conakry), un Institut national de recherches, dont les locaux abritent le Musée national, et un jardin botanique (parc de Camayenne).
J. S.-C.
concentration
Phénomène résultant de la diminution du nombre des entreprises par suite de la réunion, entre les mains ou sous la direction d’un petit nombre d’animateurs, d’une quantité croissante de moyens de production.
Croissance interne et
croissance externe
Bien que la concentration puisse dans la réalité combiner ces deux modes possibles de croissance des entreprises, on a constaté que depuis les années 1960 la seconde a pris le pas sur la première. En effet, la croissance interne n’est permise qu’aux firmes largement bénéficiaires. Grâce à leurs profits, ou plus exactement grâce à leur « cash flow » (amortissements + profits distribués ou non), elles peuvent étendre leurs installations, construire des usines nouvelles en vue de fabriquer de nouveaux produits, développer leur ré-
seau commercial. Cette croissance par autofinancement a été largement pratiquée par des sociétés françaises entre
1954 et 1960. Il faut noter, par ailleurs, que certains groupes industriels ont marqué une préférence pour ce type de concentration : on peut citer Peugeot, Michelin, la C. S. F., le Printemps...
C’est une méthode qu’affectionnent particulièrement les entreprises dont une « grande famille » possède la majorité des actions et est ainsi assurée d’en conserver le contrôle.
Les principaux modes de
croissance externe
Si, au contraire, l’entreprise préfère la croissance externe, la concentration peut avoir lieu selon l’une des formules suivantes : la fusion, l’absorption, l’apport partiel d’actif et la fusion-scission.
La fusion au sens strict consiste en la réunion de deux sociétés indépendantes, en règle générale de dimension comparable, qui apportent globalement leurs biens à une nouvelle société et disparaissent après la constitution de celle-ci.
Lorsque la taille des deux entre-
prises diffère très sensiblement, on parle d’absorption : une société fait apport à l’autre de la totalité de ses biens, de ses créances et de ses dettes ; elle disparaît sur le plan juridique, ses actionnaires ou associés recevant, en rémunération de leurs apports, des actions ou parts de la société absorbante pour une valeur correspondant à celle de l’actif net apporté.
Par apport partiel d’actif, on entend différentes opérations caractérisées par le fait qu’il n’y a ni disparition juridique d’une société ni apport conco-mitant de passif ; c’est ainsi qu’une entreprise — tout en poursuivant son activité — cède à une autre un élément de son actif industriel ou commercial (usine, département d’une usine, immeuble, etc.) et reçoit en échange des actions nouvellement créées par la société acheteuse.
La fusion-scission offre un certain nombre de similitudes avec l’opération précédente ; la société cédante se dissout et fait apport de ses diffé-
rents biens actifs et passifs à un certain nombre d’entreprises ; elle disparaît
sur le plan juridique ; les personnes physiques ou morales qui disposaient d’actions ou parts de cette société cédante reçoivent en contrepartie des actions nouvellement émises par les différentes sociétés qui ont acquis ses biens.
On entend par opération de
« concentration de type horizontal » la réunion d’entreprises qui participent à un même stade de production.
La « concentration de type vertical »
traduit un groupement d’entreprises dont les activités appartiennent à un même processus de production, mais de stades différents. Pour l’entreprise absorbante, l’opération peut être orientée vers l’aval ou vers l’amont de sa production principale. Cette opération a pour but essentiel de s’assurer l’approvisionnement en matières premières ou le contrôle des débouchés.
La « concentration de type conglo-méral » constitue une forme plus
récente, assez caractéristique de l’économie américaine (depuis 1967, 90 p. 100 des concentrations y sont le fait de conglomérats). Le conglomérat résulte bien souvent d’une politique de diversification de l’entreprise absorbante, qui intègre à ses activités originelles de nouvelles fabrications ou activités absolument indépendantes des premières. Aux États-Unis, ce souci de la diversification — consistant à réunir des firmes prospères et dans des secteurs d’activité très différents — est une conséquence assez directe de la loi antitrust, qui interdit les concentrations horizontales ou verticales au-delà d’un certain seuil, apprécié par le législateur ou le juge. Dès lors, les entreprises désireuses d’accroître leur potentiel industriel prennent un biais pour tourner la loi : à défaut de pouvoir absorber un concurrent, une firme se lance dans l’achat d’une entreprise à activité totalement différente de la sienne, ce qui donne naissance à un conglomé-
rat, comme cela a été le cas pour Lit-ton Industries ou Textron, connu pour la fabrication des hélicoptères Bell et aussi pour d’autres productions très nombreuses comme les stylos Shaef-fer, les bracelets-montres Speidel, les agrafeuses Bostitch, les roulements à
bille Fafnir, l’argenterie Gorham, etc.
Cette diversification des activités permet d’atténuer les effets des fluctuations cycliques.
Les modalités de concentration
moins achevées
Cependant, la réalité contemporaine montre qu’il existe des formes moins achevées de concentration. En effet, à partir du moment où des firmes sont décidées ou contraintes à coopérer, on peut trouver d’autres formules du type association en participation, groupements de coopératives, constitution de sociétés conventionnées, etc.
Il peut également y avoir échange d’administrateurs entre deux sociétés, création de filiales communes ou prises de participation croisées. L’accord intervenu en 1966 entre Rhône-Poulenc (groupe français) et Phillips Petroleum (groupe américain) en matière de fabrication de polyéthylène basse pression constitue un exemple type. Tandis que Rhône-Poulenc cède à Phillips Petroleum 40 p. 100 des actions de son usine de Manolène (basse Seine), le groupement américain cède à Rhône-Poulenc une participation de 40 p. 100 dans son usine en construction à Anvers.
Le développement
historique de la
concentration en France
C’est au début du XIXe s. que l’on fait remonter les premiers regroupements d’entreprises. En effet, le développement des chemins de fer a favorisé un regroupement géographique des
ateliers. Certes, il s’agit plus d’associations familiales que de phéno-
mènes de concentration au sens strict.
Cependant, on assiste à un rassemblement d’établissements géographiquement distincts. L’objectif de tels groupements repose sur la volonté de réorganiser la production. L’industrie métallurgique a offert des exemples où ces groupements ont mis un terme à de coûteuses luttes pour accéder aux matières premières et accroître les débouchés sur les marchés mondiaux.