confirmé en 754.
y Résultats : 20 canons. Le culte des images est rétabli. En Orient cependant, au cours du IXe s., on assistera à un renouveau de l’iconoclasme.
IVe concile de Constantinople
(oct. 869 - févr. 870)
Convoqué par l’empereur Basile Ier le Macédonien (867-886) ; cent deux participants. Le pape Adrien II y est représenté par deux légats.
y But : mettre fin au schisme de
Photios. Nicolas Ier (858-867) a
refusé de reconnaître le titre patriarcal de Constantinople à Photios. Il l’a condamné en 863 ; de son côté, Photios a excommunié le pape. La
situation change du tout au tout après l’avènement d’une autre dynastie à Byzance ; Photios perd son siège, et Ignace est rétabli. Dans ces conditions, le nouvel empereur décide de mettre fin au schisme.
y Résultats : 27 canons. Condamnation de Photios et de ses partisans.
y Autres décrets : culte des images confirmé ; établissement de la hié-
rarchie des cinq patriarcats : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem.
Les conciles médiévaux
(XIIe-XIVe s.)
Après un siècle et demi de décadence (Xe s. et première moitié du XIe s.), la papauté a retrouvé tout son lustre. Gré-
goire VII (1073-1085) a décrété qu’aucun synode ne pouvait être considéré comme oecuménique sans une décision pontificale.
À partir de 1049, de nombreux synodes de réforme se sont tenus un peu partout, dépassant parfois largement le cadre d’une province et même d’un État. Mais la querelle des Investitures entre le pape et l’Empereur renforce singulièrement l’autorité du premier en matière religieuse. De son côté, l’épis-downloadModeText.vue.download 29 sur 587
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6
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copat prend conscience de sa force et appuie Rome contre l’ingérence du pouvoir temporel dans le domaine
proprement spirituel. Mais l’Orient est évidemment absent des conciles médiévaux.
Ier concile du Latran
(mars-avr. 1123)
Convoqué par le pape Calixte II ; 300 participants environ.
y But : approbation du concordat de Worms. La lutte menée à partir de Grégoire VII contre les empereurs triomphe sous Urbain II (1088-1099), mais est remise en question sous son successeur Pascal II (1099-1118), qui accorde à Henri V l’investiture des évêques impériaux par la crosse et l’anneau. Devant la réprobation épiscopale, le pape est obligé de revenir sur sa concession. Par le concordat de Worms de 1122, Calixte II obtient de l’Empereur sa renonciation à l’investiture par la crosse et l’anneau.
y Résultats : 25 canons. Confirmation du concordat de Worms.
y Autres décrets : interdiction de la simonie ; réglementation de la trêve de Dieu, du statut des croisés ; protection des pèlerins ; législation des sacrements, en particulier celui de l’ordre.
IIe concile du Latran
(avr. 1139)
Convoqué par le pape Innocent II ; 500 participants environ.
y But : liquidation du schisme d’Ana-
clet II (1130-1138). Ce pape a été élu contre Innocent II, qui l’a emporté.
y Résultats : 30 canons. Extirpation des séquelles du schisme, telle la destitution des évêques nommés par Anaclet.
y Autres décrets : interdiction absolue du mariage des clercs investis des ordres majeurs ; élection des évêques par les chapitres cathédraux ; la législation des sacrements promulguée au Ier concile du Latran est complétée ; condamnation de ceux qui nient l’eucharistie et le baptême des enfants.
IIIe concile du Latran
(mars 1179)
Convoqué par le pape Alexandre III ; 300 participants.
y But : mettre fin au schisme de Calixte III et affirmer l’autorité du pape face à celle de l’empereur. L’empereur Frédéric Barberousse (1152-
1190) a suscité plusieurs rivaux au pape Alexandre III.
y Résultats : 27 canons. Ce concile dépasse de loin les circonstances particulières qui ont présidé à sa convocation.
y Principaux décrets : liquidation du schisme ; majorité des deux tiers pour l’élection du pape ; interdiction du cumul des bénéfices ; élection épiscopale fixée à trente ans ; excommunication des cathares.
IVe concile du Latran
(nov. 1215)
Convoqué par Innocent III en 1213, quatre cents évêques et huit cents abbés de toute l’Europe. Ambassadeurs de l’empereur, des rois de France, d’Angleterre, d’Aragon, de Hongrie...
y But : condamnation des hérésies et affirmation de l’autorité pontificale. Les trois premiers conciles du Latran, par le nombre croissant des participants, l’autorité de ceux qui les convoquent, ont révélé une Église —
latine — de plus en plus consciente de sa mission et de sa puissance. Le IVe
consacre cette suprématie pontificale.
Jamais la puissance de l’Église de Rome n’apparaît aussi grande qu’en cette occasion.
y Résultats : 20 canons.
y Principaux décrets : condamnation des cathares, de l’hérésie de Bérenger sur l’eucharistie (affirmation de la transsubstantiation), de celle de Joachim de Flore (hérésie trinitaire) ; organisation de l’Inquisition ; obligation de la confession et de la communion pascales ; nombreux décrets de réformes concernant la hiérarchie et particulièrement le ministère pastoral (des synodes annuels doivent veiller à leur application) ; meilleure réglementation du mariage ; mesures vexatoires contre les juifs.
Mais des mesures politiques sont
prises également : transfert du comté de Toulouse à Simon de Montfort,
condamnation des révoltés anglais contre Jean sans Terre, etc. Ces mesures engagent la papauté sur un terrain dangereux, celui des luttes purement politiques. Elles la conduiront au Grand Schisme. Le choix de Lyon pour la tenue des conciles suivants est révé-
lateur, à cet égard, de cette évolution.
Ier concile de Lyon
(juin-juill. 1245)
Convoqué par le pape Innocent IV ; 140 participants environ, surtout des Français et des Espagnols. Aucun
Allemand.
y But : lutte contre l’empereur Fré-
déric II. Assiégé dans Rome, le pape s’est enfui à Lyon.
y Résultats : 22 canons. Destitution de l’empereur Frédéric II. Décision de reconquérir Jérusalem, tombée
l’année précédente aux mains des infidèles, et de soutenir l’empire latin de Constantinople.
IIe concile de Lyon
(mai-juill. 1274)
Convoqué par le pape Grégoire X ; 200 participants, mais de caractère universel, ce qui le différencie du
Ier concile de Lyon.
y Buts : unité avec les orthodoxes ; problème de la croisade ; élection pontificale.
L’élection de Grégoire X a été pré-
cédée de la plus longue vacance du siège apostolique de l’histoire. De 1268 à 1271, les cardinaux n’ont pu s’accorder sur un candidat.
y Résultats : 31 canons. Décision de reprendre la croisade. Union des Grecs avec l’Église romaine. Ces
deux décisions seront lettre morte.
Par contre, le règlement du conclave, destiné à élire le pape, et la confirmation des privilèges des ordres mendiants sont destinés à une plus longue carrière.
Concile de Vienne
(oct. 1311 - mai 1312)
Convoqué par le pape Clément V mais sous l’influence du roi de France Philippe IV le Bel ; 170 participants, surtout des Français et des Italiens.
y Buts : procès des Templiers ; ré-
forme de l’Église.
y Résultats : suppression de l’ordre des Templiers ; condamnation de la tendance des « spirituels » chez les Franciscains (ils prônent l’observance stricte de la pauvreté).
Les décrets de réforme n’atteignent pas leur but, car ils ne renforcent pas l’autorité épiscopale et ne limitent pas non plus la centralisation pontificale ou les ingérences du pouvoir temporel.
L’influence prépondérante des laïcs à ce concile, l’évocation des idées réformatrices et le désir de changements profonds dans l’administration de l’Église annoncent les difficultés futures et les réformes tridentines. Par là, ce concile se trouve à la charnière de deux époques.