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Cependant, la bourgeoisie est lasse de la guerre, et les notables décident de demander le retour du roi. L’émeute gronde de nouveau, et Condé se retrouve dans Paris sans autorité ; en octobre, il quitte la capitale, huit jours avant que Louis XIV n’y fasse son entrée.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6

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Ses biens et ceux de son frère

sont confisqués ; en 1654, Condé est condamné à mort.

Réfugié dans les Pays-Bas, il continue la guerre allié aux Espagnols. En 1653, ironie du sort, il reprend Rocroi.

L’année suivante, il échoue à Arras devant Turenne. Le 14 juin 1658, les Anglo-Français le battent à la bataille des Dunes.

Cette victoire décide de la paix. Au traité des Pyrénées (1659), l’Espagne obtient le pardon de son allié, et Mazarin décide que Condé retrouvera ses biens et son gouvernement de Bourgogne. Rentré à Paris en 1660, Condé se conduira désormais en parfait courtisan. Candidat malheureux au trône de Pologne, il réussit par contre sur le plan militaire. Durant la guerre de Dévolution, il s’empare de toute la Franche-Comté (févr. 1668) et, pendant celle de Hollande, il se couvre de gloire au passage du Rhin et remporte la victoire de Seneffe (11 août 1674).

Accablé de goutte, il se retire ensuite dans son château de Chantilly, que Mansart et Le Nôtre embellissent. Il s’y comporte en mécène éclairé, protège Bossuet, Racine, Boileau, Molière, La Bruyère. Ce grand seigneur libertin se

convertit à la fin de sa vie. Bossuet pro-noncera son oraison funèbre.

Henri Jules de Condé, dit

« Monsieur le Prince »

(Paris 1643 - id. 1709). Il partage la vie aventureuse de sa mère durant la Fronde, puis il rentre en France comme son père, le Grand Condé, après le traité des Pyrénées.

Prince difforme, débauché, brutal, c’est un déséquilibré notoire. Au côté de son père, il participe à ses campagnes, où il fait montre d’une grande bravoure, mais, après 1678, on ne peut confier à ce malade aucun commandement. Sa folie s’accentuera avec l’âge.

Louis III de Condé

(Paris 1668 - id. 1710). C’est un caractériel comme son père, Henri Jules. En 1685, il a épousé Mlle de Nantes, une fille de Louis XIV et de Mme de Montespan. Soldat valeureux, mais sans aucune des qualités qui font un grand capitaine, il se distingue cependant à Steinkerque et à Neerwinden.

Louis Henri de Condé,

« duc de Bourbon »

(Versailles 1692 - Chantilly 1740). Fils de Louis III, il est, sous le Régent, le chef du Conseil. Il gagne une énorme fortune grâce au système de Law. À

la mort du Régent, en 1723, il devient Premier ministre de Louis XV, charge qu’il doit à sa naissance. Il se laisse gouverner par sa maîtresse, Jeanne Agnès Berthelot de Pléneuf, marquise de Prie (1698-1727), et par le financier Pâris-Duverney. Voulant soumettre les biens de la noblesse et de l’Église aux nouveaux impôts, il soulève contre lui les privilégiés. C’est lui qui arrange le mariage du jeune roi avec Marie

Leszczyńska. En 1726, il est renvoyé pour avoir, de connivence avec la reine, voulu faire exiler Fleury. Il vit dès lors à Chantilly, où il s’occupe de travaux scientifiques.

Louis Joseph de Condé

(Paris 1736 - id. 1818). Le fils du duc de Bourbon est nommé lieutenant

général des armées du roi en 1758. Il prend part à la guerre de Sept Ans et se distingue à Minden (1759) et à Johan-nisberg (1762). Parti pour l’exil après la prise de la Bastille, il constitue sur le Rhin l’armée dite « de Condé ».

Ses campagnes, auxquelles prennent part son fils et son petit-fils, ne seront jamais très importantes, les Alliés désirant garder la direction des opérations. Réfugié ensuite en Russie, puis en Angleterre, il rentre en France avec Louis XVIII.

Louis Henri Joseph de

Condé

(Chantilly 1756 - Saint-Leu 1830).

[Qui portera plus habituellement, même après la mort de son père, le titre de « duc de Bourbon ».] Le neuvième et dernier prince de Condé est, sous l’Ancien Régime, pourvu du gouvernement de la Franche-Comté. Pendant la Révolution, il participe aux campagnes de l’« armée de Condé », que commande son père. En 1780, il s’est séparé de sa femme, Louise Marie Thé-

rèse d’Orléans, qui lui a donné un fils en 1772, le duc d’Enghien. La lignée des Condés s’éteindra lorsque le duc sera enlevé par ordre de Bonaparte du territoire badois et fusillé dans les fossés du château de Vincennes (nuit du 20 au 21 mars 1804).

Revenu en France en 1814, le prince de Condé essaiera, durant les Cent Jours, de soulever l’Anjou contre Napoléon. En 1829, il léguera son énorme fortune au duc d’Aumale, fils du duc d’Orléans. Mais, en 1830, l’« usurpation » des Orléans l’irritera, et il me-nacera de tester en faveur du petit-fils de Charles X. Le 27 août 1830, on le retrouvera pendu en son château de Saint-Leu. Crime, suicide ou accident, on ne sait.

P. R.

F Bourbon / France / Fronde.

H. d’Orléans, duc d’Aumale, Histoire des princes de Condé pendant les XVIe et XVIIe siècles (Calmann-Lévy, 1869-1895 ; 8 vol.). / H. Ché-

rot, le Père du Grand Condé (Dumoulin, 1892).

/ L. de Piépape, Histoire des princes de Condé au XVIIIe siècle. La fin d’une race : les trois derniers Condé (Plon et Nourrit, 1913). / L. Romier, la Conjuration d’Amboise (Perrin, 1923).

/ H. Malo, le Grand Condé (A. Michel, 1937). /

J.-P. Bertaud, Bonaparte et le duc d’Enghien. Le duel des deux France (Laffont, 1972).

condensateur

Appareil ayant pour fonction d’emmagasiner de l’énergie sous forme électrostatique.

Il comprend deux électrodes conductrices, ou armatures, de (grande) surface S, séparées par une épaisseur constante d du diélectrique. L’énergie W est proportionnelle au volume v de ce diélectrique, à sa permittivité є et au carré du champ E qui y règne, selon Il existe entre les armatures

une différence de potentiel V = Ed, et celles-ci portent des charges égales et opposées ± Q = ± єES. L’énergie est donc On appelle capacité

C le rapport Dans la

pratique, on indique la capacité et la tension de service.

Si les armatures sont réunies par un arc conducteur, celui-ci est parcouru par un courant transitoire qui transporte au total la charge Q, le condensateur se comportant comme un géné-

rateur à tension décroissante de V à zéro. Lorsque l’appareil est soumis à une tension alternative de pulsation ω, il subit une charge et une décharge à downloadModeText.vue.download 36 sur 587

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chaque période. Cela représente un courant Ieff = CVeffω et une puissance réactive

L’énergie volumique est très

petite par rapport à celle d’autres ré-

servoirs d’énergie, en raison des limitations imposées à E par le claquage du diélectrique. Elle dépasse rarement 0,01 J/cm 3. En revanche, elle peut être mobilisée en un temps extrêmement court, de l’ordre de celui qui est demandé par la lumière pour parcourir une armature, et la puissance mise en jeu peut être énorme. Par ailleurs, le condensateur est un appareil presque parfaitement réversible, la fraction d’énergie perdue dans un cycle chargedécharge étant très petite (souvent infé-

rieure à 1 p. 100).

Le matériau essentiel du condensateur est le diélectrique ; on s’attache à réduire le volume des armatures en employant des feuilles ou couches mé-

talliques très minces.

La plupart des condensateurs uti-

lisent des isolants organiques en feuilles, papier, polypropylène, polystyrène, mylar. Lorsque la tension dé-

passe 200 à 300 V, il est indispensable d’imprégner l’appareil à l’aide d’huile ou de chlorodiphényle, de façon à éliminer les poches de gaz, qui, en s’ionisant, provoqueraient la destruction du diélectrique. Le champ E admissible est d’environ 20 V/μm pour le papier imprégné (є/є0 = 6) et de 40 V/μm pour le propylène (є/є0 = 3). La fabrication consiste à enrouler sous forme de bobine des feuilles d’aluminium (5 μm) séparées par au moins deux feuilles de diélectrique (~ 10 μm chacune). La bobine est séchée à chaud (110 °C) sous vide (10– 4 torr), imprégnée et enfermée dans un boîtier étanche.