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Le plâtre en enduit, une fois sec, est apte à condenser de la vapeur dans ses pores, si l’hygrométrie de la pièce vient à s’élever. Toutefois, les matériaux isolants poreux, favorisant la condensation et accumulant progressivement l’humidité dans leurs capillaires, deviennent plus conducteurs de la chaleur et du froid, et, de ce fait, diminuent le confort.

Les barrières de vapeur

Entre l’isolant thermique supérieur (généralement fibreux et poreux) et les matériaux poreux situés dessous, on interpose une couche imperméable à la vapeur : c’est l’écran-vapeur (ou barrière de vapeur), qui doit être imperméable à la vapeur d’eau et qui ne doit pas être adhérent à la paroi froide supérieure ; cependant, de nombreuses matières imperméables à l’eau liquide étant perméables à la vapeur d’eau, on choisira comme matière d’écran-vapeur des feuilles de polythène ou

des compositions à base de résines époxydes.

M. D.

F Brouillard / Capillarité / Neige / Nuage / Pluie.

Société académique Hütte, Des Ingenieurs Taschenbuch (Berlin, 1951-1955 ; 5 vol. ; trad.

fr. Manuel de l’ingénieur, Béranger, 1960-1962 ; 2 vol.). / R. Cadiergue, Isolation et protection du bâtiment (Eyrolles, 1954 ; nouv. éd., 1968). / M. Duriez et J. Arrambide, Nouveau Traité de matériaux de construction (Dunod, 1961-1962 ; 3 vol.). / G. E. Varlan, l’Étanchéité dans la construction (Eyrolles, 1964).

Condillac (Étienne

Bonnot de)

Philosophe français (Grenoble 1714 -

abbaye de Flux 1780).

Après une enfance maladive, il va faire ses études à Lyon (il y rencon-trera J.-J. Rousseau). Son frère, l’abbé de Mably, l’emmène à Paris. Il entre au séminaire de Saint-Sulpice, mais la philosophie l’intéresse plus que la théologie : ordonné prêtre en 1740, il renonce vite au sacerdoce et entre dans le monde. Il y fréquentera les encyclopédistes et se liera avec Diderot, Fontenelle, etc. Il publie en 1746 l’Essai sur l’origine des connaissances humaines, ouvrage où l’on réduit à un seul principe tout ce qui concerne l’entendement humain, en 1749 le Traité des systèmes, en 1754 le Traité des sensations et en 1755 le Traité des animaux.

À Parme, où il est de 1758 à 1767

précepteur du futur duc, il rédige un Cours d’études, qui paraît en 1775. Il publie en 1776 le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre et en 1780 la Logique, que lui avait commandée le comte Ignacy Potocki. Il meurt le 3 août de la même année. En 1798, un ouvrage posthume, la Langue des calculs, est édité dans ses OEuvres complètes. Condillac est également l’auteur d’un Dictionnaire des synonymes de la langue française.

On lui doit un des plus célèbres

mythes de la philosophie moderne : cette statue qui est, si l’on peut dire, l’héroïne du Traité des sensations, puisque cet ouvrage retrace l’appa-

rition et le développement des idées que cette statue acquiert quand on lui accorde successivement l’usage des différents sens. Ce mythe sert en effet à établir que toutes nos idées dérivent des sensations. Mais il faut distinguer les divers sens. En particulier, seul le toucher peut donner l’idée d’un corps extérieur au sujet sentant, car il est le seul sens actif. Pour les autres, la sensation n’est qu’une modalité du sujet sentant. D’où la célèbre formule : « Si nous lui [la statue] présentons une rose, elle sera par rapport à nous une statue qui sent une rose ; mais par rapport à elle, elle ne sera que l’odeur même de cette fleur. » La qualité est un attribut du sujet.

Une autre formule également célèbre résume la logique de Condillac : « La science est une langue bien faite. »

Le défaut de la connaissance tient en effet à l’imparfaite correspondance des signes et des idées, et seule l’analyse permet d’y remédier.

La pensée de Condillac (analyse des idées et description de leur genèse) est à l’origine de l’idéologie, dont les représentants — Cabanis, Destutt de Tracy, Maine de Biran — ont fait pendant toute la première moitié du XIXe s.

la philosophie, à peu de chose près, officielle de la nouvelle université.

D. H.

Un philosophe économiste

L’abbé de Condillac publie, l’année même où paraissent les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d’Adam Smith (1776), un ouvrage économique, le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, où il donne pour la première fois une théorie subjective de la valeur.

L’apport, ce faisant, de Condillac est important dans la mesure où l’auteur bâtit, au profit de l’économie, un fondement de psychologie individualiste, à l’instar de celui qu’il avait donné à sa philosophie. À

l’imitation des opérations mentales, qui, pour Condillac, prennent leur origine dans la sensation, les opérations économiques ont pour seule origine le « besoin », pratiquement le désir de chacun.

Condillac réhabilite le commerce, allant en cela contre les physiocrates. Il souligne, comme Smith, les bienfaits de la division du travail.

C’est à la fin du XIXe s., sous l’influence de l’économiste W. S. Jevons (1835-1882) et de l’école psychologique, que Condillac fut redécouvert.

J. L.

G. Le Roy, la Psychologie de Condillac (Boivin, 1937). / R. Lefèvre, Condillac (Seghers, 1966). / J. Derrida, l’Archéologie du frivole (Denoël, 1976).

conditionnement

Établissement d’un certain type de comportement appris, dénommé par

Ivan Pavlov réflexe conditionnel ou conditionné et aujourd’hui appelé plus souvent réaction conditionnelle pour éviter l’étroitesse du sens pris par le mot réflexe.

D’une façon plus large, on applique le terme de conditionnement à l’ensemble des phénomènes, des processus, des lois relatifs à la formation et au fonctionnement des réactions conditionnelles.

Le conditionnement

classique

Les développements de la recherche postérieurs à Pavlov ont fait que l’on qualifie maintenant de classique la forme de conditionnement découverte par lui.

Le conditionnement classique re-

pose sur une série de faits généralement bien connus : à l’origine se trouve une liaison, établie chez l’individu par l’hérédité, entre un réflexe (ou plus généralement une réaction) et l’agent qui le suscite : ce sont le réflexe et le stimulus inconditionnels. Par ailleurs, on considère un autre stimulus, dit

« neutre », en ce qu’il ne suscite pas par lui-même la réaction en cause. Le conditionnement classique consiste dans l’acquisition, par ce nouveau stimulus, de la capacité de susciter désormais la réaction de façon aussi effective que le stimulus inconditionnel ; la condition principale qui rend

cela possible est l’apparition conjointe, en contiguïté temporelle, des deux stimuli. Au stade final, le stimulus neutre s’est transformé en stimulus conditionnel (ou conditionné) et produit, avant le stimulus inconditionnel ou éventuellement à sa place, la réaction qui est désormais désignée, elle aussi, comme conditionnelle.

Le nombre de présentations

conjointes nécessaires pour aboutir à ce résultat dépend de l’espèce à laquelle appartient l’animal, des caractéristiques individuelles de celui-ci, de l’état momentané dans lequel il se trouve lors de la présentation conjointe des deux stimuli ; il varie aussi selon la nature de ces derniers, en fonction de divers paramètres qui leur sont applicables et enfin d’après le contexte que constitue la situation générale dans laquelle ils apparaissent.

Les modalités de la conjonction temporelle des stimuli influent également sur la facilité du conditionnement : les plus favorables sont celles dans lesquelles le stimulus neutre précède légèrement le stimulus inconditionnel ; si cet intervalle s’allonge, le conditionnement devient plus difficile ; s’il se raccourcit exagérément, il en est de même. Dans le cas où le stimulus à conditionner, au lieu de le précé-