tions bienveillantes du roi de Macédoine.
Attaqué par Démosthène pour trahison, acquitté (343), délégué par Athènes au conseil des Amphictyons (339), il contribua, par son intervention maladroite ou coupable, à provoquer une nouvelle guerre sacrée, qui aboutit au désastre de Chéronée (338). L’année suivante, il attaqua la proposition de Ctésiphon de donner une couronne d’or à Démosthène : c’est l’origine du fameux procès de la Couronne.
Condamné (330), il dut s’exiler.
Les trois discours d’Eschine que nous avons conservés (Contre Timarque, Sur l’ambassade, Contre Ctésiphon) sont l’oeuvre d’un écrivain brillant et clair. Sa haine contre Démosthène lui inspire des raisonnements habiles ou des récits malicieux, animés par un véritable souffle d’éloquence.
A. M.-B.
Les orateurs
contemporains de
Démosthène
Démade (v. 384 - v. 320 av. J.-C.).
L’un des chefs du parti macédonien à Athènes, il n’a rien écrit : il improvi-sait ses discours et était renommé pour sa verve.
Dinarque (v. 360 - apr. 292 av. J.-C.).
Il débuta comme logographe et composa une centaine de discours, dont trois sont parvenus jusqu’à nous (Contre Démosthène [sur l’affaire d’Harpale], Contre Aristogiton, Contre Philoclès).
Il a du talent, mais peu d’originalité véritable.
Hypéride (v. 390 - 322 av. J.-C.). Il suivit les leçons d’Isocrate, fut d’abord logographe comme Démosthène, puis, à partir de 347, devint son allié contre les partisans de la Macédoine. Leur entente dura jusque vers le milieu du règne d’Alexandre, quand Hypéride conseilla d’écouter les propositions d’Harpale : il fut alors un des accusateurs de Démosthène (324). L’exil de ce dernier le grandit. Mais, après la défaite de Crannon, Hypéride dut s’enfuir à son tour et fut livré au sup-plice. Des cinquante-deux discours de cet orateur autant spirituel qu’élégant et vigoureux, il ne nous reste que des
morceaux importants : la plus grande partie de l’Oraison funèbre (323) des soldats tombés devant Lamia, les plaidoyers Pour Lycophron, Pour Euxénippe, le Contre Athénogène, de longs fragments du Contre Démosthène (à propos de l’affaire d’Harpale).
Lycurgue (v. 396 - 323 av. J.-C.).
Autre allié de Démosthène dans la lutte contre Philippe, il eut de 338 à 326 la direction des finances et des travaux publics d’Athènes, et il se signala par sa probité et ses dons d’administrateur.
Un seul de ses discours, le Contre Léocrate, nous est parvenu. D’une rigueur implacable et d’une éloquence grave, Lycurgue est, suivant le jugement de Denys d’Halicarnasse, « sans rien de spirituel ni d’agréable, mais impé-
rieux, capable d’enseigner surtout à grandir les sujets qu’on traite ».
Phocion (v. 402 - 318 av. J.-C.). Il était favorable à l’entente avec la Macé-
doine. Démosthène disait de lui : « Voici la hache de mes discours. »
F Athènes / Grèce.
M. Croiset, Des idées morales dans l’éloquence politique de Démosthène (Thorin, 1874). / A. Schaefer, Demosthenes und seine Zeit (Leipzig, 1885-1887 ; 3 vol. ; 2e éd., 1893-1898). / H. Ouvré, Démosthène (Lecène et Oudin, 1890). / A. Bougot, Rivalité d’Eschine et de Démosthène (Bouillon, 1891). / E. Drerup, Demosthenes im Urteile des Altertums (Würz-burg, 1923). / G. Clemenceau, Démosthène (Plon, 1926). / C. D. Adams, Demosthenes and his Influence (Londres, 1927). / A. Puech, les Philippiques de Démosthène (Mellotée, 1929). / P. Treves, Demostene e la libertà greca (Bari, 1933). / P. Cloché, la Politique étrangère d’Athènes de 404 à 338 avant J.-C. (Alcan, 1934) ; Démosthène et la fin de la démocratie athénienne (Payot, 1937 ; 2e éd., 1957). / A. Mo-migliano, Filipo il Macedone (Florence, 1934).
/ W. Jaeger, Demosthenes, the Origins and Growth of his Policy (Berkeley, 1938 ; nouv. éd., New York, 1963 ; en allem., Berlin, 1939 ; 2e éd., 1963). / G. Mathieu, Démosthène, l’homme et l’oeuvre (Boivin, 1948). / G. Ronnet, Étude sur le style de Démosthène dans les discours politiques (De Boccard, 1952). / J. Luccioni, Démosthène et le panhellénisme (P. U. F., 1961).
Denis (Maurice)
F NABIS ET SACRÉ DU XXE S. (art).
densité et masse
volumique
La densité d’un corps A par rapport à un corps B est le rapport de la masse d’un certain volume de A à la masse d’un volume égal de B. La masse
volumique d’un corps est la masse de l’unité de volume de ce corps.
Généralités
Il résulte des définitions ci-dessus que la densité est un nombre sans dimensions, indépendant de toute unité : la densité d’un corps A par rapport à un downloadModeText.vue.download 556 sur 587
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6
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corps B est égale au rapport de leurs masses volumiques.
Lorsqu’on parle de la densité d’un corps solide ou liquide, sans autre indication, il est sous-entendu que la densité est prise par rapport à l’eau.
À cause de la dilatation, cette densité dépend de la température du corps et de celle de l’eau. Lorsqu’on n’indique pas la température de l’eau, il est sous-entendu qu’elle est de 4 °C
(plus rigoureusement 3,98 °C), tem-pérature de son maximum de masse
volumique. La valeur numérique de la masse volumique dépend des unités de masse et de volume. Si l’on prend comme unité de masse le kilogramme et comme unité de volume le volume occupé par 1 kg d’eau à 4 °C, unité dénommée litre jusqu’en 1964 et égale à 1,000 028 dm 3, la masse volumique est numériquement égale à la densité par rapport à l’eau à 4 °C.
Par décision de la douzième Confé-
rence générale des poids et mesures (1964), le litre est actuellement égal au décimètre cube. Les masses volumiques exprimées en kilogrammes
par litre doivent donc être divisées par 1,000 028. Elles sont de préférence exprimées en kilogrammes par déci-mètre cube.
Les autres unités utilisées pour la masse volumique sont le kilogramme par mètre cube (unité cohérente du Système international), le gramme par centimètre cube, la tonne par mètre cube (ces deux dernières égales au kilogramme par décimètre cube).
Pour les gaz, la densité d est prise en général par rapport à l’air, les deux gaz étant placés dans les mêmes conditions de température et de pression. Si M est la masse molaire du gaz et si les gaz peuvent être considérés comme parfaits, on a
valeur indépendante des conditions.
Mesure des masses
volumiques et des
densités des liquides
et des solides
y Pesée hydrostatique. Pour ces dé-
terminations, on utilise une balance hydrostatique. C’est une balance telle que sous l’un au moins de ses plateaux on puisse suspendre le corps solide dont on désire déterminer la masse apparente non seulement dans l’air, mais aussi dans un liquide.
Soient mx la masse du corps solide, vx son volume, ρx sa masse volumique, ρa celle de l’air, ρl celle du liquide. La masse apparente est égale à la masse réelle diminuée de la masse du fluide déplacé :
— dans l’air : ma = mx – ρa . vx ;
— dans le liquide : ml = mx – ρl . vx.
Nous avons supposé ici que le vo-
lume vx du corps solide est le même lors de la pesée dans l’air et de la pesée dans le liquide ; en fait, la dilatation introduit des variations de ce volume dont il faut tenir compte dans les déterminations de précision. De même, nous signalerons la présence d’incertitudes pouvant provenir des forces de tension superficielle agissant sur le fil de suspension et de la présence possible de bulles d’air adhérant au solide.
Des formules ci-dessus on peut
déduire
ρx(ma – ml) = ρlma – ρaml.
On voit ainsi que, au moyen des deux pesées décrites et en supposant connue la masse volumique de l’air, qui n’intervient d’ailleurs que comme un terme correctif, on peut déterminer ρx si l’on connaît ρl, ou inversement, ou bien encore la densité :