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Rabelais) en s’inspirant, souvent avec ingéniosité et bonheur, des bois coloriés de l’imagerie populaire.

Mais Derain se trouve de plus en plus isolé : il cesse de participer aux Salons, d’exposer ses oeuvres nouvelles. À partir de 1935, il quitte Paris pour se retirer dans sa propriété de Chambourcy.

Après 1945, il apparaît comme le survivant oublié d’un autre monde, alors que ses amis Matisse, Dufy, Rouault, Marquet conservent tout leur prestige.

Pourquoi ce divorce et cet effacement ? Est-ce le dédain d’un aristocrate solitaire qui poursuit ses recherches à contresens des modes ? Est-ce l’inquiétude d’un homme qui s’est cru un grand créateur et qui, pressentant ce qu’il y a de dessèchement dans sa virtuosité, reste trop lucide pour se donner le change ? Faut-il penser avec Pierre Francastel que, pour lui comme pour Vlaminck, « la violence a donné l’illusion de la force » ? Une révision totale de l’oeuvre serait à opérer. On peut penser que, même avec un déchet considérable, les peintures fauves ne seraient pas les seules à plaider pour Derain : sans doute faudrait-il y joindre au moins certains grands paysages dé-

pouillés de la Provence intérieure.

P. G.

F Fauvisme.

G. Hilaire, Derain (Cailler, Genève, 1959). /

G. Diehl, Derain (Flammarion, 1964).

dermatologie

Partie de la médecine consacrée

aux affections de la peau et comprenant l’étude morphologique des dermatoses*, de leurs causes et de leur thérapeutique.

Nombre de descriptions hippocra-

tiques sont encore valables ; herpès, gale, lichen, lèpre, érysipèle, alopécie hippocratique. Pline l’Ancien décrit le zona et Celse différencie le kérion du furoncle facial. Au Moyen Âge, l’école arabe étudie la variole, la gale, et Avicenne* décrit la filaire de Médine.

Lors de la Renaissance, l’attention des médecins est surtout attirée sur les

maladies vénériennes avec l’apparition de la syphilis. L’onguent napolitain qu’on emploie alors contre elle est dû à Girolamo da Vigo (1514). Massa

(1532) décrit les gommes syphili-

tiques. C’est l’époque des discussions entre les partisans du mercure et ceux du gaïac.

L’urticaire est étudiée par Thomas Sydenham (1676), la structure des couches épidermiques par Marcello Malpighi. Bernardino Ramazzini

(1713) est le précurseur de l’étude des dermatoses professionnelles. Le XVIIIe s. voit paraître les premières classifications des dermatoses (Johann von Plenck [Vienne, 1776], Anne Charles Lorry [Paris, 1777]), mais ce n’est qu’avec le baron Jean-Louis Alibert (1766-1837) que débute l’ère de la dermatologie moderne et la renommée mondiale de l’hôpital Saint-Louis.

Mis à part son arbre des dermatoses, il décrit le mycosis fongoïde, précise le caractère de la sclérodermie, des chéloïdes et de la fausse teigne amian-tacée. Conjointement, en Angleterre, Robert Willan (1757-1812) trace le canevas des grandes éruptions, qu’il classe en huit groupes, et il isole le lupus tuberculeux. M. G. A. Devergie (1798-1879) décrit le pityriasis rubra pilaire et l’herpès crétacé, alors que Camille M. Gibert (1797-1866) sépare le pityriasis rosé de la roséole syphilitique. Ernest Bazin (1807-1878), observateur précis, identifie l’acné varioliforme, l’hydroa vacciniforme et l’érythème induré. C’est l’époque des controverses avec Ferdinand

von Hebra (1816-1880), le maître de l’école viennoise, dont la classification est fondée sur la structure microscopique, et qui individualise l’impétigo herpétiforme, le pityriasis rubra et l’eczéma marginé. À son élève Móric Kaposi (1837-1902), nous devons la connaissance du xeroderma pigmento-sum et de l’angio-sarcomatose.

La seconde moitié du XIXe s. voit s’opérer un grand renouveau des recherches étiologiques avec la découverte du rôle pathogène des agents microbiens. Johann Lukas Schönlein (1793-1864) trouve l’achorion dans le favus. Les découvertes pastoriennes permettent d’assigner à nombre de der-

matoses leur agent spécifique : Bacté-

ridie charbonneuse de Davaine et Pasteur (1850, 1863), bacille de la lèpre par G. H. Armauer Hansen (1874),

bacille du gonocoque par Albert Neisser (1879), de la tuberculose par Robert Koch (1882), streptobacille du chancre mou par Augusto Ducrey (1889), le Tréponème pâle de la syphilis par Fritz Richard Schaudinn et Erich Hoffmann (1905). Elie Metchnikoff et Emile Roux, dès 1903, font la preuve de la transmission de la syphilis aux grands singes anthropoïdes. Les méthodes pastoriennes permettent à David Gruby de découvrir (1894) le microsporum de la teigne infantile d’origine humaine, dont Raymond Sabouraud fait la description (teigne de Gruby-Sabouraud).

Ultérieurement sont identifiées les teignes d’origine animale : Microsporum canis (Robin), felineum, ainsi que les agents des mycoses profondes : Coccidioides immitis (Rixford et Gilchrist, 1897), Blastomyces dermatidi-tis (Gilchrist et Stockes, 1898), Spo-rotrichum (L. Ramond, Beurmann et H. Gougerot, 1903-1906), Histoplasma capsulatum (Samuel T. Darling, 1906), Paracoccioides brasiliensis (Adolfo Lutz, 1908).

Dans les dernières décennies du

XIXe s. et les premières du XXe s., une phalange de dermatologistes fran-

çais et étrangers découvrent ou pré-

cisent de nouvelles dermatoses : lupus érythémateux d’Alphée Cazenave

(1851), urticaire pigmentaire de Nett-leship (1869), dermatite herpétiforme de Louis Adolphus Duhring (1884)

[Louis Brocq en complète la description avec les formes à grosses bulles, dont A. Civatte devait en 1943 fournir les critères histologiques], Acanthosis nigricans de S. Pollitzer et Josef Jadassohn (1890), anétodermie de J. Jadassohn (1892), porokératose de Vittorio Mibelli (1893), purpura annulaire de Domenico Majocchi (1895), granulome annulaire de Radcliffe Crocker (1902) déjà entrevu par Colcott Fox (1895) et James Galloway (1899).

Quatre grands maîtres — Louis

Brocq, Jean Darier, Alfred Fournier et Henri Gougerot — donnent alors à l’école française une grande renommée. Conjointement, A. Touraine

poursuit l’étude des génodermatoses, M. F. Merklen, celle des poussées réactionnelles lépreuses, et Pierre de Graciansky propose une classification rationnelle des hématodermies. Robert Degos, successeur de Gougerot, isole la papulose atrophiante maligne (1942), la génodermatose en cocarde, l’acanthome à cellules claires, et clarifie le groupe des mastocytoses.

La contribution provinciale n’est pas moins riche avec : à Lyon, Joseph Nicolas et Maurice Favre (lympho-granulomatose subaiguë, 1913) ; à Bordeaux, W. Dubreuilh (mélanose

circonscrite précancéreuse, 1912) ; à Toulouse, André Nanta et Jacques Ga-drat (granulome éosinophilique, 1937) et André Bazex (dermatose acromé-

lique paranéoplasique, 1966) ; à Mar-downloadModeText.vue.download 568 sur 587

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6

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seille, Jacques Charpy (traitement vita-minique du lupus tuberculeux, 1943).

Le premier congrès international de dermatologie a lieu à Paris en 1889.

Citons encore :

— en Grande-Bretagne, J. B. Sneddon et D. S. Wilkinson (dermatose pustu-leuse sous-cornéenne, 1956) ;

— en Suisse, Bruno Bloch (dopa-

réaction, 1916), F. Lewandowsky et W. Lutz (épidermodysplasie verru-ciforme, 1920), G. Miescher (gra-

nulomatose disciforme chronique

progressive) ;

— en Italie, Gianotti-Crosti (acrodermatite papuleuse infantile, 1955) ;

— en Belgique, A. Dupont (kyste sé-

bacé atypique ou kérato-acanthome, 1930) ;

— aux Pays-Bas, S. Mendes da Costa (érythrokératodermie variable, 1925) ;

— en Roumanie, Stefan G. Nicolau

(dermite lividoïde, 1925) ;

— en Norvège, N. Dauboet (Acroder-