y Sclérodermie généralisée.
V. conjonctif.
Granulome annulaire
Cette dermatose du dos des mains
est faite de nodules souvent disposés en anneaux. De consistance ferme, indolent, le granulome peut siéger au
coude, aux chevilles ou aux orteils.
Son évolution se chiffre par années, sans ulcération.
Dystrophie élastique du collagène Elle est caractérisée par une extension anormale de la peau qui, relâchée, flaccide, retombe en tablier. Généralement partielle, cette dystrophie se voit aux paupières, au cou, à la face, à l’abdomen et est congénitale et définitive. Contrairement à celle-ci, la cutis hyperelastica concerne une peau non flasque mais hyperélastique, reprenant sa position après traction.
Le syndrome d’Ehlers-Danlos as-
socie une hyperélasticité cutanée et articulaire, ainsi qu’une fragilité de la peau affectant surtout les coudes et les genoux. Le pseudo-xanthome élastique (élastorrhexie) est caractérisé par une teinte jaunâtre avec épaississement, mollesse et relâchement de la peau de certaines régions.
A. C.
V. dermatologie.
Déry (Tibor)
Écrivain hongrois (Budapest 1894 - id.
1977).
Surtout romancier, mais aussi poète, journaliste, traducteur, dramaturge, mémorialiste, il fut mêlé, dans la pure tradition hongroise, moins en politicien qu’en intellectuel romantique, à toutes les vicissitudes de l’histoire de son pays depuis l’effondrement de la double monarchie et la création d’un État séparé.
Certains critiques hongrois se
plaisent à relever dans son oeuvre des traces d’une influence proustienne. Si les phrases amoureusement ramifiées de tels morceaux de bravoure dispersés dans ses premiers grands romans peuvent suggérer un tel rapprochement, son tempérament, sa sensibilité et plus encore son engagement dans l’Histoire le situent moins du côté de chez Swann que du côté d’Ehren-bourg ou d’Aragon. Fils de la grande downloadModeText.vue.download 572 sur 587
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6
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bourgeoisie, il assuma la contradiction entre son penchant naturel à l’individualisme et le désir sincère de participer aux luttes de la classe ouvrière.
Son esthétique, influencée par Lukács, lui fit très vite un devoir de « suivre sa pente en montant » et de mettre de plus en plus de l’eau populiste dans le vin dadaïsto-expressionniste de sa jeunesse. Communiste authentique, il fit, dans son pays et dans sa chair, la double expérience du fascisme et du stalinisme, qu’il combattit avec lucidité et courage.
Dès ses débuts sa vocation de non-conformiste s’affirme, et l’érotisme alors audacieux de sa toute première oeuvre, Lia, publiée en 1917 par la revue Nyugat (Occident), lui vaut sa première condamnation. Mais déjà le voilà qui s’enflamme pour les idéaux du socialisme : dès l’armistice de 1918
il entre au parti communiste, tant et si bien que l’année suivante il est membre du Directoire des écrivains sous la brève république des Conseils.
La chute de celle-ci entraîne son arrestation ; bientôt libéré, il émigré en Tchécoslovaquie, puis à Vienne où il publie en volume ses premiers récits : les Deux Soeurs (1921), le Cri à deux voix (1922). De cette époque datent une longue nouvelle fantastique, le Rocher chanteur, qui paraîtra à Budapest, ainsi que des vers d’inspiration surréaliste. Surréaliste aussi par sa conception et son écriture, le roman Sur la grand’route, écrit peu après en Bavière, retrace l’histoire d’un vagabond qui, à l’approche de l’hiver, commet un crime pour être admis en prison. Déry séjourne ensuite à Paris et en Italie, puis, en 1926, rentre en Hongrie où il devient, avec notamment G. Illyés et Kassák, l’un des rédacteurs de la revue progressiste Dokumentum.
Dès lors il ne cessera d’évoluer vers un art plus immédiatement accessible.
Le journalisme, dont il commence à tâter vers cette époque, ne peut que contribuer à cette évolution, de même que la conscience qu’un séjour à Berlin (en 1931 et 1932) lui fait prendre
de la montée du nazisme. Il ne rentre en Hongrie que pour repartir pour la Yougoslavie, et c’est à Dubrovnik qu’il écrit Face à face, une trilogie consacrée aux luttes du mouvement com-
muniste allemand, sa première grande oeuvre. Avec un réalisme qui n’ignore pas les acquis de la modernité, il y pose notamment le problème qui ne cessera plus de le préoccuper, celui de la contribution des intellectuels bourgeois au combat prolétarien. Ce thème se pré-
cise encore dans une autre trilogie, la Phrase inachevée, dont il commence la rédaction à Vienne en 1933, mais qui ne sera publiée qu’après la guerre (1947). Ce livre aux multiples facettes est avant tout une vaste fresque, quasi unanimiste, de la société hongroise de l’entre-deux-guerres. Cependant, Déry prend part au soulèvement ouvrier de février 1934, dont l’échec le contraint à quitter Vienne. Il se rend en Hongrie, puis de là en Espagne où il séjourne toute une année. Il rentre alors définitivement en Hongrie, mais ses oeuvres sont de plus en plus rarement publiées ; pour vivre il doit consacrer une partie importante de son activité à des besognes de traduction, et c’est pour avoir traduit le Retour de l’U. R. S. S.
de Gide qu’en 1938 il est condamné à deux mois de prison. Pendant la guerre, il vit dans la clandestinité et semble avoir été plus proche des communistes de l’intérieur que de ceux de Moscou.
La guerre terminée, Déry entre de nouveau au parti communiste. Il publie un grand nombre d’oeuvres anciennes ou récentes. Jeux souterrains (1946) propose une vision à la fois ironique, tragique et poétique du siège de Budapest. Réponse (1948-1952) évoque la nouvelle société hongroise en confrontant l’histoire d’un professeur d’université quelque peu original et celle d’un directeur d’usine, ancien ouvrier intransigeant et volontaire. Plusieurs pièces de Déry sont également montées par le Théâtre national de Budapest : Miroir (1947) décrit la vie des communistes dans la clandestinité ; Chez nous (1948) est le drame d’un prisonnier de guerre qui retrouve trop tard son foyer ; Lèche-bottes (1954) fustige les flatteurs et les hypocrites. À cette époque, Déry publie également des carnets de voyage (la Patrie et les hommes, 1954)
ainsi que des souvenirs.
En 1956, le XXe Congrès du parti
communiste de l’U. R. S. S. et notamment le rapport secret de Khrouchtchev sur le culte de la personnalité donnent dans tout le monde communiste le
signal des révisions déchirantes. Déry prend doublement position contre le stalinisme : par ses écrits — Niki (1956) le fera largement connaître en Occident
— qui dénoncent le mécanisme de la tyrannie ; par sa collaboration active au cercle Petöfi, dont le rôle fut sans doute décisif dans le déclenchement du soulèvement d’octobre. Après l’intervention soviétique, il est de ceux qui s’opposent au gouvernement de János Kádár. Condamné à neuf ans de prison en 1957, il sera amnistié trois ans plus tard, et la parution des oeuvres
— souvent antistaliniennes — écrites pendant sa détention marquera à la fois sa réhabilitation pleine et entière et la réussite de la « kadarisation » en Hongrie. De ces oeuvres, la plus importante est sans conteste le roman Monsieur G. A. à X. (1964), description satirique et quasi kafkaïenne d’une société qui pousse jusqu’à l’absurde le refus de toute contrainte. La nouvelle Amour, publiée en 1963, évoque avec un sens remarquable de l’humain le retour dans son foyer d’un détenu de l’époque stalinienne. Et ce sont encore les problèmes du pouvoir et de la liberté individuelle que nous retrouvons dans l’Excommunicateur (1966), roman
dans lequel saint Ambroise, évêque de Milan, sert de prétexte à l’évocation du passé récent de l’Europe danubienne.
Les dernières oeuvres de Déry, recueils de souvenirs (Il n’y a point de verdict, 1968) ou récits (la Princesse de Portugal, 1969 ; Reportage imaginaire sur un festival pop américain, 1972), ont soulevé dans le monde littéraire hongrois de vives polémiques par le non-conformisme de certains portraits, qui se prolonge dans l’ironie désabusée de Cher Beau-frère (1973).