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Mais l’attention n’a pas cessé de se porter sur les armes classiques et, notamment, sur le commerce international de ces armes, qui a favorisé les mouvements d’opinions en faveur du désarmement : mouvements « pour la paix » dans les milieux proches des pays socialistes et « Pax Christi » de l’Église catholique, initiatives menées parfois de façon spectaculaire par des mouvements pacifistes ou non violents.

M. D.

F Armée / Armement / Coexistence pacifique /

Défense / Stratégie.

J. Moch, la Folie des hommes (Laffont, 1955) ; Destin de la paix (Mercure de France, 1969). / A. Servais, le Désarmement (Inst.

royal des relations internat., Bruxelles, 1960).

/ J. Klein, l’Entreprise du désarmement 1945-1964 (Éd. Cujas, 1964). / D. Colard, le Désarmement (A. Colin, coll. « U 2 », 1972).

désassimilation

F MÉTABOLISME.

Descartes (René)

Philosophe et mathématicien français (La Haye [auj. Descartes], Touraine, 1596 - Stockholm 1650).

La vie

René Descartes est le troisième enfant de Joachim Descartes, conseiller au parlement de Rennes, et de Jeanne Bro-chard. Sa mère, morte un an après sa

naissance, lui a légué « une toux sèche et une couleur pâle » qu’il gardera jusqu’à plus de vingt ans et qui semble le condamner à mourir jeune. En 1600, son père se remarie et le jeune garçon est élevé par sa grand-mère maternelle.

De ses premières années, nous ne

savons que peu de chose : lorsque Descartes en rappelle quelques circonstances, c’est moins pour se raconter que pour retracer l’histoire de son esprit.

À l’âge de dix ans, il entre au collège royal de La Flèche, où enseignent les jésuites. Si Descartes se félicitera toujours du talent et du dévouement de ses maîtres, notamment de celui qui sera le P. Marin Mersenne (1588-1648), il jugera sévèrement le programme des études, sans unité et ne donnant aucune

« assurance » dans les fins à poursuivre. La morale, enseignée de façon littéraire, revient à prêcher la vertu sans aucune démonstration. L’enseignement de la philosophie est consciemment orienté vers la théologie, dont la philosophie est la servante. Seules les mathématiques trouvent grâce devant le jugement de Descartes ; mais leur enseignement est orienté vers les applications pratiques et sert à l’art militaire, essentiel pour les jeunes nobles élevés au collège. Ainsi Descartes se plaint qu’on n’ait « rien bâti dessus de plus relevé ». Au sortir du collège, Descartes complète son éducation en apprenant la danse, l’équitation et l’escrime. La philosophie et les plaisirs du monde se disputent quelque temps la personnalité du jeune noble, destiné par son père au service du roi. À Paris, en même temps qu’il s’adonne aux

jeux, surtout à ceux où l’intelligence a plus de part que le hasard, il connaît Claude Mydorge (1585-1647), premier mathématicien de France, et revoit Mersenne en 1611. En 1615 et 1616, il se libère de tous ses anciens amis afin d’étudier les mathématiques. En 1616, à quelques heures d’intervalle, il passe devant la faculté de Poitiers son baccalauréat et sa licence en droit.

Il s’engage en 1617 sous les ordres du prince Maurice de Nassau, en Hollande. Errant dans les quartiers de Breda, il voit une foule massée devant

une affiche écrite en hollandais. Il demande à un passant de lui traduire le texte : c’est un problème de mathématiques porté « au défi » du public. Descartes se vante si résolument d’en dé-

couvrir la solution que son traducteur lui donne son nom et son adresse. Il s’agit d’Isaac Beeckman (1588-1639), principal du collège de Dordrecht. Le lendemain, Descartes lui apporte la réponse. Ainsi commence une amitié intellectuelle entre les deux hommes.

Cependant, lassé de l’inaction militaire des Hollandais, Descartes gagne le Danemark, puis l’Allemagne, déchirée par le début de la guerre de Trente Ans, où il s’engage dans les troupes du duc Maximilien Ier de Bavière. Au cours de l’hiver 1619, il fait un bref séjour à Ulm, où il connaît le mathé-

maticien Jean Faulhaber (1580-1635).

Le 10 novembre, parmi les diver-

tissements de militaires désoeuvrés, Descartes découvre dans un « poêle »

(pièce chauffée par un poêle situé en son centre) les « fondements d’une science admirable » au cours de rêves exaltants qui lui indiquent la mission dont le ciel l’a chargé.

Après cette fameuse nuit, il visite encore le monde en allant de Souabe en Autriche, en Bohême, en Hongrie, en Poméranie. En remontant l’Elbe, il oblige, par sa grande résolution et sa promptitude à tirer l’épée, des mariniers qui voulaient l’assassiner à le conduire à bon port.

Ayant renoncé au métier des armes, Descartes passe l’hiver de 1621 en Hollande, puis revient en France en 1622 pour prendre possession des

terres poitevines, héritage de sa mère.

Il fait en 1623 un voyage de plusieurs mois en Italie, pour revenir en France et demeurer à Paris jusqu’en 1629. En 1628, il est au siège de La Rochelle dans les troupes du Cardinal.

De son séjour parisien datent les Règles pour la direction de l’esprit, traité inachevé qui ne sera publié qu’en 1701. (Retrouvé à la mort de Descartes, dans les papiers de Stockholm, il est bientôt connu de Leibniz, de Nicole, d’Arnauld et utilisé dans la 2e édition de la Logique de Port-Royal.)

En mars 1629, Descartes décide « de se retirer pour toujours du lieu de ses habitudes et de se procurer une solitude parfaite dans un pays médiocrement froid où il ne serait pas connu », afin de se consacrer à la recherche de la vérité.

Il prend donc la route de Hollande, où il demeurera plus de vingt ans, pré-

servant jalousement sa solitude, changeant souvent de résidence et menant le train d’un gentilhomme.

Il s’occupe, d’abord, beaucoup de physique et travaille à composer ses Méditations métaphysiques. En 1631, il fait « une promenade » en Angleterre.

En 1633, Reneri, le premier professeur de philosophie cartésienne, obtient une chaire à Deventer. Descartes vient habiter près de lui et compose le Monde ou le Traité de la lumière. Tout est achevé l’été 1633, lorsque, au moment de l’impression, Descartes apprend la condamnation de Galilée par les inquisiteurs du Saint-Office pour avoir soutenu le mouvement de la Terre. Ayant introduit cette thèse dans sa physique, il renonce à sa publication.

En 1634, Descartes habite Amster-

dam, qu’il quitte pour Leeuwarden en 1635 ; il y revient en 1636. À la suite de la nomination de Reneri, l’université d’Utrecht devient un foyer de la pensée cartésienne.

Afin de donner un échantillon de

sa doctrine, de connaître les réactions des autorités, Descartes publie en 1637

trois petits traités, la Dioptrique, les Météores et la Géométrie, précédés du Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité à travers les sciences.

En mars 1639, Reneri meurt pré-

maturément, et son successeur, Hen-ricus Regius (1598-1679), va, par son zèle maladroit, créer à Descartes de grandes difficultés avec les docteurs d’Utrecht et surtout avec le pasteur Gisbertus Voetius (1589-1676), recteur de l’université, qui l’accusera en 1642 d’athéisme devant les magistrats.

En septembre 1640, Descartes perd sa fille Francine, qu’il a eue d’une femme nommée Hélène, une servante probablement. La mort de cette enfant de cinq ans lui cause une profonde douleur.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6

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Fuyant Amersfoort, évitant Utrecht, il reprend sa demeure de Leyde. C’est en 1641 qu’il publie les Méditations sur la philosophie première, en projet depuis dix ans, qui exposent le système complet de la métaphysique cartésienne. En 1641 et en 1642, Voetius triomphe. L’intervention du prince d’Orange, de l’ambassadeur de France et de son ami Constantijn Huygens (1596-1687) arrête la procédure des tribunaux d’Utrecht. Descartes ressent vivement les attaques du P. Pierre Bourdin (1595-1653), jésuite influent en France, car il y reconnaît une opposition irréductible de l’Église. Son projet de rallier autour de sa doctrine tout le monde savant et d’imposer sa physique comme matière universelle d’enseignement des écoles s’en trouve contrarié.