Les Essais sont publiés conjointement afin de démontrer l’excellence d’une mé-
thode qui permet de produire des résultats aussi convaincants.
Dans le Discours, la métaphysique cartésienne qui sera au fondement de toute science ne connaît pas encore sa forme définitive.
y Les Méditations, Objections et Ré-
ponses. C’est l’ouvrage fondamental de Descartes, qui contient l’exposé systé-
matique de sa métaphysique. Dans cette présentation, nous ne pouvons que
rappeler les différents thèmes abordés successivement :
Méditation Ier : le doute et l’hypothèse du Malin Génie ;
IIe méditation : le cogito ;
a) connaissance de mon existence et de ma nature ;
b) priorité de la connaissance de mon âme sur celle de mon corps ;
IIIe méditation : preuves de l’existence de Dieu ;
IVe méditation : du vrai et du faux ; Ve méditation : problèmes de l’essence des choses matérielles ; preuve a priori de l’existence de Dieu ;
VIe méditation : problème de l’existence des choses matérielles ; preuve de l’union de l’âme et du corps.
Les Premières Objections sont de Cate-rus, archiprêtre d’Alkmaar et chanoine du chapitre de Harlem, qui fait preuve d’un thomisme orthodoxe. À l’origine des Secondes Objections, dont Descartes déplore le caractère hâtif, on reconnaît le P. Mersenne. Les Troisièmes Objections sont dues au philosophe anglais Hobbes, tandis que les Quatrièmes Objections sont le fait du théologien Arnauld, âgé seulement de vingt-huit ans. Le philosophe français Gassendi formule les Cinquièmes Objections. Si Descartes rend hommage à la pénétration d’esprit d’Arnauld, il ne répond qu’avec réticence aux objections de Hobbes et de Gassendi, esprits peu faits pour comprendre sa doctrine.
Les Sixièmes Objections proviennent d’un groupe de philosophes, de géomètres et de théologiens qui se réunissaient chez Mersenne.
Les Septièmes Objections, enfin, émanent du P. Pierre Bourdin. Aux réponses que Descartes y fait, il convient d’ajouter la lettre au P. Jacques Dinet.
y Les Principes de la philosophie, l’Epître dédicatoire à la princesse Elisabeth et la lettre au traducteur pouvant servir de préface. Ce livre est dédié à la princesse Elisabeth de Bohême, élève enthousiaste et disciple d’élection de Descartes. Il a été composé pour l’enseignement de la doctrine cartésienne dans les écoles.
Les Principes comprennent quatre parties :
— la première partie, Des principes de la connaissance humaine, est un exposé gé-
néral de la philosophie cartésienne ;
— la deuxième partie, Des principes des choses matérielles, étudie les éléments de la science de l’univers, à savoir les corps, l’étendue, la matière, le temps, le mouvement, les lois du choc ;
— la troisième partie, Du monde visible, rend compte des phénomènes célestes, des mouvements des planètes, de la constitution de l’univers par le système des tourbillons, de la formation du Soleil, de la lumière, des étoiles, des comètes et des planètes ;
— la quatrième partie, De la Terre, analyse le globe terrestre et sa formation.
Descartes discute avec force détails de la question de l’aimantation et termine le livre avec des considérations sur les sens externes et les sentiments.
C’est dans la « lettre de l’auteur à celui qui a traduit le livre, laquelle peut servir de préface », que Descartes dessine l’organisation du champ du savoir : « Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale, j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui, présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse. »
y Les Passions de l’âme. Après avoir étu-dié la matière et l’esprit, Descartes se devait d’analyser l’union de l’âme et du corps ainsi que sa conséquence essentielle : l’affectivité, qui est désignée tout entière sous le terme de passion.
Au niveau de ce traité, Descartes retrouve l’« homme total » en situation dans le monde.
Deux principes dominent ce traité :
— les passions appartiennent à l’âme et constituent des modes de sa substance ;
— cependant, l’âme n’est pas la cause
des passions, qui résultent d’une action du corps. Les passions sont dans l’âme ce qui est causé par le corps ; c’est à ce titre qu’elles sont des passions.
M. K.
A. Baillet, la Vie de monsieur Des-Cartes (Horthemels, 1691). / L. Liard, Descartes (Baillière, 1881). / P. Natorp, Descartes Erkennt-nistheorie (Marburg, 1882). / C. Adam, Vie et oeuvres de Descartes (Éd. du Cerf, 1910) ; Descartes, sa vie et son oeuvre (Boivin, 1937) ; Descartes, ses amitiés féminines (Boivin, 1937). /
O. Hamelin, le Système de Descartes (Alcan, 1911). / E. Gilson, Index scolastico-cartésien (Alcan, 1912) ; la Doctrine cartésienne de la liberté et de la théologie (Alcan, 1913) ; René Descartes — Discours de la méthode, texte et commentaire (Vrin, 1925) ; Étude sur le rôle de la pensée médiévale dans la formation du système cartésien (Vrin, 1930). / G. Cohen, Ecri-vains français en Hollande dans la première moitié du XVIIe siècle (Champion, 1920). / G. Milhaud, Descartes savant (Alcan, 1921). / H. Gouhier, la Pensée religieuse de Descartes (Vrin, 1924) ; Essais sur Descartes (Vrin, 1937) ; les Premières Pensées de Descartes (Vrin, 1958) ; la Pensée métaphysique de Descartes (Vrin, 1962). / J. Sirven, les Années d’apprentissage de Descartes (Vrin, 1928). / P. Mony, le Développement de la physique cartésienne (Vrin, 1934).
/ P. Mesnard, Essai sur la morale de Descartes (Boivin, 1936). / L. Brunschvicg, Descartes (Rieder, 1937) ; Descartes et Pascal, lecteurs de Montaigne (Éd. de La Baconnière, Neuchâtel, 1937). / J. Laporte, le Rationalisme de Descartes (P. U. F., 1945). / J.-P. Sartre, Descartes (Éd. des Trois-Collines, 1946). / F. Alquié, la Dé-
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/ F. Gonzalez Rios, Descartes, su mondo moral y religioso (Buenos Aires, 1950). / G. Lewis, l’Individualité selon Descartes (Vrin, 1950) ; le Problème de l’inconscient et le cartésianisme (Vrin, 1950) ; et, sous le nom de G. Rodis-Lewis, la Morale de Descartes (P. U. F., 1957 ; 3e éd., 1970) ; Descartes et le rationalisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 2e éd., 1970) ; l’OEuvre de Descartes (P. U. F., 1971). / L. J. Beck, The Method of Descartes (Londres, 1952) ; The Metaphysics of Descartes (Londres, 1965). /
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Bibliographie cartésienne
Ouvrages parus pendant
la vie de Descartes
1637 Le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, la Dioptrique, les Météores et la Géométrie paraissent à Leyde chez Jean Maire.En 1644 paraît chez L. Elzevier une traduction entière du Discours, de la Dioptrique et des Météores, due à E. de Cour-celles et revue par Descartes.