d’autres sont des accommodats individuels. C’est ainsi que l’élargissement de l’extrémité apicale d’un tibia de Co-léoptère peut être considéré comme un caractère stable, alors que l’ajustement mimétique de la teinte du tégument de certains Acridiens ou de la livrée désertique des Mammifères ou des
Oiseaux sur la teinte du milieu ambiant relève de processus hormonaux. D’une façon générale, la faune des régions désertiques se dérobe aux conditions extrêmes plutôt qu’elle ne les admet, la plupart des espèces vivant dans la profondeur du sol ou étant de moeurs nocturnes. Néanmoins, il existe certains éléments qui supportent cet environnement à peine compatible avec la vie ; quelques espèces le recherchent même comme un optimum écologique.
Les Eremiaphila, petits Insectes manti-dés érémicoles assez mimétiques, sont au Sahara les hôtes habituels des regs de la région centrale (Tanezrouft, en particulier), où il n’est pas rare de les rencontrer même pendant le moment le plus chaud de la journée. Ils survivent dans ces régions grâce à des proies accidentelles apportées par le vent et à quelques espèces se nourrissant là de débris divers, des Lépismes en particulier. Chez les Vertébrés, l’Addax est également une espèce qui admet les conditions écologiques les plus rudes du désert. Cette Antilope occupait autrefois la presque totalité du Sahara.
Aujourd’hui, elle ne se rencontre plus guère que dans le sud du désert. Il est probable que sa physiologie est comparable à celle du Dromadaire. Or, nous savons que celui-ci, qui demeure actif au Sahara même pendant l’été, présente des particularités physiologiques extraordinaires. Le Dromadaire
fait preuve d’une grande résistance aux températures élevées. En saison chaude, il peut perdre par transpiration de très grandes quantités d’eau sans en souffrir (v. Chameau).
De nombreux Rongeurs vivent au
désert sans boire, et la physiologie de l’un d’eux est également assez bien connue. Les Dipodomys, ou Rats-Kangourous, qui hantent les déserts américains, se nourrissent surtout de graines et de débris végétaux à faible teneur en eau. Leur taux normal d’hydratation est le même que celui des autres Mammifères (66 p. 100). Expérimentalement, ce taux demeure constant pendant plusieurs mois, même si le régime alimentaire ne comporte que des matières sèches, en l’occurrence 100 g de graines par mois, fournissant 54 g d’eau par oxydation. Il est évident que, comme dans le cas précédent, plusieurs particularités interviennent : les Dipodomys sont de moeurs nocturnes et échappent aux conditions les plus rudes du milieu désertique ; ils sont dépourvus de glandes sudoripares et il ne peut y avoir de perte d’eau par transpiration, leurs excréments sont pratiquement sans eau au moment du rejet ; l’excrétion urinaire, très concentrée, s’effectue sous un faible volume.
Les Hommes et
la civilisation du désert
L’Homme qui normalement vit au
désert, où les températures maximales atteignent en saison chaude plus de 40° C, utilise en moyenne pour se dé-
saltérer et se nourrir plus de dix litres d’eau par jour. Son existence en dehors des points d’eau est ainsi rendue excessivement précaire. On affirme cependant que la plupart des grandes civilisations ont vu le jour dans les déserts (Mésopotamie, Perse, nord de l’Inde, Égypte). Il serait sans doute plus exact de dire que leur berceau est bien plus la steppe que le désert. Il existe cependant, de nos jours encore, des civilisations du désert, formées de populations écologiquement en équilibre.
Au Sahara, par exemple, nous serons conduits à distinguer des populations nomades et des populations sédentaires. Les conditions de maintien opposent ces deux types de populations.
Les nomades vivent essentiellement de l’élevage, de la chasse et de la cueillette. Les sédentaires sont liés à des lambeaux de sols irrigables à partir de sources, de puits, de galeries de cap-tage de la nappe phréatique (Sahara, où elles sont appelées foggara) ou au pied des montagnes, drainant les eaux de ruissellement (Iran, où elles sont désignées par le terme de Khanat).
Nomades et sédentaires forment, du Sahara à l’Inde, une civilisation dont la subsistance dépend en majeure partie de la culture du Dattier et de l’élevage du Dromadaire.
F. P.
F Aride (domaine) / Aridité / Évaporation /
Sahara.
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désherbage
Destruction de la végétation
indésirable.
Dans de nombreuses circonstances, la présence de certaines plantes peut
être indésirable et il est nécessaire de les détruire : par exemple, on est amené à lutter contre l’enherbement des voies de chemin de fer, contre les buissons envahissant les aérodromes ou les pentes skiables, contre les plantes aquatiques des rivières et canaux, etc.
On peut envisager soit de détruire la totalité de la végétation, soit d’en conserver une fraction utile. C’est cette dernière activité qui sera évoquée ici.
Le problème des
mauvaises herbes
Différentes propriétés permettent de caractériser une mauvaise herbe.
Principales propriétés
écologiques
Une culture est la superposition d’un cycle biologique et d’un cycle cultural. Un champ de Betteraves est par exemple travaillé en mars et semé en avril. La plante croît peu à peu et couvre la totalité du sol dans le courant du mois de juin ; elle est récoltée en octobre. Les caractères écologiques de la parcelle auront évolué avec la croissance de la plante cultivée et le climat. Les conditions écologiques d’une adventice dépendent donc du milieu downloadModeText.vue.download 582 sur 587
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6
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physique (sol, climat), de la région mais aussi des cultures pratiquées et des techniques culturales. La présence d’une adventice est caractéristique d’un système de culture ; il n’est donc guère possible de considérer une es-pèce comme « indicatrice de propriétés du milieu ».
Principales propriétés biologiques a) Une adventice présente une forte capacité de multiplication ou de propagation. Ce sont des graines ou des bourgeons qui assurent la permanence d’une espèce. La germination d’un bourgeon est affectée par la profondeur à laquelle il se trouve, par la dominance apicale, par les réserves de la