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y Les désherbants et le sol. De nombreux désherbants sont appliqués au sol, d’où ils seront prélevés par les racines. Ils peuvent être apportés à l’état de granulés peu solubles, mais sont plus souvent fixés sur des particules du sol par diverses liaisons physico-downloadModeText.vue.download 583 sur 587

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6

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chimiques. Leur déplacement se fait essentiellement par l’eau.

Le destin des produits est varié : ils peuvent être détruits (par voie chimique ou microbiologique), absorbés par les plantes (dégradés ou non par elles) ou éliminés (drainage en profondeur ou évaporation).

y Utilisation des produits désherbants. Quand on traite le sol, la question se résume à la quantité de solvant utilisée, en fonction des appareils dont on dispose. Quand on traite la plante, il faut être sûr de l’adhérence du produit à la feuille, parfois difficile (présence de poils, de cire, feuilles longues ou inclinées...). Aussi est-on amené à ajouter à la solution de traitement des « adjuvants » qui améliorent le contact. La qualité du traitement dépend de l’appareil, chaque point traité devant recevoir la même dose de produit. Les principales exigences sont :

a) pour la cuve, le maintien d’une pression constante et le maintien de l’homogénéité de la solution ou de la pseudo-solution ;

b) pour la rampe de traitement, le maintien d’une pression constante en tous points, la conservation en bon état des buses, le réglage précis en hauteur, le parallélisme au sol rigoureux.

La formulation est la préparation d’une matière active sous la forme d’un produit commercial : choix d’une combinaison chimique, choix d’une pré-

sentation (liquide ou granulé), choix d’un mélange.

Lorsque le traitement est fait sur la plante, les conditions d’humidité et de température sont essentielles pour sa réussite. Les doses sont faibles (quelques centaines de litres par hectare). Aussi une pluie ou un temps trop sec peuvent-ils rendre un produit inactif.

PRINCIPALES PROPRIÉTÉS DES

DÉSHERBANTS.

a) La sélectivité. Un produit idéal doit tout détruire sauf la plante cultivée. Il serait alors totalement sélectif. En fait, une telle propriété est relative ; elle dépend :

— des doses utilisées ;

— du comportement du sol (plus

il y a de matières organiques, plus les doses doivent être élevées) ;

— du stade végétatif de la plante cultivée (choix de la période de résistance) ;

— du stade végétatif de l’adven-

tice (choix de périodes sensibles : ce sont très souvent les stades germination, levée ou plantule) ;

— du climat ;

— de la rémanence du produit utilisé.

Elle est obtenue de plus en plus

par des mélanges de produits.

b) La rémanence. Elle définit la pé-

riode de conservation possible dans le sol. Elle dépend des possibilités de dégradation dans le sol et du climat.

Longue, elle peut provoquer des accidents (passage de la plante cultivée à une phase sensible) ou être un avantage (spécialisation des parcelles).

Méthodologie du désherbage L’agriculteur dispose d’une vaste gamme de moyens. Les éléments de

choix seront dictés par le système de culture, et les techniques de désherbage seront en rapport avec le mode de peuplement de la parcelle et la sensibilité de la plante cultivée.

Traditionnellement, on classe les cultures en nettoyantes, salissantes, étouffantes ; les nettoyantes sont celles où une technique efficace de désherbage existe (les herbicides ont élargi cette définition).

L’agriculteur pourra suivant les cas introduire une culture plus facile à désherber dans la succession, selon la nature des adventices qu’il peut craindre.

Une question importante se pose

aussi : peut-on réduire ou abandonner les travaux profonds et donc coûteux (labour) quand on dispose de méthodes efficaces de désherbage ? C’est effectivement possible si la fertilité du sol n’est pas trop affectée (risques de tassement, de diminution d’aération...).

Conséquences générales des

méthodes de désherbage

1. Évolution des flores spontanées.

Détruire certaines plantes peut orienter différemment l’évolution d’une flore spontanée (utilisation en forêt ou en pâturages extensifs). Le coût de méthodes chimiques peut en effet être faible.

2. Risques de pollution. Pour les produits commercialisés, la toxicité des résidus est souvent très faible, plus que pour les insecticides ou fongicides.

Les autres risques, plus importants, sont l’accumulation progressive dans des sols (possibilité de stérilisation partielle ou totale) et dans des nappes d’eau, où les possibilités de destruction sont plus restreintes.

Aussi doivent être prévues des règles strictes d’utilisation ; mais l’utilisateur et le consommateur sont trop souvent dépourvus d’esprit critique à ce pro-

pos, ce qui rend difficile une législation efficace.

A. F.

De Sica (Vittorio)

Metteur en scène et acteur de cinéma italien (Sora 1901 - Paris 1974), naturalisé français en 1967.

Après avoir passé toute son en-

fance à Naples, Vittorio De Sica se sent très vite attiré par le théâtre. De 1923 à 1935, il fait partie de plusieurs troupes théâtrales, dont celle de Ta-tiana Pavlova et celle d’Italia Almi-rante Manzini, l’une des célèbres divas de l’époque ; il remporte des succès flatteurs en interprétant des rôles de

« jeune premier ». En 1935, il fonde sa propre compagnie avec Umberto

Melnati et Giuditta Rissone, qui deviendra sa femme en 1937. Sa carrière théâtrale se poursuivra jusqu’en 1950, date à laquelle il décide de se consacrer au cinéma. Ses premières apparitions à l’écran datent du début du cinéma parlant. En quelques années, il devient l’une des vedettes les plus adulées de la comédie cinématographique italienne grâce aux rôles que Mario Camerini lui fait jouer dans ses principaux films : les Hommes, quels mufles ! (Gli Uomini che mascalzoni !, 1932), Ma non è una cosa seria (1936), Il Signor Max (1937), Grands Magasins (Grandi Magazzini, 1939). En 1939, il réalise en collaboration avec G. Amato son premier long métrage : Roses écarlates (Rose scarlatte), que suivront Madeleine, zéro de conduite (Maddalena, zero in condotta, 1940), Teresa Venerdì (1941), Un garibaldien au couvent (Un garihaldino al convento, 1942). Dès 1943, cependant, il se détache de l’influence de Camerini et s’oriente, avec l’appui du scénariste Cesare Zavattini, vers des sujets plus personnels : Les enfants nous regardent (I bambini ci guardano, 1943), la Porte du ciel (La Porta del cielo, 1944). Déjà, De Sica s’écarte des sentiers battus, refuse tout aussi bien de suivre la mode des films

« à téléphone blanc » (drames ou co-médies bourgeoises en rupture totale avec la réalité politique et sociale de ces dures années de guerre) que celle des élégantes adaptations littéraires prônées par les « calligraphes ».

Le néo-réalisme, qui est né avec Ossessione (1942) de Visconti et Rome ville ouverte (1945) de Rossellini, va trouver en De Sica son plus ardent propagandiste. Le cinéma descend dans la rue, se mêle au petit peuple, qui ressent avec le plus de dureté le contrecoup de la période fasciste. La caméra devient le constat brutal d’une réalité poignante. Après Sciuscià (1946), De Sica s’impose à l’attention du monde entier par une oeuvre, le Voleur de bicyclette (Ladri di biciclette, 1948), qui, dix ans après son tournage, était encore considérée (au référendum de Bruxelles) comme l’un des douze meilleurs films du monde. Le film, interprété par des acteurs non professionnels, parut en son temps l’archétype du néo-réalisme.