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Ainsi comprise, l’étude des textes littéraires est un pas en avant vers la maîtrise de la langue vivante, dans le cadre d’une formation générale à vocation culturelle.

Les techniques modernes

d’enseignement des

langues vivantes

Ces techniques sont des auxiliaires, et aucune n’est, à proprement parler, indispensable, mais elles facilitent grandement la pratique pédagogique, en particulier les moyens sonores.

En outre, il existe des méthodes dans lesquelles l’utilisation des moyens audiovisuels est étroitement liée à la démarche pédagogique : ce sont les méthodes audio-visuelles intégrées.

Les moyens sonores

y Le disque. C’est le moyen le moins onéreux et le plus simple. Très employé dans les méthodes destinées aux étudiants isolés, il ne présente pourtant pas une souplesse suffisante pour l’enseignement de la langue en classe, où il sert plutôt de témoin de la culture et de la civilisation étrangères (chansons, folklore, pièces de théâtre, etc.).

Les disques spécialement conçus pour l’enseignement de la langue présentent maintenant des énoncés entre-

coupés de « blancs sonores », qui permettent à l’élève de réagir (répétition de l’énoncé ou réponse à une question dans le blanc sonore) sans qu’aucune manipulation soit nécessaire. Les

possibilités d’utilisation du disque s’en trouvent accrues, et la production massive de disques souples à un prix très bas devrait bientôt permettre à tous les élèves d’avoir chez eux un support de travail oral.

y Le magnétophone. Maintenant accessible au plus grand nombre et très employé dans les classes, il est l’auxiliaire indispensable à l’enseignement de la langue. Il permet l’écoute d’une bande magnétique préenregistrée, la pause, le retour en arrière à volonté.

Il permet aussi l’enregistrement par le professeur de programmes infiniment variés (repiquage de disques et d’émissions de radio ou enregistrements directs). C’est donc un outil très souple. Il existe maintenant de nombreuses bandes (ou cassettes) pré-

enregistrées. Elles sont de deux types.

TEXTES ENREGISTRÉS. Il s’agit de

sketches dialogués faits « sur mesure »

pour l’enseignement de la langue à un niveau donné. Ils peuvent servir de documents de complément ou constituer la base d’un programme d’enseignement audio-oral. Ils sont parfois accompagnés d’un livret où l’on trouve le texte écrit des enregistrements ainsi que des conseils d’utilisation et des exercices.

EXERCICES STRUCTURAUX. Ce sont toujours des exercices de complément, associés ou non à des textes de support enregistrés. Ils permettent un entraî-

nement systématique à la pratique des structures syntaxiques, prosodiques et lexicales de la langue. Leur contenu et leur longueur sont très variés selon les niveaux qu’ils se proposent d’atteindre. Cependant, leur forme est unique : ils utilisent la technique de la bande « éclatée » : après le stimulus enregistré, l’élève répond dans le « blanc sonore », puis la forme correcte est donnée par la bande, le second « blanc sonore » permettant une répétition de la réponse correcte. Ces exercices sont très contraignants, puisque le temps de réponse laissé à l’élève est rigoureusement mesuré. Cela est inhérent à la conception même de ce type d’exercices, où l’on cherche à développer des mécanismes.

y Le laboratoire de langues. C’est une installation complexe comprenant un ensemble de magnétophones

isolés dans des cabines individuelles, avec casques d’écoute, amplificateur et microphone pour l’enregistrement, mais tous reliés à un organe central,

la console, commandée par le professeur. Les élèves peuvent ainsi recevoir un programme commun, mais

travailler à leur rythme propre, sous le contrôle du professeur, qui peut intervenir à tout moment.

Le laboratoire offre donc les mêmes possibilités que des magnétophones isolés et permet en plus diverses pratiques pédagogiques : répétition individuelle, entraînement phonétique, enregistrement individuel des performances pour une écoute critique par l’élève lui-même ou par le professeur, travail sur des exercices personnalisés pour les élèves d’un même groupe et de niveaux différents, mise au point des difficultés avec le professeur, sans perte de temps pour le reste du groupe.

En dépit de la diversité de ces pratiques, le laboratoire de langues est une machine. Bien utilisé, il décharge en partie le professeur de son rôle de répétiteur, car il augmente considérablement l’efficacité de l’entraînement systématique au maniement de la

langue, tâche qui intervient dans l’apprentissage entre l’apport de l’information initiale et la réactivation plus libre, plus humaine de cette information. Mais, pour la première et surtout la troisième de ces tâches, il n’est presque d’aucun secours. Il ne saurait donc remplacer le professeur et assurer à lui seul la totalité de l’enseignement.

Le laboratoire de langues est, de

plus, un matériel lourd, coûteux, qui demande de l’espace, des salles insonorisées, une bonne ventilation. Outre des problèmes matériels d’installation et d’entretien, on rencontre souvent des difficultés d’ordre pédagogique, car l’élaboration de programmes adaptés et leur utilisation demandent des compétences particulières de la part des professeurs et beaucoup de temps.

Pour toutes ces raisons, les laboratoires sont encore peu nombreux en France. C’est dans les organismes assurant des stages intensifs d’enseignement des langues que les laboratoires sont les plus largement employés.

y Le laboratoire audiocorrectif.

Entre le magnétophone seul et le labo-

ratoire lourd, il existe maintenant une troisième formule, qui offre de nombreuses possibilités tout en réduisant les servitudes dues à la présence des cabines télécommandées. Le laboratoire audiocorrectif comprend un seul magnétophone bipiste, relié à quinze ou vingt postes d’écoute avec microphones, et un pupitre d’intercommunication permettant au professeur

d’intervenir à tout moment. D’un

encombrement minimal, ce dispositif permet un travail collectif, avec, pour chaque élève, la possibilité d’entendre directement par le casque la bande enregistrée et sa propre performance.

Mais le professeur ne peut enregistrer qu’un seul élève à la fois sur le magnétophone. Il semble que cette

formule soit la mieux adaptée aux

conditions de l’enseignement dans les établissements du second degré.

y La radio scolaire. Pour l’anglais et l’allemand, elle diffuse des émissions à l’intention de chaque classe du premier cycle et des élèves isolés. Ces émissions constituent des programmes d’enseignement que le

professeur complète et renforce ensuite. Chacune comprend une base

d’informations, des exercices de renforcement, des indications pour des exercices ultérieurs. Les élèves disposent d’un manuel où ils retrouvent le contenu de l’émission, des dessins et des photographies.

Les moyens visuels

y L’image. Son importance dans

l’enseignement des langues est depuis longtemps reconnue. Tous les manuels sont maintenant abondamment

illustrés. Le dessin schématisé est un bon support pour la compréhension

des notions nouvelles. La photographie, plus riche d’information, mais plus ambiguë, sert de support à des exercices d’expression. Les diapositives projetées sont utilisées pour introduire dans la classe des témoignages de civilisation. Le film, enfin, en combinant l’animation visuelle

et sonore, implique une relation

plus complète entre le langage et la situation.