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A. B.

entreprise

Ensemble d’hommes et de moyens permettant d’atteindre un objectif donné.

LES ASPECTS

ÉCONOMIQUES

Donner une définition simple de l’entreprise est une tâche ardue dans la mesure où, d’une part, il n’existe pas un

seul type d’entreprise, et où, de plus, il est difficile de distinguer l’entreprise des autres organisations*, privées ou non. En effet, l’entreprise se différencie d’abord selon qu’elle opère dans une économie de type capitaliste et libéral ou dans une économie de type collectiviste et centralisé.

En économie libérale elle-même, les entreprises se distinguent encore selon que leur capital est détenu par des personnes privées ou par une collectivité publique ; propriété de personnes privées, on les appellera des entreprises privées ; si, par contre, leur capital est détenu par l’État, on parlera d’entreprises publiques et, plus précisément, d’entreprises nationales si le capital est détenu en totalité par l’État.

Les entreprises publiques peuvent

elles-mêmes se distinguer en entreprises appartenant au secteur concurrentiel ou non. Si l’on est dans le premier cas, la structure et les objectifs de l’entreprise seront souvent identiques à ceux d’une société privée, dont la vocation est de faire un profit ; si, par contre, l’entreprise détient un monopole, son but peut être encore de faire un profit, mais sa fonction sera essentiellement d’assurer un service* public au moindre coût. La notion de service public en tant qu’objectif a une importance particulière, car elle permet de comprendre pourquoi une entreprise peut être amenée à faire des investissements qui semblent a priori financiè-

rement non rentables, mais dont la justification apparaît seulement au niveau global de l’économie. On parlera alors de rentabilité économique ou encore de gains sociaux.

Un apport précieux à la

théorie économique de

l’entreprise : la théorie

des organisations

Indépendamment de tout classement, on peut chercher à savoir ce qui peut expliquer le comportement économique d’une entreprise quelle que soit sa nature : il est alors souvent plus judicieux de raisonner non pas à partir d’une théorie purement économique de

l’entreprise, mais à partir d’une théorie des organisations, qui intègre les diffé-

rents éléments psychologiques, économiques, financiers, sociologiques dont la réalité quotidienne de l’entreprise est faite : laissant dans l’ombre cette approche, la théorie classique, si elle donne une explication de la formation des prix et des mécanismes du marché, ne permet guère d’éclairer les ressorts intimes d’une entreprise ni le processus par lequel s’élaborent les décisions en son sein ; elle a pour objet d’étudier quels sont les facteurs qui motivent le chef d’entreprise pour l’amener à choisir telle quantité du facteur de production A plutôt que du facteur de production B, quel va être le montant de la production qu’il doit fixer pour obtenir un profit maximal et, finalement, quel va être le montant de son profit, compte tenu du marché.

Utile pour comprendre les méca-

nismes du marché, la théorie classique de la firme ne résout ni même ne pose (puisque ce n’est pas son objet) les problèmes de la survie et de la croissance de la firme. Simplement, si le coût de production est supérieur aux prix du marché, la firme disparaît du marché, qu’elle ferme ses portes purement et simplement ou qu’elle se reconvertisse.

Depuis quelque temps, on a cherché à étudier la firme sous un angle plus pragmatique et sans disposer d’une théorie proprement dite. On a ainsi élaboré un outil d’analyse rendant possibles des solutions concrètes. Il faut remarquer que c’est grâce aux concours de spécialistes de différentes disciplines — économistes, économistes

d’entreprises, psychologues, sociologues, spécialistes de l’organisation —

que l’on est arrivé à bâtir un appareil conceptuel permettant de saisir la firme dans sa vie interne et dans ses relations avec l’environnement. C’est en ce sens que la théorie de la firme fait partie de l’ensemble scientifique plus vaste qu’est la théorie des organisations.

L’entreprise expression

d’une volonté

L’entreprise est un ensemble d’hommes mus par des motivations économiques ou monétaires. Ces hommes travaillent

avec des moyens : les capitaux.

Ce complexe a été voulu dans un but déterminé par un ou des hommes qui sont les entrepreneurs*. Cette notion de volonté, qui est à la base de l’entreprise, a été longtemps considérée comme évidente. L’histoire récente des grosses entreprises nous fait constater qu’elle ne l’est pas : certaines entreprises n’ont plus de véritable chef à leur tête et perdent ainsi peu à peu leur raison d’être essentielle : faire du profit. La fonction d’entrepreneur, longtemps dévalorisée, reprend maintenant ses droits de cité avec les « managers ».

Le rôle de la direction générale sur les décisions de l’entreprise a une telle importance qu’il est nécessaire d’examiner les méthodes nouvelles de direction, et très particulièrement la circulation de l’information dans l’entreprise ainsi que l’échange de l’information avec l’environnement.

L’entreprise système

informationnel

L’entreprise moderne est un carrefour qui reçoit un nombre considérable d’informations qui sont traitées et rediffusées à l’intérieur et vers l’extérieur.

La tâche primordiale d’une direction générale consiste à mettre en place un réseau de communications : celui-ci lui permettra de saisir l’information provenant de l’environnement et d’émettre l’information vers cet environnement, de faire passer les directives à l’inté-

rieur de la firme et d’être informée de downloadModeText.vue.download 571 sur 591

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 7

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l’impact de ces directives et de ce qui se passe dans l’entreprise. On peut, à la limite, penser que ce qui fait la différence, de nos jours, entre une entreprise dynamique et une entreprise qui ne l’est pas, c’est la qualité des réseaux informationnels mis en place par les dirigeants.

L’entreprise et la communication

avec l’environnement

L’entreprise est consommatrice d’informations en provenance de l’exté-

rieur : elle doit connaître la législation, le climat social et syndical, découvrir les opportunités du marché, être informée de l’évolution technique, de l’état du marché financier, etc. Elle est, d’autre part, émettrice elle-même d’informations vers l’administration fiscale, les banques, le marché, etc.

Pour traiter l’information destinée à ces diverses entités extérieures ou en provenant, les firmes ont été amenées à mettre en place des services de traitement de l’information très spécialisés, qui constituent pratiquement le gros des services dits « fonctionnels ».

L’entreprise et son réseau

informationnel interne

Dans l’entreprise du XIXe s. ou encore, de nos jours, dans la petite entreprise, la direction générale est au courant et décide de tous les problèmes. Mais l’évolution de la taille des firmes, la complexité et la spécialisation des tâches ainsi que la nécessité d’un développement continu ont obligé les grandes entreprises à se doter de procédures de prises de décisions radicalement différentes. Il a fallu d’abord donner plus d’autonomie à chaque responsable. Il a été également nécessaire de raccourcir les circuits de décisions.

L’essentiel de cette philosophie se retrouve dans ce que l’on appelle aujourd’hui la direction participative par objectifs (D. P. O.). La direction participative par objectifs est non seulement un système d’informations, mais aussi un outil permettant d’intégrer les différents besoins des hommes qui composent l’entreprise, de les satisfaire, et cela dans un objectif d’accomplissement de la tâche propre de l’entreprise.