Remarquons enfin que, dans les
mécaniques statistiques, l’entropie d’un gaz est donnée par la formule de L. Boltzmann :
S = k.Log W ; k = R/N,
R étant la constante des gaz parfaits et N le nombre d’Avogadro, k est la constante de Boltzmann ; W est le
nombre de « complexions » possibles du gaz, considéré comme formé de
molécules.
R. D.
J. D. Fast, Entropie (trad. du holland., Bibl.
technique Philips, Eindhoven, et Dunod, 1961).
/ P. Chambadal, Évolution et applications du concept d’entropie (Dunod, 1963). / J. Yvon, les Corrélations et l’entropie en mécanique statistique classique (Dunod, 1966).
environnement
Ensemble des conditions physiques, des caractères chimiques du milieu downloadModeText.vue.download 580 sur 591
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 7
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(air, eau, sol) et des êtres vivants qui environnent l’homme.
Une cause unique, des
millions de conséquences
interdépendantes
Après avoir été au Paléolithique une composante parmi d’autres des écosystèmes dans lesquels il vivait, cueillait, chassait et péchait, l’homme a commencé, au Néolithique, à provoquer des transformations beaucoup plus
perceptibles dans son environnement naturel, principalement par les défrichements, que justifiaient ses actions de cultivateur et d’éleveur, et par l’utilisation qu’il a faite du feu, notamment pour entretenir les pâturages de son bétail domestique.
Ces transformations se sont lente-
ment multipliées et accentuées au fil des siècles. Des civilisations ont probablement vu leur fin hâtée sinon même provoquée (Mayas) par l’appauvrissement des ressources naturelles des régions qu’elles couvraient. Dès l’Antiquité — Pline l’Ancien l’a écrit —, le bassin méditerranéen a souffert de déboisements, qu’ont encore accentués par la suite les invasions arabes.
Mais, jusqu’au XIXe s., ces phéno-
mènes régressifs étaient restés très localisés et limités dans leurs consé-
quences, et ce n’est que depuis les rapides progrès de la science et de la technologie que le processus a subi une intensification et une accélération considérables. Et les effets des transformations que cette cause unique, le progrès contemporain, a produits sur l’environnement de l’homme ont alors revêtu une infinité de formes, le plus souvent d’abord insidieuses, certaines n’ayant été décelées ou ressenties que récemment, certaines étant encore
ignorées ou à venir, toutes entrant dans trois catégories fondamentales :
1o l’homme et son environnement
humain ;
2o l’homme et son environnement-
ressources ;
3o l’homme et son environnement-
cadre de vie.
Les différentes manifestations particulières du phénomène d’ensemble revêtent des formes et atteignent des intensités extrêmement variables selon qu’elles se localisent dans les pays riches et industrialisés ou, au contraire, dans les pays dits « en voie de déve-
loppement » ou « du tiers monde ». A priori, on peut affirmer que le problème est sérieux, sous une forme ou sous une autre, pratiquement partout sur la planète. Mais ses chances de s’aggraver semblent très menaçantes dans la
« ceinture de pauvreté » intertropicale, alors que les pays riches, qui semblent actuellement davantage touchés, pourraient au contraire effectuer au fil des prochaines décennies un effort d’investissement et de discipline civique de nature à maîtriser progressivement la plupart des « nuisances » particulières qui les menacent.
L’homme moderne et son
environnement humain
Le nombre des hommes
Cette première rubrique correspond probablement au phénomène qui pèse le plus sur l’accélération des transformations de l’environnement.
1650 : 470 millions d’hommes
1750 : 700 millions d’hommes
1850 : 1 100 millions d’hommes
1900 : 1 570 millions d’hommes
1950 : 2 400 millions d’hommes
1970 : 3 500 millions d’hommes
La population* humaine de la Terre augmente à un rythme qui la fait doubler tous les trente ans. À ce taux, lorsque se sera encore écoulée une pé-
riode égale à celle qui sépare le temps présent de la révolution de 1789, la planète porterait deux cents milliards d’humains. Cet accroissement ne pourrait être ralenti ou arrêté que par des phénomènes naturels que l’on n’entrevoit guère (modification de la fécondité ? épidémies incontrôlables ?), par des calamités (guerres très meurtrières) ou par une volonté collective (limitation des naissances), cette dernière éventualité se heurtant aux obstacles d’ordre religieux, moral, philosophique et politique que l’on sait ou que l’on devine, sans parler d’obstacles psychologiques plus tenaces encore.
Les effets de l’explosion démogra-
phique sont de divers types.
Logiquement, ils se manifestent
surtout sous forme d’une pression
accrue exercée par un nombre toujours croissant de consommateurs sur les ressources naturelles pour assurer l’alimentation et, plus généralement, sur l’économie de production, principalement agricole. Ce phénomène est très grave pour le tiers monde, où les façons culturales éprouvent de grandes difficultés à se moderniser. Il en sera reparlé dans le chapitre suivant, consacré à l’environnement-ressources.
Une deuxième conséquence impor-
tante réside dans l’intensification locale nettement excessive de l’urbanisation*. Dans un pays en bonne santé géographique, il doit exister, en liaison avec son taux d’industrialisation, un rapport harmonieux entre le nombre de ses ruraux et celui de ses non-ruraux.
Ce rapport est souvent déformé dans le tiers monde par un exode rural qui prend l’allure d’une désertion des campagnes vers les villes, dans lesquelles les immigrants ou bien ne trouvent pas de travail et vivent en parasites, ou bien sont artificiellement dotés d’emplois officiels symboliques (« surtertiarisa-tion »), emplois mal rétribués et dont les salaires sont surtout couverts par l’inflation. Certaines très grandes villes latino-américaines et asiatiques posent ainsi de sérieux problèmes aux autorités.
Enfin, le rassemblement d’un
nombre toujours plus élevé d’hommes sur de petites surfaces — phénomène frappant cette fois principalement les pays industrialisés — débouche sur de graves situations d’encombrement. On sait que certaines sociétés animales, lorsqu’elles atteignent des chiffres de population trop élevés, procèdent parfois à d’impressionnantes opérations de suicide collectif (lemming). Chez l’homme, l’encombrement conduit
à des détériorations du contexte psychique : dépersonnalisation, ennui, foule solitaire, vie de ruche dans les H.L.M., etc.
La qualité des hommes
Si, d’une part, les progrès de la médecine et de l’hygiène et aussi de l’alimentation et de la nutrition générales ont localement permis une amélioration de l’espèce humaine (taille plus
élevée, prolongation de la durée de vie, etc.) et si, d’autre part, les découvertes de la génétique font entrevoir des perspectives prometteuses ou troublantes, en revanche, il est incontestable que l’ère pastorienne et le progrès social ont aussi contribué à contrarier l’action de l’ancienne et impitoyable sélection naturelle. Des handicapés* physiques et mentaux, qui, jadis, mouraient en bas âge, sont désormais maintenus en vie. D’abord, ils pèsent économiquement sur la population active, ce qui aurait des conséquences sensibles si leur nombre continuait à augmenter proportionnellement. Et parfois ils atteignent à leur tour l’âge de la reproduction, avec des chances d’engendrer d’autres handicapés.