combustible industriel, là où le bois est plus accessible que d’autres sources d’énergie (Brésil, Afrique centrale) ; matières premières industrielles (pâte à papier...). Ces prélèvements s’accentuent encore lorsque se perfectionne la technologie d’abattage ou de débitage.
On constate immédiatement que,
de nouveau, les pays du tiers monde sont de loin les plus menacés, principalement du fait des défrichements que leur impose leur explosion démographique et que ne compense donc pas une intensification culturale pourtant techniquement possible. Ces pays dé-
truisent ainsi une ressource potentielle précieuse avant même d’avoir songé à l’exploiter. Le surpâturage y constitue aussi un grave péril pour les couverts de graminées et même de forêts.
En zone tempérée, la situation est toute différente. L’agriculture, dont la productivité continue à croître, ne requiert plus de défrichements nouveaux ; au contraire, en Europe, le plan Mansholt a proposé de retirer cinq millions d’hectares à la culture, pour en remettre notamment quatre sous forêts.
La principale atteinte portée aux couverts végétaux naturels y est due aux envahisseurs des complexes industriels, des cités, des infrastructures : routes, aérodromes, etc.
La faune sauvage
Comme pour la végétation naturelle, l’homme a deux motifs principaux
d’abattre la faune sauvage : pour lui prendre son habitat afin d’en faire des champs, des pâtures, des zones d’implantation urbaines et industrielles, et, d’autre part, pour consommer ses dépouilles (chasse et pêche). Un troisième motif intervient parfois : éliminer systématiquement, et rarement à bon escient, des espèces jugées compé-
titrices (prédateurs [Léopard, Rapaces, etc.] ou vecteurs de maladies humaines ou du bétail).
L’explosion démographique a ainsi
suffi à provoquer la disparition quasi totale de la faune de chasse de la planète avec, circonstance aggravante, l’extinction définitive d’un nombre toujours croissant d’espèces. En Europe, cette élimination est ancienne, et aujourd’hui un équilibre est artificiellement maintenu, les chasseurs intervenant pour pouvoir continuer à pratiquer leur sport. Aux États-Unis, après les destructions — notamment de Bisons — du siècle dernier, un « pa-raéquilibre » dû aux chasseurs s’est également établi. Mais ailleurs dans le monde on peut dire que l’extermination de la grande faune sauvage est en train de s’achever. C’est en Afrique, où il y a cent ans cette faune était d’une abondance extraordinaire, que le contraste est le plus affligeant. Les causes classiques y ont agi : restriction de l’habitat, ouverture de marchés nouveaux pour les dépouilles, surtout la viande, perfectionnement de l’armement, contrôle du gibier par les vétérinaires, etc.
Le poisson souffre par endroits de surexploitation, surtout en mer, ainsi que les Cétacés (Baleine). En eau
douce, plus que par surexploitation, il est raréfié par la pollution de son habitat.
Les ressources non renouvelables
Pour être complet, il faut encore faire allusion aux diverses ressources non renouvelables : minerais (cuivre, zinc, étain, aluminium), pétrole, etc., qui participent, elles aussi, à l’environnement-ressource de l’homme. Mais la non-renouvelabilité même de ces ressources amène, en ce qui les concerne, l’attitude « conservation » à se bor-
ner à une politique de prospection, de gestion des réserves, de recherche de succédanés.
L’homme moderne et son
environnement -
cadre de vie
Altération du cadre par les
déchets de production et de
consommation
y Pollution des eaux douces. Cette pollution* peut être chimique, physique, physiologique (odeur par
exemple) ou biologique (v. eau). Elle est due à la combinaison des déversements des déchets des consom-
mations, principalement urbaines
(égouts, problème des détergents), downloadModeText.vue.download 582 sur 591
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 7
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et des eaux usées industrielles. On y inclut aussi d’autres phénomènes, comme l’élévation de la température de l’eau après utilisation dans des refroidisseurs (pollution thermique), la prise en suspension d’une quantité élevée de particules solides arrachées par l’érosion (envasements) ou entraînées par des lavages industriels (mines), ou encore la prise en solution de produits chimiques (engrais, pesticides) employés en agriculture.
y Pollution atmosphérique. Cette
importante nuisance, décrite ailleurs en détail (v. pollution), est le résultat de trois facteurs principaux : les dégagements de l’industrie, ceux des chauffages domestiques, ceux des
engins de transport (avions, automobiles, etc.). Certains auteurs ont été jusqu’à affirmer que l’augmentation de dégagement de CO2 par les combustions et la diminution de pro-
duction d’oxygène consécutive aux
déboisements peuvent conduire à des réchauffements de climat susceptibles de conduire à la fonte des calottes glaciaires et à une montée catastrophique du niveau des océans.
y Pollution des eaux marines. Ce phénomène est également décrit ailleurs (v. pollution). Trois causes principales interviennent : les décharges urbaines (égouts), les rejets industriels et les pertes d’hydrocarbures (nettoyage illégal de réservoirs, naufrages, etc.) pour les navires. Depuis un petit nombre d’années, la pollution des mers a considérablement gagné
en extension. Établissant un parallèle avec la forêt, on peut noter qu’au dé-
triment du tiers monde, qui souffre si durement de carence de protéines et de graines, l’homme est en train de compromettre dans l’océan l’existence de ressources considérables avant même d’avoir entamé leur exploitation.
y Déchets solides. L’environne-
ment - cadre de vie est fréquemment altéré en zone industrialisée par une incorrecte ou insuffisante élimination des déchets solides de la société de consommation : entassement d’im-mondices (au lieu de les incinérer ou, mieux, de les recycler), cimetières de voitures, terrils miniers. Le problème s’aggrave avec la multiplication des
« emballages perdus » : abandon
de bouteilles et bocaux en verre, de boîtes métalliques, de récipients en plastique, souvent indestructibles, etc.
Radio-activité dans le milieu
Cette pollution radio-active étant particulièrement dangereuse, des précautions sévères sont intervenues très tôt pour l’éviter. Des éventualités principales subsistent : l’accident, notamment aux centrales nucléaires, et des phénomènes accidentels de concentration de radionuclides à travers certaines chaînes alimentaires particu-lières amenant à portée de l’homme des substances — notamment des
vivres — présentant un taux excessif de radio-activité.
Altération du cadre par des effets accessoires de nouvelles actions
de l’homme
y Produits chimiques. L’industrie
chimique a mis à la disposition de l’homme une multitude de produits
nouveaux qui ont rendu de grands services à sa santé, à son agriculture, à
ses diverses activités de producteur ou de consommateur.
Mais, l’emploi de ces produits a aussi provoqué des phénomènes, notamment d’intoxication, qui n’étaient ni prévus ni souhaités, et qui parfois se sont montrés nuisibles aux intérêts humains.
Des médicaments comportent des
effets accessoires, imprévus, certains décelés, d’autres pressentis, d’autres encore totalement ignorés. Des produits de conservation, de coloration, etc., sont l’objet de vives protestations de la part de ligues de consommateurs.