y Le niveau de la fiscalité frappant les objets d’épargne est également important. La parafiscalité (sécurité sociale), notons-le, tendant à établir des institutions de répartition à la place de structures de capitalisation, ne prédispose pas à la formation d’une épargne volontaire.
y L’importance du patrimoine de l’épargnant peut tendre, à partir d’un certain niveau, à influer sur le taux d’épargne en raison inversement proportionnelle à cette importance. L’épargne est guidée, en effet, par un mobile de sécurité : si ce mobile est déjà assumé par la possession d’un patrimoine important, l’épargne peut tendre à diminuer dans sa formation.
J. L.
G. R.
F Autofinancement / Bourse de valeurs / Capital / Consommation.
E. A. Lisle, l’Épargne et l’épargnant (Dunod, 1967). / A. Dauphin-Meunier, le Jeu de l’épargne et de l’investissement à l’âge industriel (Payot, 1969).
épaule
Partie du corps qui unit le membre su-périeur au thorax.
Anatomie
L’armature squelettique de l’épaule, ou ceinture scapulaire, s’unit avec l’humérus pour former l’articulation scapulo-humérale.
La ceinture scapulaire est constituée par deux os, la clavicule et l’omoplate.
y La clavicule est un os long en forme de S italique, situé à la partie antéro-supérieure du thorax, dont l’extrémité interne s’articule avec le sternum (articulation sterno-claviculaire) et l’extrémité externe avec l’omoplate (acromion).
y L’omoplate est un os plat, de forme triangulaire, appliqué contre le thorax. Sa face postérieure est divisée en deux parties par l’épine de l’omoplate, qui se continue en dehors par une volumineuse apophyse aplatie
de haut en bas, l’acromion ; au bord interne de l’acromion se trouve la surface d’articulation avec la clavicule (articulation sterno-claviculaire). À
l’angle externe de l’omoplate, sous la voûte acromio-claviculaire, se trouve une surface ovale peu excavée, la
cavité glénoïde, qui s’articule avec la tête de l’humérus ; en dedans et au-dessus d’elle, l’omoplate présente une formation osseuse en forme de doigt semi-fléchi, l’apophyse coracoïde.
L’extrémité supérieure de l’humérus présente une saillie arrondie, la tête de l’humérus, recouverte de cartilage, qui s’articule avec la cavité glénoïde de l’omoplate. Un sillon circulaire, le col anatomique, sépare la tête humérale des autres éléments de l’extrémité su-périeure de l’os : trochiter, ou grosse tubérosité, et trochin, ou petite tubé-
rosité ; entre trochiter et trochin se trouve une gouttière verticale, la coulisse bicipitale, dans laquelle passe le tendon de la longue portion du biceps.
On donne le nom de col chirurgical au segment de l’humérus qui unit le corps à l’extrémité supérieure.
L’articulation scapulo-humérale, ou articulation de l’épaule, est une énarth-rose qui unit la tête de l’humérus et la cavité glénoïde de l’omoplate. L’adaptation exacte des surfaces articulaires est réalisée par un anneau fibro-cartilagineux, le bourrelet glénoïdien ; la capsule articulaire est renforcée par des ligaments (gléno-huméraux, coraco-huméral, coraco-glénoïdien).
Mais le rôle essentiel est tenu par les tendons des muscles périarticulaires
de l’épaule, qui, de l’omoplate au trochiter et au trochin, sont vraiment les ligaments actifs de l’articulation (sus-
épineux, sous-épineux, petit rond et sous-scapulaire) ; des bourses séreuses sont interposées entre la capsule et les muscles périarticulaires. Ainsi est réalisée une articulation permettant de larges mouvements de flexion et d’extension, d’abduction (bras en dehors), d’adduction (bras en dedans) et de rotation. De plus, les mouvements propres de la ceinture scapulaire (élé-
vation et abaissement de l’omoplate et de la clavicule, glissement en dehors ou en dedans, rotation et bascule de l’omoplate), en modifiant l’orientation de la cavité glénoïde, augmentent l’amplitude des mouvements du membre
supérieur.
Autour de son axe ostéo-articulaire, l’épaule est divisée en trois régions.
y La région axillaire (l’aisselle) est constituée par toutes les parties molles situées entre la paroi costale en dedans, l’humérus et l’articulation scapulo-humérale en dehors, l’omoplate en arrière. Elle a la forme d’une pyramide quadrangulaire tronquée,
dont la paroi antérieure est consti-tuée par le muscle grand pectoral, les muscles petit pectoral et sous-downloadModeText.vue.download 587 sur 591
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 7
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clavier ; les muscles sous-scapulaire, grand rond et grand dorsal en forment la paroi postérieure ; en dedans, la paroi costale recouverte du muscle grand dentelé ; en dehors, les muscles biceps et coraco-brachial. La base de la région répond à la peau du creux de l’aisselle.
La cavité axillaire est traversée par les vaisseaux et nerfs de l’aisselle : ar-tère et veine axillaires, plexus brachial, dont les branches terminales donnent naissance aux nerfs du membre supé-
rieur. De nombreux ganglions lym-
phatiques drainent les territoires du membre supérieur, de l’épaule, du thorax et du sein.
y La région scapulaire comprend toutes les parties molles placées en ar-rière de l’omoplate et de la région axillaire (trapèze, sus- et sous-épineux).
y La région deltoïdienne, enfin, occupe la partie externe et saillante de l’épaule (moignon de l’épaule) ; elle est constituée essentiellement par le muscle deltoïde. Innervé par le nerf circonflexe, le deltoïde est le facteur essentiel des mouvements d’abduction du membre supérieur.
Traumatismes de l’épaule
L’épaule est très exposée aux traumatismes ; un impératif doit guider leur traitement : la récupération de la mobilité du membre supérieur.
y Les fractures de la clavicule, fré-
quentes même chez l’enfant (l’os est consolidé de bonne heure), relèvent soit d’un choc direct, soit d’une cause indirecte (chute sur le moignon de l’épaule) ; le déplacement des fragments est d’importance très variable, l’atteinte de la veine sous-clavière, de la plèvre ou du plexus brachial absolument exceptionnelle. La consolidation se fait spontanément en 3 à 5 semaines : aussi, dans les fractures pas ou peu déplacées, la simple immobilisation par écharpe suffit-elle à calmer la douleur. Les fractures à gros déplacement peuvent généralement être réduites par un appareillage ambulatoire. L’intervention sanglante est rarement indiquée.
y Les luxations de la clavicule sont surtout fréquentes au niveau de l’ex-trémité externe (luxation acromio-claviculaire). Si leur réduction est facile, leur contention nécessite l’intervention sanglante, qui doit être réservée aux luxations avec gros déplacement.
y Les fractures de l’omoplate peuvent atteindre le corps, le col ou les apophyses ; elles ne demandent le plus souvent qu’une immobilisation du
membre supérieur.
y La luxation de l’épaule est la plus fréquente des luxations, s’observant presque exclusivement chez l’adulte.
Il s’agit, dans la grande majorité des
cas, d’une luxation antéro-interne, où la tête humérale se place en avant et en dedans de la cavité glénoïde. La ré-
duction d’urgence s’impose, et le pronostic est favorable dans les formes simples, mais il y a des luxations compliquées : fractures associées de l’omoplate, arrachement du trochiter, fractures du col anatomique ou du col chirurgical de l’humérus, qui peuvent entraîner une irréductibilité de la luxation, donc obliger à l’intervention chirurgicale pour lever l’obstacle à la réduction et au besoin agir sur la fracture associée. Les complications vasculaires sont exceptionnelles, mais plus fréquentes sont les lésions nerveuses : paralysies du plexus brachial, du nerf circonflexe.