Parfois, la luxation se reproduit chez le même sujet avec une facilité ex-trême, devenant une infirmité pénible : c’est la luxation récidivante, d’étiologie et de mécanisme encore discutés, imposant le traitement chirurgical.
y Les fractures de l’extrémité supé-
rieure de l’humérus, en dehors des fractures isolées des tubérosités, de pronostic généralement bénin, présentent deux grands types :
— les fractures du col chirurgical, surtout fréquentes chez les sujets âgés, correctement réduites et contenues, consolident en 4 à 5 semaines, mais la réduction est souvent difficile, et une rééducation précoce et bien conduite est indispensable pour éviter les sé-
quelles (raideur articulaire, limitation de l’abduction, douleurs persistantes) ;
— les fractures du col anatomique sont beaucoup plus rares ; la simple immobilisation de faible durée, suivie d’une rééducation énergique, donne de bons résultats.
Quelle que soit leur nature, le pronostic de ces lésions traumatiques de l’épaule doit être réservé, surtout chez les sujets âgés, car, malgré un traitement orthopédique ou chirurgical correct et une rééducation bien conduite, il faut toujours redouter la persistance d’une limitation des mouvements de l’épaule et l’installation ultérieure d’une périarthrite chronique, de thérapeutique souvent décevante.
P. D.
Affections
inflammatoires ou
dégénératives de l’épaule
y La périarthrite scapulo-humérale.
Elle est très fréquente chez l’adulte.
Comme son nom l’indique, elle
touche essentiellement les forma-
tions périarticulaires, c’est-à-dire les bourses séreuses et surtout les tendons des muscles de la partie supé-
rieure de l’épaule, à proximité de leur insertion sur l’humérus (muscles de la
« coiffe » de l’épaule). Les muscles sus-épineux, sous-épineux et longs biceps, les plus souvent en cause, sont le siège de lésions dégénératives avec parfois rupture des tendons ou calcifications tendineuses. C’est en général après un traumatisme, violent ou discret, parfois sans cause apparente que surviennent des douleurs de l’épaule, irradiant à la base du cou et au bras.
Elles sont d’intensité variable, dans certains cas aiguës, entraînant l’in-somnie et l’impossibilité d’effectuer le moindre mouvement avec le bras ; ailleurs modérées, elles sont compatibles avec une fonction peu diminuée.
La radiographie de l’épaule est normale ou bien montre des calcifications au-dessus de la tête de l’humérus. La guérison est habituellement obtenue en quelques semaines grâce à des infiltrations périarticulaires de dérivés cortisoniques. Le traitement chirurgical est exceptionnel, il ne s’adresse qu’à des formes très rebelles et dont les lésions ont été authentifiées par une arthrographie : celle-ci montre en général une communication anormale entre la cavité articulaire et les bourses séreuses périarticulaires à travers les tendons musculaires perforés ou rompus.
La périarthrite scapulo-humérale
peut également être le résultat non pas de lésions tendineuses, mais d’altérations de la capsule articulaire, qui est épaissie et rétractée. Cela s’observe tantôt au cours de l’évolution de la forme précédente, tantôt après un
traumatisme ou certaines affections médicales comme l’infarctus du myocarde et l’hémiplégie. Les douleurs de
l’épaule, parfois vives au début, se cal-ment rapidement, tandis que s’installe un tableau d’ankylose de l’articulation avec une limitation considérable de la mobilité active et passive du bras. Le traitement par des infiltrations intra-articulaires de dérivés cortisoniques est souvent insuffisant, il doit être complété par une rééducation kinésithérapique persévérante. L’évolution est en effet longue, de 6 à 18 mois environ.
y La tuberculose osseuse. Comme
toutes les articulations de l’organisme, l’épaule peut être le siège d’une arthrite : l’ostéo-arthrite tuberculeuse (ou scapulalgie) y est peu fréquente, mais elle est néanmoins la plus fréquente des tuberculoses articulaires du membre supérieur.
y Les arthrites infectieuses. Des
arthrites infectieuses à germes banals peuvent s’observer, en particulier après des infiltrations locales de mé-
dicaments. L’arthrose est de constatation exceptionnelle à l’épaule.
Tumeurs de l’épaule
Certaines formations tumorales
touchent le squelette de l’articulation ; parmi les tumeurs bénignes, deux sont fréquentes : l’exostose (unique ou appartenant à la maladie exostosante, v.
os) et le chondrome (tumeur bénigne du cartilage). Les tumeurs malignes sont essentiellement représentées par les tumeurs secondaires à un cancer downloadModeText.vue.download 588 sur 591
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 7
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viscéral, en particulier du sein (métas-tases osseuses), et par les ostéosarcomes et les chondrosarcomes.
M. B.
Épernay
F MARNE.
Éphémère
Insecte à ailes membraneuses vivant près de l’eau, parfois en grande abon-
dance, et à longévité très brève à l’état adulte.
L’adulte
Les Éphémères forment un ordre
(Éphéméroptères) rassemblant huit
cents espèces, dont soixante-dix habitent la France. Leur taille est généralement modeste : la plus grande espèce européenne, Palingenia longicauda, ne dépasse pas quatre centimètres de long.
Par leur aspect comme par leur habitat, ils rappellent un peu les Libellules, mais ils s’en distinguent par leurs ailes inégales, qui, au repos, se redressent sans se plier, et par les trois longs filaments que porte l’abdomen à l’arrière, deux cerques et un paracerque ; celui-ci manque dans certains genres. Près des antennes courtes, la tête montre des yeux composés, plus développés chez les mâles que chez les femelles ; chez certains (Baetis, Cloeon), ils sont divisés en deux surfaces distinctes, si bien qu’il semble y avoir quatre yeux.
Les pièces buccales sont atrophiées, et l’Insecte ne se nourrit pas. Les ailes postérieures, plus petites que les anté-
rieures, sont parfois tellement réduites que l’animal paraît n’avoir que deux ailes (Cloeon dipterum).
La vie imaginale des Éphémères
dure en général un jour ou deux ; chez Oligoneuria rhenana, elle n’excède pas quelques heures ; par contre, les femelles ovovivipares peuvent vivre plus d’une semaine. L’apparition des adultes se fait souvent de façon massive ; au crépuscule, ils forment des nuages denses près des rivières, où les individus se comptent par milliers ; ces rassemblements sont habituellement constitués par la « Manne des pêcheurs » (Polymitarcys virgo), la « Mouche de mai » (Ephemera vulgata) ou la « Mouche d’août » (Oligoneuria rhenana) ; les éclosions ont lieu de mai à septembre, mais pas forcé-
ment au cours du mois que suggèrent les noms usuels.
Dans les essaims, les mâles appa-
raissent d’abord et exécutent des vols nuptiaux — ascensions rapides alternant avec de lentes descentes — avant que les femelles les rejoignent ; l’accouplement a lieu en vol. Les femelles
laissent tomber les oeufs à la surface de l’eau, en une ou plusieurs fois ; celles de Baetis s’immergent pour fixer les leurs sur des pierres. Puis les adultes meurent ; leurs cadavres peuvent recouvrir l’eau avant de devenir copieuse nourriture pour les Poissons.
Le développement
Parfois munis de filaments qui les fixent aux plantes, les oeufs se développent dans l’eau et libèrent des larves aquatiques, portant trois longs cerques comme l’adulte et respirant par les trachéo-branchies de l’abdomen, au nombre de cinq à sept paires ; avec leurs pièces buccales broyeuses, elles consomment des Algues ou des particules organiques. Elles vivent de un à trois ans ; leur croissance est lente et s’accompagne de nombreuses mues ;