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Les feuilles, réduites à une gaine dentée (environ 1 cm de haut) plus ou moins cylindrique, entourent complè-

tement les tiges. Les rameaux, grêles, toujours groupés en verticilles et insé-

rés juste au niveau des gaines, sont de section fortement anguleuse et sensiblement de même diamètre sur toute leur longueur. Parfois ils sont eux-mêmes ramifiés.

Les feuilles étant extrêmement

réduites, c’est dans les tiges vertes, à l’épiderme riche en silice, que se rencontrent les parenchymes assimilateurs ; à la place de la moelle se trouve une lacune centrale importante par rapport au diamètre total de la tige. Enfin, la structure vasculaire est assez réduite, en liaison avec la vie semi-aquatique de ces plantes, et ne comporte pas de formations secondaires.

À l’état jeune, les épis sporifères que portent ces tiges ressemblent à de petites massues compactes faiblement ornées de lignes dessinant des écussons hexagonaux. À l’état adulte, ces écussons se séparent les uns des autres et correspondent chacun à un sporan-giophore : c’est au milieu de l’écusson que s’insère le pétiole ; au-dessous de l’écusson se différencient les sporanges, en nombre variable, de cinq à dix ordinairement. Les spores, toutes semblables, ont une membrane externe qui, à partir d’un seul point, se découpe en spirales donnant quatre lanières élastiques (élatères) ; ces dernières,

très sensibles aux variations hygroscopiques de l’air ambiant, subissent des mouvements qui permettent aux spores de se déplacer.

L’étude statistique du diamètre des spores a permis de préciser que ce sont ordinairement les plus petites spores qui donnaient les prothalles mâles, alors que les plus grandes fournissaient les femelles ou les hermaphrodites. Le prothalle est une petite lame verte aplatie, plus ou moins dentée, de 1 cm 2 de surface environ, mais légèrement différent de taille suivant qu’il porte des organes mâles ou femelles. Après un mois ou un mois et demi apparaissent anthéridies et archégones. Après la fécondation (plusieurs oosphères d’un même prothalle peuvent être fécondées), l’oeuf, début de la phase sporophyte à 2 n chromosomes, se développe et la croissance des prothalles s’arrête ; l’embryon donne d’abord une racine et une tige, bientôt remplacées la première par un rhizome avec des racines adventives et la seconde par une tige vigoureuse portant des verticilles de feuilles ; c’est un nouveau sporophyte.

Autrefois, ces plantes servaient parfois au polissage des métaux grâce à leurs incrustations de silice.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 8

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La classe des Équisétinées était déjà différenciée au Dévonien ; elle a eu son maximum de développement au Carbonifère, où elle fut un élément important de la flore ; les grands arbres y étaient fréquents : Calamites, aux troncs de 30 m de haut et de plus de 20 cm de diamètre ; Annularia, dont on connaît surtout les feuilles. Ce groupe a ré-

gressé rapidement avec les glaciations permiennes ainsi que pendant le Trias et le Jurassique.

J.-M. T. et F. T.

équivalent

mécanique de la

calorie

Valeur de la calorie, unité hors sys-

tème de quantité de chaleur, exprimée en unités légales de travail mécanique, c’est-à-dire en joules.

L’équivalence entre travail méca-

nique et chaleur est affirmée par le premier principe de la thermodynamique : dans sa forme relative à un cycle fermé, il s’exprime par W + J . Q = 0, W et Q

étant respectivement travail et chaleur reçus par le système au cours du cycle, et J une constante positive, équivalent mécanique de la chaleur.

Mesures de

Les premières expériences précises furent celles de Joule* (1843), qui mesurait l’échauffement d’un calorimètre à eau muni d’un axe à palettes entraîné par la chute de poids : le travail de chute disparaît, absorbé par le frottement des palettes dans le calorimètre ; il apparaît en contrepartie de la chaleur dans le calorimètre, dont la température s’élève de θ °C ; le calorimètre a reçu W joules, et, pour revenir à son état initial, il devra céder au milieu extérieur q = – Q = μ . θ calories, μ étant la capacité calorifique totale du calorimètre : d’où Diverses

corrections doivent être faites dans le calcul de W pour tenir compte de la vitesse des poids en fin de chute et des frottements en dehors du calorimètre ; d’autre part, l’élévation de température due à une seule chute étant très faible, l’expérience doit être répétée plusieurs fois de suite avant de mesurer θ.

D’autres mesures plus précises sont dues à Henry A. Rowland (1880), puis à Constantin Miculescu (1892) : l’axe à palettes du calorimètre est entraîné par un moteur pour lequel on mesure au cours de l’expérience le couple moteur Г et la vitesse de rotation N tr/s ; d’où la puissance du moteur P = Г . 2π . N et le travail W = Г . 2π . N . x, x étant la durée de l’expérience. Le calorimètre de Miculescu était à écoulement permanent d’eau ; celle-ci entrant à t1 °C

et sortant à t2 °C, et m étant la masse d’eau écoulée pendant le temps x, on a q = m . c . (t2 – t1), c étant la chaleur massique moyenne de l’eau dans l’intervalle t1, t2.

D’autres mesures ont été faites, qui utilisent l’effet Joule : on mesure dans un calorimètre la chaleur q dégagée par le passage d’un courant de I am-pères dans une résistance immergée de R ohms pendant x secondes ; on a W = R . I2 . x joules et q = μ . θ.

Il n’est pas inutile de faire remarquer que des expériences ont également été faites par Gustave Adolphe Hirn, de 1854 à 1875, sur des machines à vapeur industrielles pour mesurer J au cours de cycles où, cette fois, disparaît de la chaleur et apparaît du travail ; moins précises, ces expériences ont, cependant, fourni la même valeur de J que les précédentes. Signalons enfin le calcul de J fait par J. Robert von Mayer (1842) en utilisant la relation

J . M (Cp – Cv) = R,

qui, depuis, porte son nom (v. gaz).

Résultats

La valeur actuellement admise comme la plus précise est J = 4,185 5 joules par calorie. Elle fixe la valeur de la calorie, unité hors système, par rapport au joule, unité légale, mais aussi par rapport à une autre unité hors système très utilisée, le watt-heure (3 600 joules) : 1 cal = 1/860 Wh.

Remarque

Dans les exposés modernes de thermodynamique, on a supprimé J des formules. On écrit par exemple W + Q = 0

pour un cycle, car W et Q sont supposés exprimés à l’aide de la même unité d’énergie, le joule ; mais la connaissance de la valeur de J est quand même nécessaire, car on utilise volontiers, en calorimétrie et en thermochimie par exemple, la calorie comme unité.

R. D.

Érasme (Didier)

Humaniste hollandais (Rotterdam v.

1469 - Bâle 1536).

Homo viator

Vint-il au monde en 1469, comme on l’admet d’ordinaire, en 1466, ainsi qu’on l’avance parfois, ou en 1467, date qui paraît résulter des recherches les plus récentes ? À la vérité, le détail importe peu dans l’existence de ce Ba-tave qui, justifiant sa devise — Nulli cedo —, n’allait pas avoir son égal dans l’Europe tout entière. Moins, assurément, que le caractère illégitime de sa naissance à Rotterdam, que les difficultés matérielles et psychologiques de ses années d’adolescence. Pour ce fils de prêtre, timide, hypersensible, dolent déjà, la vie nomade commence très tôt : coup sur coup, ses études le conduisent de Gouda à l’école capitulaire d’Utrecht, que dirige le maître de choeur Jacob Obrecht ; de Deventer (chez les Frères de la Vie Commune, qui l’initient à l’Antiquité gréco-latine et lui donnent l’occasion d’admirer Rudolf Agricola) à Bois-le-Duc, où, mal orienté, il perd deux ans, après la mort de ses parents, enlevés par la peste. Il entre alors, « vaincu, mais non persuadé », au noviciat des chanoines réguliers de Saint-Augustin à Steyn.