trique et synchrone.
Dans l’épilepsie focale, l’enregistrement permet parfois de distinguer deux ordres d’anomalies. D’une part, celles qui sont en rapport avec le processus lésionnel proprement dit, et, d’autre part, des manifestations paroxystiques localisées survenant sur ce tracé déjà altéré.
Causes des épilepsies
Il n’y a pas d’affection cérébrale qui ne soit susceptible, à un moment
donné de son évolution, de se traduire par une crise d’épilepsie : tumeurs, traumatismes cérébraux, alcoolisme, accidents vasculaires en demeurent cependant les grands pourvoyeurs. Il n’en reste pas moins vrai que les mé-
ningites, les abcès, les encéphalites, un certain nombre de maladies dégénératives (qu’elles soient familiales ou non) s’accompagnent très fréquemment de manifestations épileptiques. Une place particulière est réservée aux cicatrices cérébrales, car, si elles peuvent succé-
der à une lésion directe connue du tissu nerveux (intervention chirurgicale, traumatisme crânien), bien souvent elles apparaissent comme primitives et sont alors souvent rapportées à des affections de l’enfance passées inaper-
çues, à des traumatismes obstétricaux, voire à une atteinte cérébrale au cours de la vie foetale intra-utérine. C’est dire qu’aucune cause, si évidente soit-elle, ne saurait être retenue comme étant à l’origine de la crise tant que l’on n’aura pas éliminé toutes les autres possibilités. Si l’épilepsie dite « essentielle » représente une entité morbide bien individualisée dans l’état actuel de nos connaissances, la multiplicité des affections susceptibles d’entraîner l’apparition ou la répétition de crises d’épilepsie rend bien compte de la diversité des thérapeutiques proposées.
Lorsqu’une cause a pu être mise en évidence dans la genèse de ces crises d’épilepsie, il va sans dire que le traitement médical de celle-ci se confond avec celui de cette cause, les autres thérapeutiques n’étant qu’un adjuvant dont l’importance est variable.
Le traitement de l’épilepsie essentielle doit obéir à un certain nombre de
règles telles que la continuité et la prolongation. Toute suspension brusque de la thérapeutique expose non seulement à la réapparition des crises, mais aussi à la création d’un état de mal.
Le traitement de base est représenté par l’administration de barbituriques, auxquels on peut adjoindre d’autres médicaments si le contrôle des crises n’est pas obtenu de façon satisfaisante.
L’épilepsie maladie ne représente pas exclusivement un problème médical ; dans certains cas, elle se complique de problèmes sociaux et peut aller de pair avec des troubles caractériels.
J. E.
J. A. Chavany, Épilepsie. Étude clinique, diagnostique, physiopathogénique et thérapeutique (Masson, 1958). / J. Guerrant et coll., Per-sonality in Epilepsy (Springfield, Illinois, 1962).
/ A. Grasset, l’Enfant épileptique (P. U. F., 1968).
/ R. Delaveleye, le Problème de l’hérédité dans les syndromes épileptiques (Expansion scientifique française, 1969). / R. Bouchard et coll., l’Épilepsie essentielle de l’enfant (P. U. F., 1975).
Épinal
F VOSGES.
épiphytes
(plantes)
Végétaux fixés sur d’autres plantes mais qui ne prélèvent aucune nourriture sur leur hôte, ce dernier leur servant uniquement de support.
L’alimentation des épiphytes est
entièrement prise dans l’air. Ils doivent y trouver l’eau, les sels minéraux et aussi le gaz carbonique, comme tous les végétaux verts.
Ces plantes possèdent toutes de la chlorophylle ; elles n’ont pas d’autre source d’aliments carbonés que la photosynthèse. Sur ce point, elles ne diffèrent guère des autres végétaux verts.
Par contre, en ce qui concerne la nutrition minérale, réalisée chez les autres plantes à l’aide des racines, les épiphytes, portées soit par d’autres êtres vivants, soit même parfois par un support inerte tel qu’un fil de fer, utilisent uniquement les substances apportées par l’air : minuscules poussières arra-
chées au sol ou dissoutes au passage par les gouttes de pluie.
À cette fin, les plantes épiphytes possèdent des organes spécialisés. Certaines, comme Tillandsia, portent sur leurs tiges et leurs feuilles des poils absorbants pluricellulaires, assez compliqués, qui, d’une part, s’enfoncent dans les tissus et, d’autre part, s’étalent à la surface de la tige. La paroi externe des cellules est couverte d’un mucilage hygroscopique épais, capable de retenir l’eau de pluie, la rosée et même la vapeur d’eau de l’air ambiant.
D’autres, Monocotylédones pour la plupart, laissent pendre vers le sol de longues racines aériennes dépourvues de poils absorbants, mais qui sont recouvertes de tissus morts réduits à leurs membranes squelettiques ; les cellules, downloadModeText.vue.download 4 sur 567
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vides de cytoplasme, sont remplies d’air. L’eau de pluie, la rosée et même le brouillard y pénètrent, et c’est dans cette structure que les tissus vivants internes puiseront l’eau indispensable à la plante. Ce velamen joue en somme le rôle d’une éponge. On connaît de telles dispositions chez certaines Orchidées (la vanille par exemple), Broméliacées, Aracées : certains Monstera exploités au Mexique pour leurs fruits et connus en Europe comme plantes ornementales de serre peuvent vivre fixés aux arbres après avoir perdu leur liaison avec le sol, et dans ce cas leurs longues racines pourvues de voile assurent seules le ravitaillement en eau.
Un autre dispositif réalisé dans la nature s’observe chez certaines Broméliacées qui portent des feuilles en forme de coupe. Certaines recueillent ainsi un demi-litre d’eau. Chez Nidu-larium, les feuilles forment une coupe rouge qui entoure les fleurs ; l’eau stagnante pénètre par les poils absorbants portés par la surface foliaire. Pour certaines espèces, cette eau n’est pas un simple appoint, mais est strictement indispensable à la vie et au développement de l’individu. Des citernes, sou-
vent en forme de bulbe, existent aussi chez certaines Orchidées.
Enfin, de nombreuses épiphytes accumulent entre elles et leur support un peu d’humus, qui se gorge de l’eau des précipitations et maintient de l’humidité à la base de la plante. Il semble que ce soit le rôle du prothalle persistant de certaines fougères épiphytes comme Platycerium ; si, après développement du sporophyte, on arrache cette lame, de taille importante, la plante dépérit ; le prothalle, même mort et apparemment desséché, garde son rôle.
L’eau ainsi obtenue est bien pauvre en éléments minéraux par rapport à celle que les plantes enracinées dans le sol utilisent. L’absorption par les feuilles des poussières contenues dans l’atmosphère est, dans le cas d’un épi-phytisme vrai, la seule explication de l’alimentation minérale du végétal. Or, des Tillandsia, vivant sur un support minéral, subsistent fort bien et ont une composition chimique (analyse de cendres) semblable à celle des individus fixés sur support vivant. Cela exclut donc tout apport éventuel de la plante hôte.
Les épiphytes sont le plus souvent, sous nos climats, des Mousses et des Lichens, qui encombrent les troncs et les branches de certains arbres. Dans les régions tropicales, on en trouve un bien plus grand nombre d’espèces, appartenant à tous les groupes autotrophes (Mousses, Fougères, Angiospermes). Ce mode de vie permet à des plantes de petite taille de se hausser à une hauteur où, dans la grande forêt, les rayons lumineux pourront les atteindre.
En effet, dans ces zones, la densité de la végétation est telle que seuls les grands arbres reçoivent les rayons lumineux directement, les plantes plus basses se contentant de la faible lueur des rayons qui ont filtré à travers cette première couche. Mais l’adaptation des épiphytes à ce milieu leur permet de tourner la difficulté et de subsister dans des conditions difficiles.