rage extensif est reliée, ou peut être reliée, à une zone agricole où sont produits soit des résidus de culture, soit des cultures fourragères.
Un problème particulier apparaît
dans les régions de retrait de l’agriculture (pays à excédents agricoles et à exode rural, comme la France). Une restructuration foncière est souvent né-
cessaire pour permettre une bonne utilisation extensive ; sinon, un boisement spontané, de faible valeur, occupe pro-
gressivement les terres abandonnées par l’agriculture. Enfin, dans les ré-
gions agricoles intensives, les zones de prairies permanentes sont exploitées en liaison avec le système de production animale : souvent une première exploitation en fauche, puis pâture estivale.
Si le terrain le permet, le pâturage d’hi-downloadModeText.vue.download 555 sur 567
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ver est utilisé comme complément de l’alimentation à l’étable.
Dans certaines régions au climat
favorable, les prairies permanentes, en bonne terre, ont une productivité suffisante pour que le travail épargné justifie de les maintenir ; la production est cependant plus faible que celle des cultures d’herbe sur les mêmes terres.
Prairies assolées de courte durée Elles ont deux particularités qui les distinguent des précédentes. D’une part, la flore procède d’un semis ; des espèces améliorées, à meilleure productivité, peuvent être alors implantées. D’autre part, la prairie améliore les propriétés du sol : les graminacées, par leur biologie racinaire, améliorent la structure et la stabilité structurale de la terre, et les légumineuses, par la fixation symbiotique de l’azote de l’air, améliorent la teneur en azote minéralisable. Ainsi, la mise en rotation des prairies se traduit par une amélioration de la production fourragère et de la fertilité des terres.
Diverses conditions doivent, cependant, être satisfaites pour extérioriser au mieux ces effets. Tout d’abord, le retournement de la prairie doit permettre une bonne évolution de la
matière organique (pas d’excès d’eau, bonne aération du profil) ; n’importe quelle prairie ne peut donc être assolée. Ensuite, la fertilisation doit être élevée, pour compenser les exportations plus élevées en éléments miné-
raux (P2O5, K2O, N). Enfin, l’exploitation de l’herbe doit être ordonnée : faible durée du pâturage (mieux vaut une charge élevée pendant quelques jours qu’une charge faible pendant des mois, qui provoque le surpâturage des repousses jeunes et le refus des grami-
nacées montées à graine) ; fréquence des pâturages, estimée selon l’importance de la repousse. Cela conduit ordinairement à un cloisonnement mobile des parcelles (utilisation des clôtures électriques). Des améliorations foncières sont souvent nécessaires (drainage, irrigation...), et des disponibilités en fourrages (parcelles en réserve ou stockage à la ferme) sont indispensables pour adapter l’effectif animal à la production végétale. Le système est optimal quand la récolte et la consommation sont différées. C’est ainsi que de nombreuses exploitations se spécialisent dans la production de fourrages qui sont ensuite déshydratés et commercialisés. Il faut aussi noter que la prairie de graminacées doit durer suffisamment pour produire une amélioration notable des propriétés physiques du sol (au moins trois ans). Le retournement doit se faire dès la baisse de production provoquée par une dominance de la flore spontanée. Historiquement, l’expansion des prairies artificielles (légumineuses) s’est produite à partir du XVIe s., quand celles-ci ont été substituées à l’année de jachère habituelle des rotations traditionnelles.
Les prairies temporaires de graminacées se sont répandues à partir de 1930
en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, et à partir de 1950 en France ; cette expansion s’est traduite par une très importante augmentation de la production de fourrage et a été qualifiée de révolution fourragère. Mais la prairie temporaire n’est pas possible partout, et elle nécessite des techniques d’exploitation particulières pour extérioriser sa productivité accrue. Sinon, sa production ne dépasse guère celle des prairies permanentes.
Cultures fourragères annuelles
Pratiquement, on ne les rencontre que dans les pays où la production agricole est suffisante pour nourrir leur population (Europe, Amérique du Nord).
Elles sont, cependant, vulgarisées actuellement dans d’autres régions.
Le tableau suivant indique les principales en France, ainsi que leurs pé-
riodes et modes d’utilisation.
En région tempérée, les meilleurs rendements fourragers sont obtenus par la betterave fourragère (14 000 U. F./
ha), le maïs (11 000 U. F./ha), auquel le ray-grass d’Italie dérobé est souvent associé (de 2 000 à 3 000 U. F./
ha), et le chou en culture principale (12 000 U. F./ha). Les autres fourrages ont une importance secondaire et servent surtout à assurer la continuité d’une disponibilité suffisante en alimentation.
Les facteurs limitants sont d’une part les exigences climatiques (surtout pour le sorgho et le moha), d’autre part les techniques de récolte. On peut constater une diminution de la betterave fourragère et du chou ; ce dernier doit être pâturé (ou récolté pour consommation immédiate) durant l’hiver, ce qui est souvent difficile (terres gorgées d’eau) et pénible (travail surtout manuel). De plus, ces deux productions craignent le gel ou les températures élevées après récolte (fermentation alcoolique de la betterave) et sont très riches en eau (environ 20 p. 100 de matière sèche).
Le maїs-ensilage est la seule culture fourragère en extension actuellement, en Europe et aux États-Unis, grâce à sa mécanisation mise au point depuis longtemps, à la facilité de réussite de l’ensilage, à sa bonne conservation, même en été, et à sa plus grande teneur en matière sèche (de 30 à 35 p. 100).
De plus, son exigence en tempéra-
ture (moyenne supérieure ou égale à 10 °C) laisse la terre libre pour une production dérobée importante, qui peut être pâturée ou ensilée. Par ailleurs, le développement de la déshydratation favorise aussi le maїs, qui rentre ainsi comme base de suraliment de qualité contrôlée. Enfin, dans les régions où la maturité du grain est possible (au sud d’une ligne Brest-Luxembourg, en France), l’agriculteur choisit au dernier moment le destin du maïs (grain ou ensilage), ce qui lui permet de convertir en fourrage la quantité exacte qui lui est nécessaire ; cela évite la constitution de stocks importants.
Ainsi cette plante est-elle (avec le sorgho dans les régions méridionales) le moteur d’une nouvelle révolution fourragère. Il est d’ailleurs vraisem-
blable que les céréales tempérées (blé, orge) suivront cet exemple. Dans ces conditions, le pâturage doit diminuer au profit d’une consommation en étable d’aliments stockés.
Sous-produits utilisés comme
fourrages
Le traitement industriel de récoltes laisse de nombreux sous-produits utilisables en alimentation animale et souvent (sauf sous-produits de sucrerie) très riches en protéines ; citons en particulier les huileries (« tourteaux »
d’arachide, de colza, de soja...), les industries de la viande (farines de viande) et du poisson (farines de poisson), les sucreries (pulpes et mélasses).
Des cultures laissent aussi des résidus utilisables pour l’alimentation des animaux : pulpes et collets de betterave, downloadModeText.vue.download 556 sur 567
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chaumes et repousses de céréales.
L’exploitation s’en fait fréquemment par pâturage (chaumes), affouragement en vert (résidus de betterave, pulpes) et de plus en plus en les introduisant dans les rations alimentaires, pour les équilibrer (tourteau). Là encore, la déshydratation permet de les utiliser plus rationnellement. C’est surtout en viande que se fait cette transformation.