mouvement d’avance.
y Fraiseuse latérale à montant
mobile. Elle sert à fraiser des pièces lourdes (plusieurs dizaines de
tonnes) ; elle a des dimensions tant horizontales, transversales que verticales de plusieurs mètres. La pièce est bridée sur une table fixée sur un bloc en béton noyé dans le sol de l’atelier.
La tête d’usinage, solidaire d’un support fixé sur un ou deux montants, peut être déplacée en toute direction pour permettre d’amener la fraise sur la pièce à usiner. Le ou les montants sont généralement mobiles par déplacement longitudinal sur des glissières scellées dans le même bloc de béton que le plateau et sans qu’il y ait une liaison métallique entre ce banc et cette table.
y Fraiseuse à reproduire. Elle permet l’usinage de surface de forme complexe, sans traçage préalable et sans outillages spéciaux, à l’exception, éventuellement, d’un modèle, généralement en bois, en matière plastique ou en alliage léger, sur lequel se déplace un palpeur. Elle usine dans le bloc métallique à façonner la réplique du modèle suivi par le palpeur.
y Fraiseuse spéciale. Il existe un grand nombre de fraiseuses spéciales, conçues chacune pour un travail bien déterminé. Elles comportent en géné-
ral un bâti mécano-soudé sur lequel viennent se fixer des têtes d’usinage standard, dont les broches sont équipées de fraises.
G. F.
A. R. Métral, la Machine-Outil (Dunod, 1953-1959 ; 7 vol.). / Arnaud et Rollet, Technologie professionnelle pratique pour le fraiseur (Foucher, 1956). / R. Nadreau, le Tour et la fraiseuse (chez l’auteur, 1956 ; nouv. éd., 1963). /
L. Ramel, le Fraisage (Dunod, 1960 ; 2 vol.). /
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 8
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P. Salmon, les Fraiseuses et le fraisage (Soc. de publications mécaniques, 1965).
franc
Unité monétaire de la France (et de quelques autres pays).
Introduction
Sous l’Ancien Régime, l’unité moné-
taire en France était la livre tournois, simple unité de compte qui n’existait pas sous forme de pièce frappée. La circulation monétaire se composait d’une multitude de pièces d’or ou d’argent, de poids et de titre divers, dont aucune ne représentait, en fait, la livré tournois : le roi décrétait la parité, en livres tournois, de chacune de ces pièces. Ce droit reposait sur le postulat selon lequel le prince donne à chaque pièce de monnaie sa valeur : celui-ci pouvait donc, « quand ses affaires le
désiraient », augmenter ou diminuer le nombre de livres pour lequel les louis ou les écus devaient être acceptés. La livre, progressivement dépréciée par suite des manipulations officielles successives, valait un peu moins de 1 franc à la fin du XVIIIe s.
Sous la Révolution de 1789, on
essaya d’abord d’instituer un système monométalliste : argent avec une circulation accessoire d’or. La législation de l’an III, rapidement abandonnée au profit du système des assignats, créa une monnaie d’argent et des pièces d’or qui devaient être reçues pour leur valeur commerciale. Après l’expé-
rience désastreuse des assignats, sous le Consulat, grâce à l’action de Gaudin (1756-1841), ministre des Finances, le budget fut apparemment équilibré, ce qui permit de payer régulièrement les rentiers. Ces derniers avaient beaucoup souffert, le 9 vendémiaire an VI (30 sept. 1798) et le 24 frimaire (14
déc.), les dettes ayant été réduites de façon draconienne (banqueroute des deux tiers) : aussi la rente prit-elle le nom de tiers consolidé.
Face à une telle situation, l’or et l’argent gardaient tout leur prestige. À
la fin de novembre 1795, de nouvelles pièces avaient été frappées, mais elles avaient reçu un accueil très modéré, car elles ne correspondaient pas exactement à l’ancienne livre et, par consé-
quent, aux anciennes pièces toujours en circulation ; on en revint au système de la monnaie de compte et du change des monnaies ; il y eut un tarif de conversion, aux termes duquel les pièces de 5 francs d’argent devaient être reçues pour 5 livres, 1 sou, 3 deniers. Malgré la loi, l’usage de la monnaie de compte et des appellations royales persistait. Les termes de francs, de décimes et de centimes furent, certes, rendus obligatoires et remplacèrent les anciennes appellations de livres, de sous et de deniers dans les contrats privés comme en comptabilité publique.
Mais les pièces anciennes continuèrent à circuler, même après leur démonétisation (an XI) : louis, écus et sous de Louis XV gardèrent force libératoire encore une trentaine d’années.
Le franc de germinal
(1803) :
une exceptionnelle
stabilité
La loi fondamentale du 17 germi-
nal an XI (7 avr. 1803) instituait en France le bimétallisme intégral : celui-ci devait durer trois quarts de siècle.
La monnaie de compte, le franc, était, cette fois, identifiée avec une pièce de monnaie réelle, formée de 5 g d’argent au titre de 9/10, soit 4,5 g d’argent pur.
L’histoire du franc de germinal est exemplaire.
Un système monétaire
bimétalliste
Cette définition n’impliquait pas, comme on pourrait le croire, le monométallisme-argent : la loi prévoyait la frappe de monnaies d’argent et de monnaies d’or, les deux monnaies ayant force libératoire illimitée, et il résultait de la loi que 1 kg d’argent au titre de 9/10 valait 200 francs, tandis que 1 kg d’or au même titre valait 3 100 francs, soit 15,5 fois plus : les deux métaux se trouvaient donc liés par un rapport légal de valeur, rapport qui n’avait pas été choisi arbitrairement par le législateur, puisqu’il était le rapport commercial de l’époque. Le système instauré consistait à donner à la fois à l’or et à l’argent le caractère de numéraire et de monnaie légale à pouvoir libératoire illimité, les deux monnaies bénéficiant de la frappe libre.
Jusqu’à la découverte des mines d’or de Californie et d’Australie, ce bimé-
tallisme fonctionna sans difficulté.
Certes, à plusieurs reprises, l’un des deux métaux, bénéficiant de conditions de production plus favorables, pouvait être offert en plus grande quantité. L’équilibre se rétablissait sans qu’une différence sensible apparaisse entre « cours commercial » et « cours légal ». Avec la découverte des mines d’or de Californie (1848) et d’Australie (1851), la production de métal jaune fut augmentée, si bien que 1 kg d’or s’échangeait, cette fois, contre un peu moins de 15,500 kg d’argent ; dès lors, la monnaie d’argent, « bonne monnaie », tendait à disparaître de la circulation, disparition manifestée par une pénurie de pièces d’argent dites
« divisionnaires ». On tenta d’y remé-
dier en abaissant le titre de ces pièces à 0,835 au lieu de 0,9 et en supprimant la frappe libre (loi de 1864). Un peu plus tard, on estima que le système gagne-rait en stabilité s’il était généralisé ; ce fut l’origine de l’Union monétaire latine, issue de la convention monétaire du 23 décembre 1865 entre la France, la Belgique, l’Italie, puis la Grèce.
La fin du bimétallisme (1873)
Après 1870, la situation se renversa, la production de l’argent augmentant, à son tour, dans le Nevada, à l’ouest des États-Unis. D’autre part, plusieurs pays, notamment l’Allemagne et les États-Unis, adoptaient le monométallisme-or, ce qui diminuait les débouchés offerts à l’argent ; celui-ci affluait sur les places de l’Union monétaire latine ; 1 kg d’or se mit à valoir plus de 16,500 kg d’argent. Les pièces d’or disparaissaient à leur tour de la circulation. L’or étant devenu en quelque sorte la monnaie internationale, le gouvernement français décida de supprimer la frappe libre des pièces d’argent en 1873 et le pouvoir libératoire illimité pour les pièces divisionnaires. Comme la pièce de 5 francs conservait celui-ci et comme le rapport légal n’était pas modifié, on continua à appeler le système bimétallisme, mais, pour le distinguer du bimétallisme véritable, on pré-