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ment tenir compte de la notion d’unité économique de l’exploitation, alors que, depuis le Code civil, elle se soucie surtout de propriété. Le problème foncier est sans doute l’un des plus délicats, dans une France qui n’a pas vraiment abandonné la mystique ruraliste, en dépit de l’ampleur des changements.

La pêche

Le total des prises (incluant les quantités débarquées par des bâtiments nationaux dans des ports étrangers, mais excluant les quantités débarquées dans des ports nationaux par des bateaux étrangers) demeure pratiquement stable depuis le début des années 1960, s’établissant le plus souvent légèrement en deçà de 800 000 t (775 000

en 1970). Les poissons frais constituent naturellement l’essentiel des prises, dé-

barqués dans un grand nombre de ports dont émerge toujours Boulogne (130 000 t de poisson frais en 1970), loin devant les deux principaux ports de la côte méridionale de la Bretagne que sont Concarneau et Lorient.

Le nombre des bateaux armés dépasse 13 000, mais moins de 600 ont une « capacité » supérieure à 100 tonneaux (parmi lesquels le dixième seulement jauge plus de 500 tonneaux). L’industrialisation de la pêche est encore bien insuffisante. La productivité s’accroît cependant, comme en té-

moigne la diminution constante du nombre de marins embarqués, tombé au niveau de 35 000 en 1970 (plus de 40 000 encore en 1967)..., mais toujours bien supérieur au nombre des actifs vivant de la transformation de la production (conserverie essentiellement) et d’activités annexes (chantiers de construction), avoisinant 25 000.

R. O.

R. B.

L’INDUSTRIE

Si la France n’est pas parmi les tout premiers pays industriels (encore que des progrès très sensibles aient été réalisés depuis une dizaine d’années), les activités manufacturières tiennent cependant une place de choix dans l’économie nationale. L’industrie emploie donc près de 8 millions de personnes, les deux cinquièmes des travailleurs.

Ces dernières années, la production industrielle (avec la construction) a concouru pour près de 50 p. 100 au produit national brut. Si la France doit acheter à l’étranger des tonnages croissants de matières premières et un grand nombre d’objets manufacturés (au total, en valeur, plus de 70 p. 100 des importations), la vente d’objets manufacturés lui procure à peu près les trois quarts de ses revenus à l’exportation.

Cette industrie est très variée par ses origines, par ses structures, par ses caractères et par son rôle économique.

Les industries du bâtiment et des travaux publics d’une part, les industries métallurgiques d’autre part dominent le lot : en valeur de la production globale, comme en fonction des effectifs employés, elles équivalent chacune au quart du potentiel national. Activités énergétiques, chimie et caoutchouc, textiles et confection viennent assez loin derrière, représentant chacune de 9 à 10 p. 100 de la production industrielle.

S. L.

L’énergie

Le fait marquant est l’ampleur et la croissance de l’écart entre production à partir de ressources métropolitaines et consommation nationale. Exprimée en tonnes d’équivalent-charbon (tec), la consommation, inférieure à 100 Mtec jusqu’en 1953, ne dépassait guère encore 120 Mtec en 1960. Elle s’est accrue de plus de 100 Mtec en dix ans, avoisinant 230 Mtec en 1971. Cette dernière année, la production métropolitaine d’énergie primaire était infé-

rieure à 80 Mtec, chiffre à peu près égal à celui de 1960, légèrement inférieur à celui du milieu des années 1960. En d’autres termes, la dépendance énergé-

tique, ancienne, s’est considérablement accrue récemment, le taux de couverture de la consommation, encore supé-

rieur à 60 p. 100 en 1960, est sensiblement inférieur à 40 p. 100 depuis 1970.

La quasi-stagnation de la production masque des évolutions divergentes à l’intérieur du secteur énergétique.

En douze ans, de 1958 (sommet de l’après-guerre) à 1972, la produc-

tion de charbon a reculé de près de moitié, étant inférieure à 33 Mt cette dernière année. Ce déclin prononcé résulte largement de celui du gisement du Nord-Pas-de-Calais, qui a fourni moins de 13 Mt en 1971 (29 en 1958-59). L’extraction a disparu de l’ouest du bassin (Auchel, Bruay, Béthune), résistant mieux vers l’est (Lens et Valenciennes). La production s’est mieux maintenue en Lorraine, où elle avoisine encore 11 Mt en 1972. Dans les houillères regroupées sous l’appellation de Centre-Midi, l’évolution varie selon les régions. Parmi les bassins les plus touchés figurent les principaux producteurs des années 1950, Loire (région stéphanoise) et Cévennes (Alès et Graissessac) ; l’Auvergne a été aussi sérieusement atteinte. Le Centre-Midi a fourni un peu moins de 8 Mt en 1972. La régression de l’extraction, amorcée « officiellement » en 1960, accélérée en 1968, doit se poursuivre, puisque la production 1975 attendue est de l’ordre de 25 Mt. À cette date, la Lorraine, avec une production concentrée sur les sièges de l’Est (Merle-bach, Wendel et Simon), devancera le Nord-Pas-de-Calais et plus nettement encore le Centre-Midi, dont quatre bassins, Loire, Cévennes, Auvergne et Dauphiné (La Mure), auront disparu à ce moment (l’exploitation ne devant alors subsister qu’à Carmaux, Gar-danne [lignite de Provence] et autour de Montceau-les-Mines). Ce recul n’a pas été compensé par une progression de la production de pétrole brut.

Celle-ci provient essentiellement des Landes (Parentis, Cazaux), accessoire-ment de gisements très secondaires du Bassin parisien. Elle n’a jamais atteint 3 Mt, décroissant même régulièrement depuis 1965 (moins de 2 Mt en 1971), sans espoir de reprise, semble-t-il.

Toujours dans ce domaine des hydrocarbures, la France est mieux pourvue en gaz naturel. La production avoisine 7 milliards de mètres cubes (de gaz épuré), correspondant à 10-11 Mtec.

Les années 1960 ont vu la pleine activité de Lacq, partiellement relayé à partir de 1968 par de nouveaux gisements dans la région paloise (Meillon-Saint-Faust-Pont-d’As). La production d’hydro-électricité s’est régulièrement accrue depuis 1960. La productibi-lité annuelle moyenne approche au-

jourd’hui 60 TWh (environ 20 Mtec).

Les équipements récents correspondent essentiellement à l’aménagement complet de grands cours d’eau. Le Rhin est équipé de Bâle à Strasbourg ; l’amé-

nagement du Rhône, entre Lyon et la mer, est en cours d’achèvement, ainsi que celui de la Durance. Enfin, il faut évoquer la production d’électricité nucléaire. Aux groupes de Marcoule se sont ajoutées les trois usines d’Avoine-Chinon et les deux tranches de Saint-Laurent-des-Eaux (toutes sur la Loire), les centrales de Brennilis et Chooz, la première tranche de Saint-Vulbas (Bugey). La production d’électricité nucléaire doit se développer notablement à partir de 1975 avec la mise en service des premières grandes unités de la filière à uranium enrichi, à Saint-Vulbas et Fessenheim. Elle a déjà approché 14 TWh en 1972.

La progression du gaz naturel, celle de l’électricité hydraulique et nucléaire ont compensé (quantitativement) en partie la régression de l’extraction houillère, mais l’hydro-électricité ne peut plus être conquérante ; l’augmentation de la production de gaz naturel est aléatoire, alors que le recul de l’extraction houillère apparaît bien inéluctable (et pas limité à 1975). Pour se développer, la production nationale ne peut guère compter que sur l’essor de l’électricité nucléaire ; 8 000 MW

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doivent être construits (ou au moins engagés) durant le VIe Plan, chiffre considérable, mais qui ne pourra que freiner la croissance du déficit énergé-