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tique. Celui-ci a été comblé en priorité par l’importation de pétrole brut, près de 120 Mt en 1972, provenant essentiellement du Moyen-Orient (Iraq, Koweït) et d’Afrique du Nord (Libye et surtout Algérie). Ces importations ne cessent de s’accroître, et, parallèle-

ment, s’est développée la capacité de raffinage, concentrée pour environ le tiers sur la Basse-Seine (Gonfreville, Le Petit-Couronne, Port-Jérôme et Gravenchon), pour plus du cinquième autour ou à proximité de l’étang de Berre (La Mède, Berre, Lavéra et Fos).

Les autres sites sont, depuis longtemps, les estuaires de la Garonne (Pauillac, Ambès) et de la Loire (Donges), le littoral de la mer du Nord (Dunkerque) et du Languedoc (Frontignan), cependant qu’un fait relativement récent est l’apparition de raffineries intérieures implantées dans la grande région parisienne (Grandpuits, Gargenville, Vernon), près de Lyon (Feyzin), de Rennes (Vern-sur-Seiche) et de Strasbourg (Reichstett et Herrlisheim), dans le Nord (Valenciennes) et en Lorraine (Hauconcourt), c’est-à-dire en priorité à proximité des grands marchés de consommation. À cette évolution spatiale, permise par la pose d’oléoducs (sud-européen en particulier de La-véra à Karlsruhe), n’est pas étrangère la constitution récente d’un groupe à capitaux d’État (Elf-Erap) qui contrôle Antar (et la Société nationale des pé-

troles d’Aquitaine, qui exploite Lacq et les gisements de la région paloise). La capacité totale de raffinage avoisinait 140 Mt à la fin de 1972. Cette même année, environ 100 millions de produits pétroliers énergétiques sont sortis des unités énumérées, dont environ 60 p. 100 de fuels, partagés à peu près également entre fuels lourds (consommés en particulier dans un nombre croissant de centrales thermiques) et fuel domestique (variante colorée du gas-oil, utilisée aussi bien dans le secteur domestique que dans l’industrie).

La part des carburants diminue régu-lièrement, en particulier la production d’essence ordinaire, qui recule devant le supercarburant. Environ 85 Mt ont été destinées au marché intérieur, re-présentant l’équivalent énergétique de 130 Mtec. Les produits pétroliers, en 1971, ont ainsi couvert plus de la moitié de la consommation d’énergie (environ 30 p. 100 seulement en 1960) ; leur prépondérance est encore appelée à s’accroître. Les importations de gaz naturel se sont considérablement développées depuis 1968, grâce aux achats effectués aux Pays-Bas (Groningue) et en Algérie. Leur volume

égale aujourd’hui celui de la production nationale.

La thermo-électricité classique s’est développée récemment de manière

spectaculaire, devant alimenter en priorité la croissance d’une consommation globale d’électricité qui double approximativement tous les dix ans (le quart de la consommation finale d’énergie en 1970). Les besoins de refroidissement en eau (augmentant avec la taille des groupes), la proximité des marchés de consommation, des sources d’approvisionnement en combustible expliquent les localisations préférentielles : vallée de la Seine dans la Région parisienne (Porche-ville, Vitry, etc.), de la Moselle (La Maxe), aujourd’hui estuaires et fronts de mer (Le Havre, Cordemais, Ambès, Martigues-Ponteau, etc.). La production thermique classique a dépassé 100 TWh en 1972 (équivalent énergétique de quelque 35 Mtec). Elle est appelée à croître encore rapidement ; la relève nucléaire sera partielle et encore lointaine.

R. O.

Les grandes industries

françaises

Les industries métallurgiques

La sidérurgie produit plus de 18 Mt de fonte et plus de 24 Mt d’acier.

Même après les nombreuses fusions et concentrations, qui se sont produites au cours des deux dernières décennies, les entreprises sidérurgiques restent de taille moyenne, à l’échelle internationale : avec chacune une capacité de production inférieure à 10 Mt, Usinor et Wendel-Sidelor fournissent plus de 70 p. 100 de l’acier français. Malgré la place de l’électrométallurgie (Alpes du Nord, Massif central), et du fait du développement modéré de l’aciérie à l’oxygène, on coule encore essentiellement de l’acier Thomas. 90 p. 100

de la production sidérurgique française sont obtenus le long de la frontière du Nord-Est. La part de la Lorraine n’est plus que de 60 p. 100, tandis que celle du Nord augmente du fait du développement de l’usine intégrée de Dunkerque. Le fer lorrain est traité avec de la houille de la Ruhr, de la Sarre et

aussi de Lorraine, dans les usines des vallées de l’Orne, de la Fentsch et de la Moselle ; le fer lorrain et la houille locale animent la sidérurgie de Valenciennes, alors que celle de Dunkerque est fondée sur des importations. La reprise vigoureuse de la sidérurgie depuis 1969 a stoppé le déclin des mines de fer (55 Mt de minerai) de Lorraine, pourtant défavorisées par une réduction sensible des exportations (de 26

à 19 Mt). Moindre est l’activité des usines du Centre (Saint-Étienne, Le Creusot) et des Alpes du Nord (Ugine, Allevard). Une seconde usine intégrée littorale est en construction à Fos, près de Marseille. Au total, un peu plus de 10 000 personnes travaillent dans les mines de fer et environ 150 000 dans la sidérurgie.

Parmi les industries des métaux non ferreux, seule celle de l’aluminium est de classe internationale. Plus de 370 000 t d’aluminium de première fusion (et 85 000 de seconde fusion) sont obtenues par le groupe Pechiney-Ugine. Outre quelques impor-

tations d’Australie, les usines fran-

çaises traitent des bauxites extraites en Provence, pour 80 p. 100, et dans l’Hérault, pour 20 p. 100. Les usines du Sud-Ouest, dont celle de Noguères, liée au gaz de Lacq, produisent aujourd’hui plus de métal que celles des Alpes du Nord (notamment Saint-Jean-de-Maurienne). Peu développées, les industries des autres métaux non ferreux sont essentiellement aux mains de sociétés contrôlées par des capitaux étrangers.

Bien plus variée, la métallurgie de transformation emploie plus de 1 250 000 personnes ; 350 000 autres travaillent dans l’industrie du matériel électrique et électronique. Proches de la sidérurgie sont les industries de première transformation des métaux (fonderie, chaudronnerie, tréfilerie), dont les foyers les plus actifs sont dans l’est du Bassin parisien, la porte de Bourgogne et la région lyonnaise ; elles emploient 80 000 personnes. Toute une gamme d’industries fabriquent du matériel d’équipement. 30 000 personnes travaillent à la fabrication de charpentes métalliques ; le plus grand nombre de ces entreprises sont ins-

tallées dans le Nord, le Nord-Est et la Région parisienne. L’industrie des machines-outils (100 000 salariés) reste insuffisante : plus de 40 p. 100 de la main-d’oeuvre sont employés dans la Région parisienne, et de gros effectifs en haute Alsace et dans la porte de Bourgogne d’une part, dans la région lyonnaise d’autre part.

La construction du matériel de

transport est, par le chiffre d’affaires et par les effectifs employés, une des branches les plus importantes.

Sont construits plus de 2 millions de véhicules automobiles (dont plus de 80 p. 100 de voitures de tourisme) ; près de la moitié de la production est exportée. À elle seule, la Régie nationale des usines Renault fabrique plus du tiers des voitures, devançant nettement Peugeot et Citroën, à peu près à égalité, puis Chrysler-France. Longtemps fief de l’agglomération parisienne, cette industrie automobile est en partie déconcentrée : outre Montbéliard et Lyon, centres déjà traditionnels, de nouvelles usines sont apparues dans la vallée de la Seine et à Rennes. La rationalisation des chantiers navals les a tirés du marasme et hissés aux premiers rangs en Europe. Si des chantiers ont été fermés (Bordeaux, Le Trait), ceux de Dunkerque et de La Ciotat et surtout de Saint-Nazaire sont de niveau international. Une des premières du monde, l’industrie aéronautique s’est assuré une large audience internationale par la qualité des appareils militaires et civils (Caravelle), ainsi que par ses projets (Concorde, Airbus, Mercure). Outre Paris, elle est établie dans les villes du Sud-Ouest, notamment à Bordeaux et à Toulouse. Flatteuse est la position sur le marché international de la construction du matériel ferroviaire (Belfort, Paris, Lille).