y Constitution du 14 janvier 1852 (oeuvre d’Eugène Rouher).
Second Empire (7 nov. 1852 - 4 sept.
1870)
y Sénatus-consulte du 7 novembre 1852, rétablissant la dignité impériale (plébiscité le 21 novembre 1852 et promulgué le 2 décembre 1852).
y Sénatus-consulte du 20 avril 1870 (le plébiscite du 8 mai 1870 approuve les « ré-
formes libérales opérées dans la Constitution depuis 1860 »).
IIIe République (4 sept. 1870 -10 juill.
1940)
y Lois constitutionnelles des 24 février, 25 février et 16 juillet 1875, votées par l’Assemblée nationale élue en 1871, à vocation constituante.
L’État français (10 juill. 1940 - 3 juin 1944)
y Loi constitutionnelle du 10 juillet 1940, chargeant le maréchal Pétain de promulguer une nouvelle Constitution.
y Douze actes constitutionnels, de 1940
à 1942.
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 9
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Gouvernement provisoire de la
République française (3 juin 1944 -
13 oct. 1946)
y Référendum du 21 octobre 1945, attribuant le pouvoir constituant à l’Assemblée nationale élue le même jour.
y Loi constitutionnelle du 2 novembre, portant organisation provisoire des pouvoirs publics.
y Référendum du 5 mai 1946, rejetant le projet de Constitution élaboré par l’Assemblée.
y Seconde Constituante, élue le 2 juin 1946.
IVe République (13 oct. 1946 - 3 juin 1958)
y Constitution élaborée par la seconde Constituante le 29 septembre et approuvée par référendum le 13 octobre 1946.
Ve République (3 juin 1958)
y Loi du 3 juin 1958, chargeant le gouvernement du général de Gaulle de faire une nouvelle Constitution (« loi de pleins pouvoirs constituants », modifiant l’article 90
de la Constitution de 1946, prévoyant la procédure de révision).
y Constitution de 1958 (approuvée par référendum le 28 septembre et promulguée le 4 octobre suivant).
R. M.
F Administration / Collectivité territoriale /
Constitution / Fonction publique / Gouvernementale (fonction) / Justice / Législative (fonction) /
Parlement / Parlementaire (régime) / Référendum
/ Services publics.
M. Prelot, Précis de droit constitutionnel (Dalloz, 1949 ; nouv. éd., 1955). / M. Duverger, Constitutions et documents politiques (P. U. F., 1957 ; nouv. éd., 1968) ; Institutions politiques et droit constitutionnel (P. U. F., 1963 ; nouv.
éd. en 2 vol., 1972). / F. Ponteil, les Institutions de la France de 1814 à 1870 (P. U. F., 1966). /
G. Sautel, Histoire des institutions publiques depuis la Révolution française (Dalloz, 1969).
/ Organigrammes des institutions françaises (A. Colin, coll. « U », 1971).
LES FORCES ARMÉES
FRANÇAISES DEPUIS
1870
V. République (IIIe, IVe, Ve).
LA LITTÉRATURE
FRANÇAISE
Il ne paraît pas exagéré de dire qu’il n’existe pas de « fait littéraire » au sens où il s’agirait de quelque chose de facilement repérable en même temps que de durable qui soit susceptible d’être étudié scientifiquement : ce qui existe, c’est un complexe beaucoup plus vaste, une « réalité » littéraire, qui est tout autre, diffuse, mouvante, parcourue du frémissement secret de l’écriture elle-même. Ce qu’il convient donc de rechercher, derrière une continuité apparente — le mouvement littéraire en France des origines à nos jours — ce sont des niveaux d’appréhension dif-
férents, tant par le public que par les artistes, d’une même réalité. En consé-
quence, à l’arbitraire des découpages historiques, on tentera de substituer des ruptures nécessaires, des clivages, des ensembles donc plutôt que des séries.
Pour ce faire, l’examen des conditions historico-socio-économiques faites à l’« écrivant » sera une aide pré-
cieuse, mais devra rester subordonné à l’analyse des structures générales, faute de quoi, au lieu de parvenir à une unité de tendances, la recherche s’épar-pillera en un catalogue de remarques : de la réussite de la conjonction de ces deux aspects complémentaires dépendent en effet l’apparition d’un
« visage » de la littérature française et, concurremment, la possibilité d’une distinction féconde de la production littéraire française d’avec les productions littéraires étrangères. Il va de soi que ces aspects, dissociés ici pour la clarté de la compréhension, sont en fait intimement mêlés : ils forment préci-sément la réalité littéraire ; les dissocier dans l’analyse, ce serait admettre une continuité démonstrative, une procession quasi linéaire là où tout, plus qu’en aucun autre domaine peut-être, s’interpénètre et réagit sur l’ensemble.
La précision et la rigueur sont, au prix de ce maintien, d’une complexité que l’élucidation critique ne peut faire disparaître sans renoncer à travailler sur, précisément, un fait.
Diversité et permanence
Ce qui frappe à considérer la littérature française, c’est la diversité et la multiplicité des mouvements, en continuelle rupture les uns avec les autres.
Manifestes, préfaces, polémiques et essais encombrent les manuels et les traités, tous se réclamant de la nouveauté. Cette volonté de rompre avec le passé est le premier trait commun de la France littéraire. Le cheval de bataille de ces périodiques révolutions littéraires, c’est le mythe de la nature.
Ronsard maudit les « épiceries » du XVe s. ; Rabelais met toute sa confiance en Physis, par rapport à Antiphysis, comme dans le second Roman de la Rose ; toute la Renaissance plonge, par-delà les siècles, vers l’Antiquité, qui était tout près de la nature ; de même, le classicisme triomphe de la
préciosité et du burlesque, si éloignés du naturel ; c’est encore en son nom et en celui de la simplicité que Montesquieu et Voltaire discréditent la poésie ; avec Rousseau, on fait « retour » à la nature, qui, pour le romantisme, fonde le mélange des genres et l’écriture libre ; les naturalistes, à leur tour, flétrissent les déchaînements intérieurs du romantisme, avant d’être eux-mêmes repris pour avoir forcé au noir la peinture de la réalité ; aux symbolistes décadents, Proust oppose la « vérité de l’impression » ; enfin, le « nouveau roman » met en avant la « sous-conversation »... On le voit, même s’il n’est pas fondé rationnellement, le mythe de la nature est d’une étonnante fécondité. C’est le ressort permanent de la littérature française ; c’est au nom de cette protestation en faveur de la nature que les écrivains ont produit, que les écoles ont innové. Si les uns et les autres ont été abusés par ce rêve, ce fut heureusement et pour la création : si Montaigne s’intéresse tant à lui-même, c’est qu’il pense qu’il approchera ainsi de son propre secret ; Diderot veut dans l’oeuvre un moment où se dévoile la nature profonde d’un être ; dans sa recherche de la « vraie vie », Rimbaud, suivant en cela les conseils de Verlaine, s’éloigne déli-bérément — et définitivement — de la littérature ; plus près de nous, c’est encore sur le sens et la valeur de cette notion même de « nature » que Sartre et Mauriac se sont heurtés ; autant d’écrivains, autant d’acceptions différentes d’une commune revendication. C’est la valeur propre que chacun accorde à ce mot et à toute la « vision du monde »
qu’il implique qui explique, au-dessus des querelles, la fréquence des divergences littéraires en France et qui, en même temps, noue entre elles ces divergences comme « réactions » à la (ou aux) révolution(s) précédente(s).
Mais il faut nuancer cette atomisation des mouvements. D’une part, avec la perspicacité critique, on se rend compte que la rupture avec le passé ne se comprend que lorsque telle école ne correspond plus à la réalité vivante : ainsi, c’est à tort que l’anathème de Ronsard, grossi et déformé, donnera naissance dans la conscience littéraire du public à l’expression de « ténèbres gothiques » ; Ronsard, en effet, connaît