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« mouillés »).

Régulière et basse, la plaine à

lagunes qui s’allonge du Roussillon à la Camargue représente une autre forme de remblaiement, continental celui-là. Formée d’alluvions quaternaires marneuses et sableuses, elle a peu à peu colmaté un ancien golfe dans les lagunes peu profondes dont les « étangs » sont les vestiges. La mer se contente de redistribuer les maté-

riaux que lui apportent des rivières fortement chargées par l’efficacité de l’érosion méditerranéenne. Derrière les cordons qui les isolent, les lagunes tendent d’ailleurs à se combler. Les sols médiocres, sableux ou salés, le pullulement des moustiques, l’absence d’arbres n’avaient pas poussé à un peuplement dense de ce rivage, jusqu’à l’avancée de la vigne à la fin du XIXe s.

et à l’aménagement que l’on y réalise aujourd’hui. La Camargue, enfin, autre construction fluviale, est encore pour un tiers couverte de marécages et d’étangs. Terre amphibie et sauvage, menacée par les crues du Rhône et les infiltrations d’eau salée, elle porte une végétation particulière, l’engane, steppe tout juste bonne à l’élevage ; mais on a pu en améliorer les aptitudes (riz). La Camargue sert aussi d’asile à une faune variée protégée par une « ré-

serve », et possède de vastes salines.

Les littoraux

La France possède 3 100 km de côtes (chiffre que l’on pourrait doubler si l’on tenait compte des nombreuses indentations) ; aucun point du territoire n’est à plus de 400 km d’un littoral.

Ces côtes sont souvent fort belles, et leur diversité est le reflet de la variété même de l’arrière-pays. Toutefois, il faut se souvenir que le tracé actuel est hérité des dernières pulsations du niveau marin au Quaternaire et que le caractère dominant d’un littoral ennoyé est dû à la remontée toute récente des eaux (transgression flandrienne).

La topographie des rivages tient compte étroitement des reliefs continentaux. Dans les zones montagneuses (Provence, Alpes maritimes, Corse occidentale, Pyrénées orientales), le littoral est souvent élevé, très articulé, avec des falaises déchiquetées, des promontoires indentés, des calanques étroites, des baies évasées. Des îles prolongent les principaux accidents (axes de plis, blocs soulevés). Des contours capricieux caractérisent aussi les côtes du Massif armoricain ; les rocs solides y donnent de belles falaises que la mer cisèle en exploitant les moindres faiblesses (car son action est très sélective), ou des littoraux plus bas, mais tout aussi résistants et tourmentés.

Les principaux caps, les alignements d’îles sont liés soit à des môles relevés, soit à des roches plus résistantes.

Les embouchures ennoyées (« abers »,

« rivières ») y multiplient les rentrants, parfois ramifiés. Les rades les plus ouvertes ont les principales plages, mais les anfractuosités logent aussi d’innombrables criques de sable ou de galets.

Dans les secteurs de bassins sédimentaires, le tracé des côtes est de même en étroit rapport avec les ondulations de terrain pour les avancées (Boulonnais, pays de Caux, îles charentaises) comme pour les rentrants (baie de Seine, marais saintongeais).

Il est en outre dépendant des affleurements de roches qui se succèdent et que la mer recoupe (Normandie).

C’est là que s’observent les principaux reculs (que l’on exagère volontiers cependant), au détriment des falaises crayeuses (Caux) ou marneuses.

Les côtes régularisées par des cor-

dons sont également bien représentées en France : en Flandre, comme en li-sière de la Picardie, par exemple, au sud du Cotentin et en Vendée, ou au long des Landes, ou du Languedoc, c’est-à-dire là où de grandes dérives des eaux permettent le cheminement des sables que le vent remodèle en dunes en arrière des vastes plages. Le delta du Rhône est de même retouché dans ses contours.

Au total, l’espace français connaît une superposition de trames liées aux facteurs physiques qui aboutissent à différencier des domaines à contours flous mais ayant toutefois de fortes personnalités, contenant les uns et les autres des bons et des mauvais pays, et ayant leurs propres équilibres et leur capital de richesses naturelles.

H. N.

LA POPULATION

Au recensement de 1968, on dénombra 49 778 540 habitants, répartis sur un territoire (grandes étendues lacustres et grands glaciers exclus) de 544 000 km 2 : soit une densité kilomé-

trique de 92. Augmentant ces dernières années de 300 000 unités par an, cette population compte, au début de 1974, 52 000 000 de personnes environ. Si la France est le pays le plus étendu d’Europe, U. R. S. S. exclue, elle est moins peuplée que ses grands partenaires de la Communauté économique européenne (R. F. A., Italie, Grande-Bretagne), et moins densément habitée que ses voisins, Espagne et Suisse exceptées.

La situation actuelle

La localisation

La population est répartie de façon très inégale sur le territoire national.

Une vaste région de faible peuplement (densités moyennes de l’ordre de 50 à 60 ; densités rurales inférieures à 50, voire à 40, et pouvant même tomber au voisinage de 10) prend en écharpe le pays de l’Ardenne aux Pyrénées. L’est du Bassin parisien (région Champagne-Ardenne, Lorraine occidentale) et les pays de la Loire moyenne comptent

3 200 000 habitants ; on en dénombre 2 millions et demi en Bourgogne et en Franche-Comté, dont une grosse part le long de la Saône, au pied occidental du Jura et dans la porte de Bourgogne.

Deux millions de personnes vivent en Limousin et en Auvergne, où seule la Grande Limagne fait figure d’îlot de peuplement dense. De la Vendée aux Pyrénées et de l’Atlantique au seuil du Lauragais, on compte un peu plus de 6 millions d’habitants : la côte charentaise et la vallée de la Charente, les downloadModeText.vue.download 7 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 9

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grandes vallées aquitaines, notamment celle de la Garonne, et le piémont pyré-

néen rassemblent les plus gros effectifs. Au total, moins de 14 millions de personnes (moins de 30 p. 100 de la population nationale) vivent sur environ 270 000 km 2, près de la moitié de la superficie du pays.

À l’ouest d’une ligne tirée de Sedan à Orléans et à La Rochelle, les densités moyennes régionales sont de 75

à 100 habitants au kilomètre carré et elles dépassent 300 dans le Nord, approchant 800 dans la Région parisienne. Exceptions faites des confins de l’Île-de-France et de la Picardie d’une part, du sud de la Normandie, du Maine et de l’Anjou d’autre part, les densités rurales sont supérieures à 60 (voire à 80 dans le Nord). Fortement ruraux, les pays de l’Ouest armoricain (régions de programme des Pays de la Loire, de Bretagne et de Basse-Normandie) comptent plus de 6 millions d’habitants. L’existence de nombreuses villes, de tailles fort diverses, au milieu de campagnes peu peuplées font que la Haute-Normandie et la Picardie rassemblent plus de 3 millions d’habitants ; on en compte 3,8 millions dans la Région du Nord, fortement urbanisée et aux campagnes encore très peuplées, et 9,25 millions dans la Région parisienne, essentiellement urbaine.

Au total environ 22,5 millions de personnes (soit 45 p. 100 de la population) vivent sur 133 000 km 2, à peine le quart du territoire national.

L’Est français, de la Lorraine à la Méditerranée, montre trois foyers de peuplement dense séparés par les ré-

gions peu peuplées de la Bourgogne et de la Franche-Comté d’une part, des Alpes du Sud d’autre part. Les densités régionales y sont partout supérieures à 100 habitants au kilomètre carré.

Près de 3,7 millions de personnes ré-