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oublier les 7 millions de travailleurs étrangers transférés de force en Allemagne.

Toutefois, le mouvement le plus important fut celui d’environ 12 millions d’Allemands qui, en 1945, par peur de tomber sous l’autorité soviétique, gagnèrent les zones occupées par les Anglais, les Américains ou les Français. On estime à environ 30 millions le nombre de personnes ainsi « déplacées » du fait de la guerre.

Les pertes de la Seconde

Guerre mondiale

Les évaluations, toujours approximatives, du total des pertes, varient entre 40 et 50 millions de morts. Mais, alors que ceux de 1914-1918 (où 68 millions d’hommes furent mobilisés) étaient en grande majorité des militaires, les morts de 1939-1945

comportent à peu près autant de civils que de soldats (92 millions d’hommes mobilisés). Cette proportion de victimes civiles est due aux caractères particuliers du conflit : généralisation des bombardements aériens, mais surtout liquidation physique (chambre à gaz, massacres, etc.) par les Allemands de plusieurs millions de juifs (environ six ?) et de prisonniers sovié-

tiques, famine, guerre de partisans, repré-

sailles, etc. Parmi les pays qui furent le théâtre ou l’objet de ces atrocités viennent en tête, mais avec des estimations évidemment imprécises : d’abord la Pologne, avec environ 5,8 millions de morts (dont 300 000 militaires seulement), soit 15 p. 100 de sa population, puis l’U. R. S. S., avec environ 20 millions de morts, dont 7 (?) millions de civils, soit 10 p. 100 de sa population, et la Yougoslavie, avec 1,5 million de morts (dont 75 p. 100 de civils).

Les États-Unis ont eu 300 000 morts, tous militaires ; la Grande-Bretagne a perdu 326 000 militaires et 62 000 civils ; la France, 205 000 militaires et 400 000 civils (dont environ 180 000 déportés) ; l’Italie, 310 000 hommes (dont 50 p. 100 de civils). L’Allemagne a perdu 4,4 millions de militaires (y compris les Autrichiens), dont 3,5 millions sur le front russe et environ 500 000 civils.

À ces pertes s’ajoutent celles de la Belgique (88 000), de la Bulgarie (20 000), du Canada (41 000), de la Finlande (90 000), de la Grèce (160 000, dont 20 000 militaires), de la Hongrie (env. 430 000), de la Nou-

velle-Zélande (12 000), des Pays-Bas (env.

210 000), de la Roumanie (env. 460 000). En Asie, la Chine aurait perdu de 6 à 8 millions de personnes, le Japon 3 millions (dont 600 000 civils, y compris les 150 000 morts d’Hiroshima et de Nagasaki). On ignore les chiffres pour les pays occupés par les Japonais, comme pour l’Inde, touchés surtout par la famine.

M. D. et P. D.

F Concentration (camps de) / France (campagne de) [1940] / Italie (campagne d’) [1944] /

Normandie / Résistance / Sous-marin / V. également les rubriques biographiques des principaux chefs politiques et militaires.

A. Michelsan, le Financement de la guerre et les problèmes de la reconstruction (Librairie générale de droit, 1945). / D. Eisenhower, B. Montgomery et H. M. Wilson, les Opérations en Europe des forces alliées (Berger-Levrault, 1947). / W. R. James, The British Navy in Second World War (Londres, 1947 ; trad. fr.

la Marine britannique dans la Seconde Guerre mondiale, Payot, 1949). / P. Paquier et C. Postel, la Bataille aérienne d’Allemagne, mars 1942 - mai 1945 (Payot, 1947). / R. de Belot, la Guerre aéronavale (Payot, 1948-1950 ; 3 vol.).

/ W. Churchill, Memoirs of the Second World War (Londres, 1948-1954 ; 6 vol. ; trad. fr.

Mémoires sur la Deuxième Guerre mondiale, Plon, 1948-1954 ; 12 vol.). / A. Guillaume, la Guerre germano-soviétique, 1941-1945 (Payot, 1949). / R. Jars, la Campagne de Pologne, septembre 1939 (Payot, 1949) ; les Campagnes d’Afrique, 1940-1943 (Payot, 1957). / R. Jouan, la Marine allemande dans la Seconde Guerre mondiale (Payot, 1949). / M. Mourin, les Tentatives de paix dans la Seconde Guerre mondiale (Payot, 1949). / Amiral Auphan et J. Mordal, la Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale (Hachette, 1958). / R. Aron, Histoire de la libération de la France (Fayard, 1959). /

J. Staline, Correspondance secrète avec Roosevelt, Churchill, Truman, Attlee (Plon, 1959).

/ M. H. Williams, United States Army in World War II (Washington, 1960). / H. G. Dahms, la Deuxième Guerre mondiale (Payot, 1961). /

E. Bauer, la Guerre des blindés (Payot, 1962 ; 2 vol.). / H. A. Jacobsen et H. Dollinger, Der zweite Weltkrieg (Munich, 1962 ; 3 vol.). /

A. Conte, Yalta ou le Partage du monde (Laffont, 1964). / R. Cartier, la Seconde Guerre mondiale (Larousse et Paris-Match, 1965-66 ; 2 vol.). / Mémorial de la Seconde Guerre mondiale (Paris et Montréal, Sélection du « Reader’s Digest », 1965 ; 3 vol.). / A. Latreille, la Seconde

Guerre mondiale (Hachette, 1966). / H. Michel, la Seconde Guerre mondiale (P. U. F., 1968-69 ; 2 vol.) ; la Seconde Guerre mondiale (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971). / A. Costantini, l’Union soviétique en guerre (Imprimerie nationale, 1969 ; 3 vol.). / M. Baumont, les Origines de la Deuxième Guerre mondiale (Payot, 1970).

/ Vie et mort des Français (Hachette, 1971).

On peut également consulter la Revue d’histoire de la Seconde Guerre mondiale et la Revue historique de l’Armée.

Guesclin

(Bertrand du)

Homme de guerre français (La Motte-Broons, près de Dinan, 1315 ou 1320 -

Châteauneuf-de-Randon 1380).

Armé chevalier en 1357, ce petit noble breton fort épris de coups d’épée s’illustra d’abord par sa vaillance au combat. Vainqueur des Navarrais de Jean II de Grailly, captal de Buch, à Cocherel le 16 mai 1364, mais vaincu et fait prisonnier le 29 septembre de la même année à Auray par les Anglais, que combattait Charles de Châ-

tillon-Blois, du Guesclin retrouva la liberté grâce à Charles V, qui paya sa rançon, lui confia le commandement des Grandes Compagnies, dont il dé-

barrassa la France aux dépens de la Castille.

Vaincu et fait prisonnier à Nájera le 3 avril 1367, mais libéré une seconde fois contre rançon en 1368, il remporta la victoire décisive de Montiel, qui priva, le 14 mars 1369, Pierre Ier le Cruel du trône de Castille au profit de son demi-frère, Henri II de Trasta-mare. Il reçut en octobre 1370 l’épée de connétable des mains de Charles V

et mit au point une nouvelle tactique, adaptée à la médiocrité relative des effectifs dont il disposait.

Renonçant aux grandes chevau-

chées et aux prouesses chevaleresques, n’attaquant l’ennemi que par surprise et lorsque la concentration de ses forces lui assurait localement une indiscutable supériorité numérique, il chassa du royaume les forces anglaises d’Édouard III et de son fils le Prince Noir, qui, en 1374, ne contrôlaient plus que les trois ports de Calais, de Bordeaux et de Bayonne, auxquels

s’ajoutèrent, après la rupture de la trêve de Bruges (1375-1377), ceux de Cherbourg, puis de Brest. Après s’être contenté d’éloigner par la voie diplomatique l’expédition anglaise débarquée à Saint-Servan le 3 août 1379, le connétable de France reçut le commandement militaire du Languedoc, où il trouva la mort le 13 juillet 1380, en as-siégeant Châteauneuf-de-Randon, petite localité tenue par des routiers, qui lui rendirent les armes après sa mort.

Sur ordre de Charles V, reconnaissant, son corps fut inhumé à Saint-Denis, auprès de la tombe que Charles V avait préparée pour recevoir son propre corps et où il fut déposé peu après son décès, le 16 septembre suivant.

P. T.

F Cent Ans (guerre de) / Charles V / Édouard III.

F. Lot, l’Art militaire et les armées du Moyen Âge (Payot, 1947 ; 2 vol.). / R. Maran, Bertrand Du Guesclin, l’épée du roi (A. Michel, 1960).

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