sident dans le Nord-Est, en Lorraine, où les ruraux sont peu nombreux, et en Alsace, où, au contraire, la population rurale reste très forte. Sur les 4,4 millions d’habitants de la Région Rhône-Alpes, un quart se concentre dans l’agglomération de Lyon, mais le peuplement est aussi fort diffus dans l’est du Massif central, dans les vallées de la Saône, du Rhône et de l’Isère inférieure, ainsi que dans les grandes vallées et cluses des Alpes du Nord : aussi les densités rurales sont-elles de 40 à 50 dans ces régions. Plus de 5 millions de personnes sont recensées dans la France méditerranéenne. Dans les régions viticoles et maraîchères, les ruraux sont nombreux ; en Provence, le peuplement est essentiellement urbain et littoral ; on a recensé 270 000 habitants (chiffre d’ailleurs exagéré) seulement en Corse. Il y a, au total, plus de 13 millions de personnes dans cet ensemble, soit un peu plus du quart de la population totale sur une superficie proportionnellement à peu près équivalente du territoire.
Au total, 30 p. 100 des Français vivent dans des communes rurales (c’est-à-
dire où il y a moins de 2 000 habitants groupés), et 70 p. 100 sont des citadins.
Plus de 10 p. 100 résident dans des cités de moins de 10 000 habitants, et plus de 12 p. 100 dans des villes de 10 000
à 50 000 âmes. Les grandes villes sont peu nombreuses, et souvent de taille relativement modeste : les agglomérations de 100 000 à 200 000 habitants rassemblent un peu plus de 8 p. 100
de la population nationale, et les plus grandes (Paris excepté) 16,7 p. 100.
Mais, au total, la vingtaine d’agglomérations de plus de 200 000 habitants n’est guère plus peuplée que la seule agglomération parisienne, qui rassemble le sixième des Français. L’influence de Paris n’est pas suffisamment contrebalancée par celle des villes de province. Aussi les responsables de la
politique d’aménagement du territoire prônent-ils le développement de huit métropoles d’équilibre d’au moins un million d’habitants chacune : Lille, Nancy, Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes.
Une population rajeunie
Il y a en moyenne un peu plus de 105 femmes pour 100 hommes, soit un excédent global de l’ordre de 1 300 000 en 1968. Parmi les personnes nées après 1923 (moins de 45 ans en 1968), les hommes sont plus nombreux que les femmes. C’est l’inverse pour les gens plus âgés. La durée de vie est en moyenne sensiblement plus faible pour les hommes (68 ans) que pour les femmes (75 ans), et les générations masculines les plus âgées (nées entre 1880 et 1900) ont été décimées par la Première Guerre mondiale : cela se traduit par une dissymétrie très nette sur la pyramide des âges.
En 1970, un tiers des Français ont moins de vingt ans (donc nés après la Seconde Guerre mondiale) ; près de 13 p. 100 ont 65 ans et plus, et environ 54 p. 100 sont des adultes de 20
à 64 ans. Parmi ceux-ci sont particulièrement peu nombreux ceux qui sont nés entre 1914 et 1918 et entre 1935 et 1945 ; ce sont les « classes creuses », dont l’existence se marque, sur la pyramide des âges, par des rentrants marqués. Pays à fort pourcentage de personnes âgées, la France a aussi une population sensiblement rajeunie, ce qui pose de délicats problèmes d’aide aux personnes âgées et de formation scolaire et universitaire, à une époque où est relativement faible le nombre de gens en âge de travailler, donc de produire la richesse nationale (parmi lesquels se situe la majeure partie des travailleurs étrangers, qui rapatrient une part importante de leurs gains).
Les régions du Sud et du Centre (y compris le sud-est du Bassin parisien et le Morvan, mais en excluant la région lyonnaise) comportent les plus forts pourcentages de personnes âgées. Les jeunes sont au contraire plus nombreux dans l’Ouest (Bretagne et Normandie), dans le Nord et les Ardennes, en Alsace et en Lorraine, ainsi que dans les Alpes
du Nord. Les Charentes, les pays de la Loire moyenne, les régions du centre du pays, l’est du bassin de Paris et la Bourgogne ont des effectifs élevés de jeunes et de vieux.
Une forte minorité étrangère
Plus de 2 600 000 étrangers ont été recensés en France en 1968, soit un peu plus de 5 p. 100 de la population totale.
deux tiers). D’Afrique du Nord et de Yougoslavie viennent aussi une très large majorité de travailleurs.
La population étrangère est très iné-
galement répartie sur le territoire. Près de 350 000 étrangers, de nationalités fort variées, vivent dans la Région parisienne, vers laquelle par ailleurs les plus forts contingents d’immigrants ont convergé ces dernières années. Malgré les difficultés économiques récentes, les étrangers sont encore nombreux dans le Nord (Polonais, Nord-Africains) et dans la Lorraine sidérurgique (Italiens, Nord-Africains) : la Moselle est un des départements où les étrangers sont proportionnellement les plus nombreux. Très fortes aussi sont les colonies étrangères de la région lyonnaise et des Alpes du Nord (Italiens et Nord-Africains entre autres), des pays méditerranéens (Italiens en Provence, Espagnols en Languedoc et en Roussillon) et du Sud-Ouest (Espagnols et Portugais surtout) : c’est au sud d’une ligne tirée de Bordeaux à Toulouse et à Briançon que les étrangers sont, proportionnellement à la population totale, les plus nombreux. Si des étrangers travaillent dans l’agriculture, notamment dans le sud de la France, et d’autres comme gens de maison, la plupart d’entre eux sont employés dans l’industrie, essentiellement comme manoeuvres : la carte de la population étrangère en France se calque en grande partie sur celle de la population urbaine et sur celle des centres industriels. Les étrangers sont par contre peu nombreux dans le sud et l’ouest du Massif central, ainsi qu’à l’ouest d’une ligne Bordeaux-Tours-Le Havre.
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La répartition spatiale des actifs par secteurs
Environ 40 p. 100 des Français exer-
çaient une activité en 1968 : soit un peu plus de 20 millions. Les travailleurs de l’agriculture, dont le nombre ne cesse de décroître, sont environ 3 millions (soit 15 p. 100 de la population active totale). Parmi eux, on compte 500 000 salariés seulement, employés surtout dans les régions de grande culture du nord de la France et dans la région méditerranéenne. Le nombre des travailleurs de l’industrie (bâtiment et travaux publics inclus), en progrès constants, approche les 8 millions, soit près de 40 p. 100 de la population active : la très grosse majorité est, dans ce secteur, constituée de salariés. Plus rapide encore est le développement des emplois tertiaires : près de 9,2 millions de personnes, soit 45 p. 100 de la population active, travaillent dans ce secteur, aux activités de plus en plus diversifiées.
Dans les régions situées à l’ouest d’une ligne allant du Havre à Dijon et au delta du Rhône, les agriculteurs sont encore très nombreux. Ils constituent la majorité de la population active dans les régions faiblement urbanisées (Ouest armoricain, Massif central et Aquitaine intérieure) ; ils sont aussi nombreux que les travailleurs de l’industrie et du secteur tertiaire dans les régions et départements à taux d’urbanisation croissant (Basse-Loire et Loire moyenne, Charentes, Bas-Languedoc, piémont pyrénéen et surtout Gironde et Haute-Garonne). Dans la partie orientale du pays, seuls les pays de la Saône et le Jura d’une part, la Champagne, la Lorraine occidentale et la Picardie d’autre part gardent une forte teinte agricole.
Les régions frontalières de la Belgique (de Sedan à la mer), le Nord-Est, la Loire et l’Isère ont une population en majorité industrielle ; les activités tertiaires l’emportent dans la Basse-Seine, l’Alsace du Nord, la Provence et la Côte
d’Azur. Secteurs secondaire et tertiaire s’équilibrent à peu près dans l’agglomé-