Députés,
Hommes du Reichstag allemand,
A la demande du gouvernement, votre président, Hermann Gœring, vous a convoqués aujourd'hui pour me donner la possibilité devant ce forum le plus qualifié de la nation, de donner au peuple des éclaircissements sur des événements qui, je le souhaite, demeureront, pour l'éternité, dans notre histoire, un souvenir aussi plein d'enseignements qu'il l'est de tristesse.
Par suite d'une série de circonstances et de fautes personnelles, de l'insuffisance de certains hommes, des dispositions de certains autres, une crise a éclaté au sein de notre jeune Reich ; elle n'aurait pu avoir que trop facilement, dans un avenir assez rapproché, des suites véritablement destructrices. Exposer devant vous, et ainsi devant la nation, la naissance et le développement de cette crise est le but de mon discours. Mon exposé sera franc et sans ménagement. Il faudra toutefois que je m'impose certaines réserves — et ce seront les seules — celles qu'impose le souci de ne pas franchir les limites tracées par le sentiment de la pudeur.
Lorsque le 30 janvier 1933, le Maréchal Président du Reich von Hindenburg me confia la direction du nouveau gouvernement allemand qui venait d'être constitué, le Parti national-socialiste prenait la charge d'un Etat qui, aussi bien au point de vue politique qu'au point de vue économique, était en pleine décadence. Toutes les formations politiques de l'époque passée avaient contribué à cette décadence et en portaient donc leur part de responsabilité. Depuis que l'empereur et les princes allemands avaient été congédiés, le peuple allemand s'était trouvé livré à des hommes qui, en tant que représentants du monde des partis, avaient sciemment provoqué cette décadence, ou l'avaient acceptée par faiblesse. Des révolutionnaires marxistes aux nationalistes bourgeois, en passant par le centre catholique, tous les partis et leurs chefs avaient démontré leur incapacité à gouverner l'Allemagne.
Le 30 janvier 1933 n'a donc pas marqué la simple transmission de pouvoirs d'un gouvernement à un autre gouvernement mais la liquidation définitive, à laquelle toute la nation aspirait, d'un état de choses insupportable.
Préciser ces faits est nécessaire parce que (les événements l'ont montré) dans certaines têtes il semble avoir été oublié que l'on a eu jadis toute possibilité de manifester ses capacités politiques. Personne en Allemagne ne pourrait reprocher au mouvement national-socialiste d'avoir barré le chemin à des forces politiques dans lesquelles on pouvait encore placer de l'espoir.
Pour des raisons impénétrables, le destin a condamné notre peuple à servir pendant quinze ans de champ d'expérience et de cobaye aux politiciens de toutes sortes.
Il fut peut-être intéressant et amusant pour notre entourage de suivre ces expériences, mais, pour le peuple allemand, elles furent aussi douloureuses qu'épuisantes. Que l'on se rappelle cette époque et l'on évoquera tous ceux qui tour à tour se succédèrent comme chanceliers du Reich. Nous, nationaux-socialistes, avons le droit de ne pas figurer dans leur série. Le 30 janvier 1933 l'on n'a pas formé comme tant de fois auparavant, un nouveau ministère ; un nouveau régime, à cette date, a rejeté de côté une époque périmée.
Cet acte historique que fut la liquidation de la période la plus triste qui nous ait précédés dans la vie de notre nation a été légitimé par le peuple allemand lui-même. Car nous n'avons pas, comme les hommes de novembre 1918, pris possession du pouvoir en usurpateurs ; nous l'avons pris par les moyens légaux. Nous n'avons pas, comme des anarchistes sans scrupules, fait une révolution, mais, comme exécuteurs de la volonté de la nation, nous avons rejeté le régime que nous avait donné une émeute. Nous n'avons pas cru devoir assurer notre pouvoir grâce aux baïonnettes ; nous l'avons ancré dans les coeurs de nos compatriotes.
Si aujourd'hui je lis dans un certain journal étranger que je suis plein de préoccupations, et, surtout actuellement très inquiet de la situation économique, je n'ai à donner qu'une réponse à ce barbouilleur de papier : oui, j'ai des soucis mais j'en ai depuis toujours ; c'est parce que nous avions souci de notre peuple que nous l'avons défendu lorsque lui fut imposée une guerre dont il n'était en rien responsable; plus tard, après le désastre, ce sont des préoccupations encore plus graves qui ont fait de nous des révolutionnaires. Et enfin, quand après quinze ans nous avons pris la direction du pays, nos soucis et nos préoccupations ne nous ont pas abandonnés. Au contraire. On doit me croire quand je déclare que je n'ai encore jamais eu souci de moi-même, mais que depuis que la confiance du Maréchal m'a placé là où je suis, je sens tout le poids du souci que me donne la vie présente et l'avenir de notre peuple. Car le 30 janvier nous n'avons pas pris possession d'un Etat sain et en ordre mais d'un chaos économique et politique que ceux-là mêmes qui me critiquent aujourd'hui considéraient et proclamaient alors irréparables. Quant à nous, nous avons osé engager la lutte sur tous les terrains contre un destin qui paraissait inexorable.
L'enseignement d'une année et demie de gouvernement national-socialiste est significatif et clair. Celui qui veut être juste doit comparer notre réussite avec ce qui serait arrivé si nous n'avions pas vaincu. Car c'est seulement celui qui voit encore où allait le pays avant le 30 juin qui peut mesurer la grandeur de notre œuvre ; non contents d'arrêter le cours du destin, nous avons pu le redresser dans tous les domaines.
Lorsque que je me suis installé comme Chancelier à la Wilhelmstrasse, l'autorité gouvernementale n'était plus qu'un mythe... Aujourd'hui le Reich allemand n'est plus seulement une région géographique mais aussi une entité politique. Nous avons engagé le destin de notre peuple dans une voie qui, il y a deux ans, paraissait impossible à atteindre. Et, de même qu'à l'intérieur nous avons solidement assuré l'unité et par là même l'avenir du peuple allemand, nous avons à l'extérieur su faire valoir ses droits.
Mais il ne nous a pas suffi d'arracher le peuple à ses déchirements politiques. Après six mois de régime national-socialiste, notre vie politique ancienne, nos querelles de partis étaient oubliées. Chaque mois, le peuple allemand s'éloignait davantage de cette époque qui nous est devenue incompréhensible. Je n'ai pas besoin d'insister ; chaque Allemand s'en rend compte aujourd'hui : la simple pensée d'un retour au régime des partis est aussi inconcevable qu'absurde.
En face de cette Allemagne positive, de cette incarnation de toutes les valeurs qui y existent, il y avait, naturellement aussi quelque chose de négatif.
A l'œuvre d'assainissement et de relèvement de l'Allemagne ne prennent aucune part :
1) La petite équipe des désagrégateurs internationaux qui, en leur qualité de champions du communisme doctrinal politique et économique, luttent contre tout ce qui est ordonné et s'efforcent de provoquer le chaos. Nous voyons autour de nous les preuves qui rendent manifeste l'action de cette conjuration internationale. Çà et là, de pays en pays, montent les flammes de l'insurrection. Des incidents de rue, des combats de barricades, des paniques ou l'intervention de la propagande individuelle dans un but de destruction troublent aujourd'hui presque tous les pays du monde.
En Allemagne aussi quelques fous ou criminels isolés essayent encore de développer leur activité néfaste. Depuis la disparition du Parti communiste, nous enregistrons, bien qu'elles deviennent de plus en plus faibles, une tentative après l'autre de fonder et de rendre agissantes des organisations communistes à caractère plus ou moins anarchisant.
La méthode est toujours la même. Alors qu'ils présentent notre destin actuel comme insupportable, ils font l'éloge du paradis communiste de l'avenir et n'aboutissent, en réalité, qu'à faire combattre pour un enfer. Car les conséquences de leur victoire dans un pays comme l'Allemagne seraient plus destructives que tout. Heureusement le peuple allemand est maintenant si bien renseigné sur leur compte que l'immense majorité des ouvriers allemands s'est débarrassée de ces juifs internationaux « bienfaiteurs de l'humanité ». Si c'est nécessaire, l'Etat national-socialiste livrera une guerre intérieure de cent ans pour extirper et exterminer les derniers restes d'un mouvement qui répand dans le peuple le poison et la folie.