Выбрать главу

3)      Le seul homme qualifié pour être ce chef était Rœhm.

4)      M. von Papen devait être éloigné et lui-même prendrait sa place à la Chancellerie, ce qui supposait d'autres changements importants dans le gouvernement..

J'ai toujours affirmé depuis quatorze ans que les Sections d'Assaut étaient des organisations politiques qui n'avaient rien à voir avec l'armée. C'eût été à mes yeux un désaveu de mes affirmations antérieures et de toute ma politique que de placer un officier à la tête de l'armée et non pas celui qui était le chef de la S.A., le capitaine Gœring...

Le chef suprême de l'armée est le maréchal von Hindenburg, Président du Reich. En tant que chancelier, je lui ai prêté serment Sa personne nous est sacrée...

Il n'y a dans l'Etat pour porter les armes que l'armée et pour penser politiquement que le Parti national-socialiste. Le plan de Rœhm fut conçu de manière à forcer la résistance :

1)      On devait tout d'abord créer les conditions psychologiques favorables à une seconde révolution. Les services de propagande de la S.A. répandirent le bruit dans les sections que la Reichswehr voulait leur dissolution, et qu'elle m'avait, malheureusement acquis à ce projet qui était un mensonge forgé de toutes pièces.

2)      Pour parer à cette attaque, les S.A. devaient faire une seconde révolution, se débarrasser des réactionnaires d'une part et prendre eux-mêmes le pouvoir.

3)      Grâce aux quêtes effectuées sous des prétextes de charité, Rœhm avait réussi à amasser douze millions pour réaliser ses desseins.

4)      Pour pouvoir mener sans scrupules ni hésitations les batailles décisives, on avait formé des groupes spéciaux de mercenaires prêts à tout sous le nom de « Gardes d'Etat-major »...

La préparation politique de l'action sur le plan intérieur fut confiée à M. von Detten tandis que le général von Schleicher s'en chargeait sur le plan extérieur, agissant personnellement et aussi par l'entremise de son courrier, le général von Bredow. Gregor Strasser fut entraîné dans le complot

Au début de juin, je fis une dernière tentative auprès de Rœhm. Je le fis venir et eus avec lui un entretien qui dura près de cinq heures. Je lui dis avoir acquis l'impression que des éléments sans conscience préparaient une révolution nationale-bolcheviste, révolution qui ne pouvait amener que des malheurs sans nom. Je lui dis aussi que le bruit m'était parvenu que l'on voulait mêler l'armée à cette action, Je déclarai au chef d'Etat-major que l'opinion selon laquelle la SA. devait être dissoute était absolument mensongère, que je ne pouvais m'opposer à la diffusion de ce mensonge, mais qu'à toute tentative d'établir du désordre en Allemagne, je m'opposerais immédiatement moi-même et que quiconque attaquerait l'Etat devrait d'emblée me compter comme ennemi...

Si l'on pouvait encore épargner un malheur, ce ne pouvait être qu'en agissant avec la promptitude de l'éclair. Seule une répression féroce et sanglante pouvait étouffer la révolte dans l'œuf. Et il ne pouvait être question de se demander s'il valait mieux anéantir une centaine de mutins, de traîtres et de conspirateurs ou laisser tuer d'un côté de la barricade dix mille innocents S.A. et de l'autre côté dix mille autres innocents. Car si le mouvement du criminel Ernst avait pu se déclencher à Berlin, les conséquences en eussent été incalculables. Comme les mutins s'étaient servis de mon nom, ils avaient réussi entre autres à obtenir d'officiers de police sans défiance la livraison de quatre auto-mitrailleuses...

A 1 heure dans la nuit j'avais reçu les dernières nouvelles. A 2 heures du matin, je volais vers Munich. Le ministre-président Gœring avait entre-temps reçu l'ordre d'agir, de son côté, à Berlin et en Prusse. Avec son poing d'acier, il a brisé l'attaque contre l'Etat national-socialiste avant même que cette attaque ait eu lieu.»

Les mutineries se jugent par leurs propres lois. Si quelqu'un me demande pourquoi nous n'avons pas eu recours aux tribunaux réguliers, je lui répondrai ceci : à cette heure, j'étais responsable de la nation allemande et en conséquence, c'est moi qui, pendant ces vingt-quatre heures, étais, à moi seul, la Cour suprême de justice du peuple allemand. Dans tous les temps d'ailleurs on a décimé les mutins. Un seul pays n'a pas fait usage de cette disposition de son code militaire et c'est pourquoi ce pays a été brisé et vaincu, ce pays c'est l'Allemagne. Je ne voulais pas exposer le jeune Reich au destin de l'ancien.

J'ai donné l'ordre de fusiller les principaux coupables et j'ai donné l'ordre aussi de cautériser les abcès de notre empoisonnement intérieur et de l'empoisonnement étranger, jusqu'à brûler la chair vive. J'ai également donné l'ordre de tuer aussitôt tout rebelle qui lors de son arrestation, essaierait de résister. La nation doit savoir que son existence ne peut être impunément menacée par personne et que quiconque lève la main contre l'Etat, en meurt. De même chaque national-socialiste doit savoir qu'aucune situation ne le mettra à l'abri de ses responsabilités et par conséquent du châtiment..

Un diplomate étranger déclare que sa rencontre avec Schleicher et Rœhm était de nature tout à fait inoffensive. Je n'ai à discuter avec personne cette question. Les opinions sur ce qui est inoffensif ou ne l'est pas ne pourront jamais coïncider en politique. Mais, quand trois hommes coupables de haute trahison organisent une rencontre en Allemagne avec un homme d'Etat étranger, rencontre qu'ils qualifient eux-mêmes de rencontre de « service », quand ils écartent les domestiques et donnent des ordres rigoureux pour que je ne sois pas tenu au courant de cette rencontre, je fais fusiller ces hommes, même s'il est exact que dans ces conversations si secrètes l'on n'ait parlé que du beau temps, de vieilles monnaies et d'autres choses semblables.

La rançon de ces crimes a été sévère : 19 chefs supérieurs des Sections d'Assaut, 31 chefs des Sections d'Assaut et membres de ces sections ont été fusillés. De même 3  chefs des Sections Spéciales de protection (S.S.) qui avaient participé au complot 13 chefs des Sections d'Assaut ou des civils ont perdu la vie en essayant de résister lors de leur arrestation. 2 autres se sont suicidés. 5 membres du Parti qui n'appartenaient pas à la S.A. ont été fusillés pour leur participation au complot. Enfin, furent encore fusillés trois S.S. qui s'étaient rendus coupables de mauvais traitement envers des prisonniers.

L'action est terminée depuis le dimanche 1er juillet dans la nuit. Un état normal est rétabli. Une série d'actes de violence qui n'avaient rien à voir avec cette action seront déférés aux tribunaux normaux...

J'espérais qu'il ne serait plus nécessaire de défendre cet Etat les armes à la main. Puisqu'il n'en a pas été ainsi, nous nous félicitons tous d'avoir été assez fanatiques pour avoir maintenu dans le sang ce qui avait été acquis par le sang de nos meilleurs camarades...

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Outre les archives allemandes, divers témoignages oraux et les différents journaux de l'époque, nous avons consulté de nombreuses publications dont :

I) DOCUMENTS

Archives de l'Institut für Zeitgeschichte de Munich.

Forschungsstelle zur Geschichte des Nationalsozialismus, Hambourg.

Tribunal militaire international de Nuremberg : Procès des grands criminels de guerre. Baden-Raden, 1947-1949.

Protokoll des Schwurgerichts in dem Strafverfahren gegen, Josef Dietrich und Michael Lippert (Munich, 6-14 mai 1967).

Weissbuch über die Erschiessungen des 30 juin 193k, Paris, 1934.

Norman H. Raynes : The speeches of Adolf Hitler 1922-1939, Oxford, 1942.