– VOUS M’ENTENDEZ, FRED ?
– OUI.
– BIEN, L’UNITÉ EST CORRECTEMENT PROGRAMMÉE. NOS BUTS PEUVENT ÊTRE ATTEINTS.
– QUELS SONT NOS BUTS ?
– UNE SEULE TRANSFORMATION. C’EST TOUT CE DONT NOUS AVONS BESOIN MAINTENANT.
– QUEL GENRE DE TRANSFORMATION ?
– LE PASSSAGE À TRAVERS LE MOBILATOR DE L’UNITÉ D’INVERSION AXIALE-N.
– VOUS VOULEZ DIRE L’ÉLÉMENT CENTRAL DE LA MACHINE DE RHENNIUS ?
– AFFIRMATIF.
– QUE VOULEZ-VOUS QUE JE FASSE PASSER LÀ-DEDANS ?
– VOUS.
– MOI ?
– VOUS.
– POURQUOI ?
– TRANSFORMATION VITALE.
– DE QUEL GENRE ?
– INVERSION BIEN SÛR.
– POURQUOI ?
– NÉCESSAIRE. CELA REMETTRA TOUT EN ORDRE.
– EN M’INVERSANT ?
– EXACTEMENT.
– EST-CE DANGEREUX POUR MA SANTÉ ?
– PAS PLUS QUE BEAUCOUP DE CHOSES AUXQUELLES VOUS VOUS LIVREZ DANS VOS ACTIVITÉS QUOTIDIENNES.
– QUI ME L’ASSURE ?
– MOI.
– SI MES SOUVENIRS SONT EXACTS, VOUS ÊTES UN ENREGISTREMENT ?
JE XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJE XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJE XXXSPEICUSPEICUSPEICUSPEICUSPE CUSPEICUSXXXXXXXXXXXXXPEICXXXUSPEIXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
– BON, TANT PIS.
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXX XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX M’ENTENDEZ-VOUS, FRED ? M’ENTENDEZ-VOUS, FRED ?
– TOUJOURS LÀ.
– LE FEREZ-VOUS ?
– SEULEMENT UNE FOIS ?
– CORRECT. SURTOUT PAS PLUS D’UNE FOIS.
– POURQUOI ? QUE SE PASSERAIT-IL SI JE RÉPÉTAIS L’OPÉRATION ?
– IL ME MANQUE UNE SOLUTION ALGÉBRIQUE D’UNE ÉQUATION DU CINQUIÈME DEGRÉ.
– DITES-MOI ÇA EN LANGAGE CLAIR.
– CE SERAIT DANGEREUX POUR VOUS.
– À QUEL POINT ?
– MORTEL.
– JE NE SUIS PAS CERTAIN D’AIMER CETTE IDÉE.
– NÉCESSAIRE. CELA REMETTRA TOUT EN ORDRE.
– VOUS ÊTES CERTAIN QUE CE SERA L’EFFET ATTEINT ? QUE CELA CLARIFIERA LES CHOSES, APPORTERA DE L’ORDRE DANS L’IMBROGLIO ACTUEL ?
OH ! OUIXXXXX. XXXOUIOUIXXX OUIOUIOUIOUI. OUIOUIOUIOUI. OUIOUIOUIOUI. XXXXXXXXXOUI.
– JE SUIS RAVI DE VOUS VOIR SI SÛR DE VOUS.
– ALORS, LE FEREZ-VOUS ?
– C’EST SUFFISAMMENT BIZARRE POUR ÊTRE LE SEUL REMÈDE À LA GUEULE DE BOIS.
– EN LANGAGE CLAIR, S’IL VOUS PLAÎT ?
– OUI. AFFIRMATIF. JE LE FERAI.
– VOUS NE LE REGRETTEREZ PAS.
– ESPÉRONS-LE. QUAND DOIS-JE ME LIVRER À CETTE OPÉRATION ?
– DÈS QUE POSSIBLE.
– D’ACCORD. JE VAIS ESSAYER DE TROUVER UN MOYEN DE M’EN APPROCHER ENCORE UNE FOIS.
ALORS C’EST TOUTOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOU
Voilà, c’était là. Dans son intégralité. Enregistrement instantané – en moins de temps qu’il me fallut pour lever la main, armée du rasoir, et dessiner une autoroute dans la mousse à raser. Mon correspondant anonyme avait réussi à passer son message, et cette fois, il m’avait promis un résultat satisfaisant. Je me mis à chantonner. Même l’assurance incertaine d’une illumination valait mieux que l’incertitude assurée.
Quand j’eus terminé, j’évitai la pièce principale et me dirigeai vers la cuisine. Elle était petite, l’évier était rempli d’assiettes sales et l’air sentait le curry. Je me mis en devoir de me préparer un petit en-cas.
Dans le tiroir de droite, en bas, dans le réfrigérateur, au-dessus du paquet de bacon, je découvris un mot, qui disait simplement : « Souvenez-vous du numéro et de ce que je vous ai dit, s’il se révélait nécessaire de l’appeler. »
Je me répétai les chiffres dans la tête, encore et encore, tandis que je brouillais les œufs, faisais frire le bacon et griller les toasts. Puis, alors que j’allais m’asseoir pour manger, l’âne fit irruption dans la cuisine et me regarda.
– Café ? suggérai-je.
– Arrêtez ça !
– Quoi ?
– Ces chiffres. C’est extrêmement irritant.
– Quels chiffres ?
– Ceux auxquels vous pensez. On dirait un essaim d’abeilles.
J’étalai de la confiture sur un toast et mordis dedans.
– Allez vous faire foutre, dis-je. L’utilité que je peux avoir d’un âne télépathe est extrêmement restreinte, et ce que je fais dans l’intimité de mon cerveau, c’est mon affaire.
– L’esprit humain, Monsieur Cassidy, vaut rarement la peine qu’on le visite. Je vous assure que je ne me suis pas porté volontaire pour me mettre à l’écoute du vôtre. Il est évident, maintenant, que je me suis égaré en faisant état d’une courtoisie que vous ne pouvez pas apprécier. Je suppose que je devrais vous présenter mes excuses ?
– Allez-y.
– Allez vous faire foutre !
J’attaquai les œufs au bacon. Une ou deux minutes s’écoulèrent.
– Je m’appelle Sibla, dit l’âne.
Je décidai que ça ne m’intéressait pas vraiment et continuai à manger.
– Je suis un ami de Ragma – et de Charv.
– Je vois, dis-je, et ils vous ont envoyé pour m’espionner, pour explorer les derniers retranchements de mon esprit.
– Ce n’est pas vrai. J’ai reçu mission de vous protéger jusqu’à ce que vous soyez en mesure de recevoir un message et que vous agissiez en conséquence.
– Comment devez-vous me protéger ?
– En faisant en sorte que votre présence soit la plus discrète possible.
– Avec un âne qui me suit partout ? Et qui vous a envoyé ?
– J’ai parfaitement conscience de l’étrangeté de mon costume. J’étais sur le point de vous expliquer que ma tâche consistait à pourvoir à votre silence mental. En tant que télépathe, je suis capable d’amortir le bruit de vos pensées. Cela n’a pas été vraiment nécessaire jusqu’ici, toutefois, en ce sens que l’alcool les réduit considérablement Mais je suis ici pour vous protéger, vous empêcher de trahir prématurément vos coordonnées à un autre télépathe.
– Quel autre télépathe ?
– Pour être plus honnête qu’il est nécessaire, je n’en sais rien. Il a été décidé à un niveau plus élevé que le mien qu’il se pourrait qu’un télépathe soit impliqué dans cette affaire. On m’a envoyé ici à la fois pour vous empêcher de faire trop de bruit et pour bloquer toute action qu’un télépathe hostile pourrait entreprendre pour vous contacter. Il entre également dans ma mission de tenter de déterminer l’identité et les coordonnées de cet individu.