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Josepha se précipita et caressa de sa langue le membre tendu. Les reins et les fesses de la fille, plus hauts que son torse, semblaient s’offrir à leur violeur. Le colonel écarta Josepha, saisit son sexe de la main gauche, l’appuya sur celui de sa victime, et y entra lentement freiné par les muqueuses qui se défendaient. Dans cette position, il allait beaucoup plus loin et la fille poussa un hurlement de douleur, essayant de lui échapper.

— Salope, rugit le colonel, tu veux te défendre, je vais te l’enfoncer jusque dans la gorge !

Ses deux mains crispées sur ses hanches, la maintenant impitoyablement, d’un féroce coup de reins, il acheva de propulser sans ménagement son sexe énorme jusqu’à ce que leurs peaux se touchent.

La fille hurla de nouveau, déchaînant les lazzis de ses tourmenteurs. Le second Colombien fit le tour du pouf, lui releva la tête en la tirant par les cheveux et lui pinça le nez. Comme elle ouvrait la bouche, il y enfourna d’un coup un sexe trapu et rouge. Émoustillé, le colonel se retira un peu, puis revint de toute sa longueur dans le sexe de la jeune Américaine. Il en avait la sueur au front : l’impression de violer une vierge. Derrière lui, Justo le Colombien ricana.

— Dépêche-toi ! J’ai envie de ses fesses.

— Moi aussi, fit une autre voix.

Le colonel sentit la semence monter de ses reins, accéléra son va-et-vient puis explosa avec un bramement de joie, avant de se retirer encore dressé. Sa place fut prise aussitôt par Justo.

* * *

Malko, au volant de la Toyota, remontait l’avenida Maximo Gomez vers le nord, traversant des quartiers de plus en plus minables. Il était déjà à près de huit kilomètres du bord de mer et la ville continuait. Les villas avaient fait place à des entrepôts, des garages, et enfin à des masures en bois. À côté de lui, Milton Brabeck scrutait les façades obscures. Aucune trace du dancing bordel Herminia.

Encore deux kilomètres dans le noir et ils arrivèrent à un grand pont métallique enjambant le rio Isabella. Ils étaient sortis de l’agglomération de Saint-Domingue.

Demi-tour. Ils repartirent, longeant un bidonville. Malko aperçut soudain sur sa gauche des néons dans une rue transversale. Il tourna et découvrit enfin l’enseigne Herminia.

Un des bordels appartenant au colonel Ricardo Gomez.

À peine étaient-ils sortis de la Toyota qu’un homme s’approcha, leur offrant de très jeunes filles pour un prix extrêmement modique. Le regard de Milton Brabeck le fit fuir.

Ils furent agressés par la musique dès l’entrée. Du merengue qui balançait à fond la caisse. Une grosse boule multicolore tournait au-dessus d’une piste au plancher de bois, encadrée de boxes sombres. Partout des filles. Une douzaine dansaient toutes seules, paraissant s’amuser beaucoup, d’autres, écrasées contre des clients, se frottaient à faire jaillir des étincelles afin d’inciter leurs partenaires à les suivre dans les chambres voisines… Dès que Malko et Milton Brabeck s’installèrent à une table, une meute de filles s’abattit sur eux, réclamant de la bière et du rhum. Une grande métisse très foncée, à la croupe de rêve, s’assit sur les genoux de Milton tandis qu’une autre parvenait à glisser sa main vers sa zone vitale.

Malko évita le drame en calmant Milton d’un regard. Une fille vint à son tour se coller à lui et il lui demanda :

— Où est la Cucaracha ?

Elle eut un rire bête et ne répondit pas… Il posa la même question à une autre fille qui lui désigna un local au fond du dancing.

— Por aqui !

Il alla voir. C’était la même chose version climatisée. Une fille à la peau très sombre, sculpturale, tournait comme une toupie sur elle-même avec un décolleté jusqu’au ventre, les lèvres recouvertes de peinture phosphorescente. D’autres attendaient dans l’ombre des boxes. En voyant Malko, une très jeune n’hésita pas à relever sa mini, exposant une fourrure noire et fournie.

Il interrogea le barman. Pas de Cucaracha. Il revint à leur table. Une des filles avait réussi à entraîner Milton sur la piste. Agrippée à lui, elle ondulait comme une folle. L’Américain jeta à Malko un regard de détresse et parvint à regagner la table, l’air d’un naufragé…

— C’est pas possible, soupira-t-il, ce sont des guenons !

Malko prit un billet de cent pesos et le glissa dans le décolleté de la fille qui s’accrochait à lui.

— Trouve-moi la Cucaracha.

Elle s’éloigna pour réapparaître quelques instants plus tard avec une espèce de danseur mondain aux épaules de docker et au sourire huileux.

— Caballeros ! lança-t-il, je suis heureux de vous accueillir à l’Herminia. Que puis-je faire pour vous ? Comme vous le voyez, nous avons les plus jolies filles de la ville…

— Je voudrais voir la Cucaracha, dit Malko.

L’autre eut une mimique étonnée.

— La personne que vous appelez ainsi n’est pas ici, ce soir…

— Où est-elle ?

Le visage du Dominicain se renfrogna.

— Je ne sais pas, señor. Mais je peux vous aider. Vous avez choisi une fille ?

— Oui, fit Malko.

L’autre s’épanouit aussitôt.

— Muy bien ! Vous avez bon goût. Celle qui est là ?

— Non, dit Malko, c’est une jeune Américaine qui s’appelle Kareen.

Le regard du taulier se déroba et il dit d’une voix moins assurée :

— Kareen ? Señor, je ne connais personne de ce nom, et il n’y a pas d’étrangères ici, seulement des Dominicaines et des Haïtiennes. Toutes saines…

Soudain, Milton explosa. Se dressant comme un diable hors de sa boîte, il attrapa le taulier par la gorge et se mit à lui cogner la tête contre un pilier voisin. Étant donné sa carrure impressionnante, personne ne songea à intervenir.

— Tu vas nous dire où est Kareen, fumier !

Malko arracha Milton de sa proie.

Le taulier, reprenant son souffle, en profita pour filer.

— Je vais me renseigner, señor !

Il s’éloigna en se tenant la gorge, bousculant les filles muettes de surprise, immobilisées sur la piste.

L’attente fut courte. Deux minutes plus tard, quatre hommes surgirent du bar. Aussi larges que hauts, le front bas et l’oeil méchant. L’un d’eux tenait une batte de base-ball, un autre une bouteille brisée. Ils longèrent la piste, coupant le chemin de la sortie.

Milton Brabeck se dressa avec un hennissement de joie.

— On va enfin engager le dialogue !

Il attendit que les quatre hommes se trouvent à quelques mètres. Ils ne virent même pas sa main cueillir la « micro Uzi » dans son dos, dissimulée par sa veste.

La rafale partit avec un crissement qui couvrit à peine le merengue, désintégrant la grosse boule lumineuse dont les éclats criblèrent les filles qui dansaient dessous. Elles se dispersèrent avec des hurlements terrifiés. Milton avait déjà remis un chargeur dans son Uzi. Les jambes écartées, il la braqua sur les quatre videurs et leur fit signe d’approcher.

— On cherche un renseignement, cria-t-il en anglais. Vous avez trente secondes pour le donner. Toi, le gros ! Où est la Cucaracha ?

Celui qu’il interpellait resta muet, la bouche ouverte. Milton Brabeck abaissa légèrement le canon de l’Uzi, il y eut un bruit de soie déchirée et le plancher sembla tomber en poussière à côté de ses pieds. Le canon remonta, visant le ventre…

— Je compte, cria le gorille. Cinq, quatre…