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Le sang palpitait dans son membre, l’instinct fut le plus fort. De toutes ses forces, il pénétra le ventre de Jessica.

Le hurlement faillit le désarçonner. La bouche ouverte, Jessica criait tout simplement de plaisir, les yeux révulsés. Automatiquement, ses mains se resserrèrent sur sa nuque, son bassin se mit à s’agiter furieusement. Quelques instants plus tard, ondulant sur lui, elle le suppliait.

— Défonce-moi ! Défonce-moi !

Il plongeait au fond d’elle, au plus loin, chacun de ses coups de reins ponctué par un hurlement de Jessica. Les jambes de la jeune femme se nouèrent autour des siennes, pour mieux le verrouiller, et son pubis se jeta avec encore plus de force contre lui. Quand Malko explosa en elle, elle poussa un hurlement de possédée, puis retomba, ses cheveux noirs collés par la transpiration, le chemisier défait, les prunelles révulsées.

— Maman !

Malko tourna brusquement la tête. Une petite fille blonde, en chemise de nuit, les regardait fixement.

Chapitre XVII

Jessica Hayes se redressa brusquement et poussa une exclamation horrifiée.

— Priscilla ! Qu’est-ce que tu fais là ?

— Je t’ai entendu crier, maman, fit la petite fille, j’ai pensé que tu faisais un cauchemar…

— Mais non, tout va bien, affirma Jessica Hayes. Remonte te coucher.

La petite fille obéit docilement. Dès qu’elle fut partie, Jessica retomba avec un soupir.

— Voilà pourquoi, je ne voulais pas faire l’amour ! Je me connais, je ne sais pas être silencieuse.

— Le mal est fait, dit Malko.

Ils demeurèrent enlacés un long moment, mais son désir n’était pas tombé. Ils recommencèrent à s’échauffer et, cette fois, Jessica, dépouillée de sa mini, l’enfourcha et s’empala sur lui avec un cri rauque.

Pendant un moment, elle bougea à peine, les yeux clos, se frottant avec douceur, se mordant les lèvres pour ne pas crier. Puis, elle baissa la tête et demanda :

— Caresse-moi les seins.

Ils étaient pleins et lourds. Malko les empoigna, les malaxa, les tortura. Jessica grondait de plus en plus fort et le balancement de son bassin s’accélérait. Les mains en coupe, il se mit à serrer très fort les pointes brunes tandis qu’il la soulevait de coups de reins de plus en plus violents. Il la sentit venir et un cri de bête blessée s’échappa de sa gorge, un râle profond comme celui de la mort. Puis, elle s’abattit sur lui, pantelante et palpitante. Cette fois, la petite fille n’apparut pas.

Beaucoup plus tard, elle alla se verser un grand verre de Gaston de Lagrange et revint, réchauffant le cognac entre ses doigts, la bouche encore gonflée de plaisir.

— Je ne fais pas l’amour assez souvent, remarqua-t-elle. Parfois, j’en ai tellement envie que je vais seule au Willard pour me faire draguer. Mais je me dégonfle toujours au dernier moment. J’ai peur du sida.

— Pourquoi n’as-tu pas un amant régulier ?

Elle repoussa ses cheveux noirs en arrière avec une moue.

— Je suis difficile, exigeante même. Et j’ai du mal à vivre avec un homme. Et puis, il y a Priscilla. Elle est très jalouse.

Quel curieux personnage… Ils bavardèrent encore un moment et Malko se prépara à prendre congé :

— Je te vois demain ?

— Non, dit-elle, je m’occupe de Priscilla.

— Et lundi, à Arlington ?

— Ça m’est très difficile, dit-elle. J’ai un boulot fou. Ça risque de donner l’éveil. Tu ne peux pas te passer de moi ?

— J’essaierai… dit Malko. Mais retrouvons-nous au Willard vers six heures.

Elle le raccompagna et murmura tendrement :

— Ne viens pas trop souvent… Je prendrais de mauvaises habitudes.

* * *

Un soleil radieux donnait aux pelouses du cimetière d’Arlington un air presque gai. Les visiteurs étaient réapparus, rendant la tâche de Malko plus délicate. Embusqué derrière l’énorme pierre tombale du général Lee Grant, il observait la section No 7. Milton Brabeck se trouvait dans le parking visiteurs, les deux hommes étant reliés par des Motorola codés. Ils devaient se méfier de tout le monde, même du FBI.

Si on les découvrait, cela déclencherait une enquête qui déboucherait Dieu sait sur quoi…

Il consulta sa montre : une heure et quart. William Nolan n’allait pas tarder s’il venait s’incliner sur la tombe de son fils pour l’anniversaire de sa mort. Il braqua ses jumelles vers l’entrée et vit bientôt apparaître dans son champ de vision l’Oldsmobile noire du numéro 2 de la CIA, suivie par une Dodge grise de protection. William Nolan descendit du véhicule et s’engagea dans Mac Cullan Drive. Grâce à ses jumelles, Malko ne le lâchait pas.

Le cérémonial fut exactement le même que la fois précédente. L’Américain demeura quelques instants immobile, les mains croisées devant lui, plongé dans une profonde méditation, puis il repartit de son pas lent après s’être baissé pour arracher un peu de mousse.

Malko balaya l’horizon de ses jumelles. Sur sa gauche, il crut alors apercevoir une silhouette d’homme collée à un arbre, à côté du Mémorial JF Kennedy. Quand il revint dessus, elle avait disparu. Est-ce qu’on l’observait ? Troublé, il mit quelques secondes à retrouver William Nolan, en train de regagner sa voiture qui démarra aussitôt. Malko regarda sa montre : le cimetière fermait à cinq heures trente. Il avait décidé de rester jusqu’à la fermeture. Sans trop savoir ce qu’il espérait. Il avait donc trois heures et demie à attendre. Une chose l’intriguait : l’homme qu’il lui avait semblé apercevoir près du JFK Memorial. Lentement, il inspecta l’immense cimetière à travers ses jumelles sans rien apercevoir.

Et si le FBI l’avait repéré ? Il était possible qu’il surveille Arlington quand William Nolan y venait.

* * *

Il était seize heures quinze quand Malko aperçut dans l’allée parallèle un fourgon blanc en train de remonter vers le nord. C’était rare à Arlington où seuls les véhicules de service étaient autorisés. Il le suivait machinalement du regard quand le fourgon s’arrêta en face d’une grosse stèle au coin de Crook Walk. Il en sortit un homme chauve et bedonnant, une couronne à la main. Il débarrassa la stèle de l’ancienne, arrangea la nouvelle, brossa un peu le marbre et repartit.

Dans ses jumelles, Malko aperçut l’inscription en noir sur les flancs de l’Econoline blanche : « H. Feldstein, gardens & flowers. 2316 Wisconsin avenue Washington DC. »

Il remonta dans son véhicule et continua son manège. Vingt minutes plus tard, il stoppait devant la tombe de John Nolan et y changeait la modeste couronne, observé par Malko qui n’avait rien de mieux à se mettre sous la dent. Le fourgon parti, il restait encore une heure et quart à attendre. Il eut beau se crever les yeux, personne n’approcha plus de la tombe du fils de William Nolan. À cinq heures vingt-cinq, alors que la nuit commençait à tomber, il prit le chemin du parking. Frustré.

Il n’avait plus grand-chose à se mettre sous la dent, à part le fleuriste, qui paraissait pourtant bien innocent.

* * *

Jessica Hayes regardait nerveusement sa montre quand Malko apparut. Il eut à peine le temps de s’asseoir qu’elle lui dit :

— Je suis désolée, j’ai une réunion à F Street avec mon patron dans dix minutes. Qu’a donné Arlington ?

Malko lui parla du fleuriste. Jessica, déjà debout, ne semblait pas passionnée.

— Je dirai ça à oncle Franck demain matin. De toute façon, il m’a transmis un rendez-vous pour faire le point : demain cinq heures à la « safe-house ».