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DU MÊME AUTEUR
Dédicace
NOTE DE L'AUTEUR
LIVRE I - LES LIEUX
Première partie - Dongo, Hôtel Stendhal
1.
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Deuxième partie - Bellagio, Villa Bardi
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17.
Troisième partie - Paris, Hôtel Crillon
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20.
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24.
Quatrième partie - Paris, Pavillon Laurent
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27.
Cinquième partie - Parme, Palazzo Ducale
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29.
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32.
LIVRE II - LES SOUVENIRS
Sixième partie - Joachim de Flore
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35.
36.
37.
38.
Septième partie - Clélia et Ariane
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41.
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43.
44.
45.
46.
47.
48.
LIVRE III - LES SENTIMENTS
Huitième partie - L'indifférence
49.
50.
Neuvième partie - L'amour ou la part de Dieu
51.
© Librairie Arthème Fayard, 1994.
978-2-213-64207-9
DU MÊME AUTEUR
Romans
Le Cortège des vainqueurs, Laffont, 1972.
Un pas vers la mer, Laffont, 1973.
L'Oiseau des origines, Laffont, 1974.
La Baie des Anges:
La Baie des Anges, Laffont, 1975.
Le Palais des Fêtes, Laffont, 1976.
La Promenade des Anglais, Laffont, 1976.
Que sont les siècles pour la mer, Laffont, 1977.
Les Hommes naissent tous le même jour:
Aurore, Laffont, 1978.
Crépuscule, Laffont, 1979.
Une affaire intime, Laffont, 1979.
France, Grasset, 1980, et Le Livre de Poche.
Un crime très ordinaire, Grasset, 1982, et Le Livre de Poche.
La Demeure des puissants, Grasset, 1983.
Le Beau Rivage, Grasset, 1983, et Le Livre de Poche.
Belle Époque, Grasset, 1986, et Le Livre de Poche.
La Route Napoléon, Laffont, 1987, et Le Livre de Poche.
Une affaire publique, Laffont, 1989, et Le Livre de Poche.
Le Regard des femmes, Laffont, 1991, et Le Livre de Poche.
La Fontaine des Innocents, Fayard, 1992, et Le Livre de Poche.
L'Amour au temps des solitudes, Fayard, 1993, et Le Livre de Poche.
Les Rois sans visage, Fayard, 1994.
Histoire, essais
L'Italie de Mussolini, Perrin, 1964 et 1982, et Marabout.
L'Affaire d'Éthiopie, Le Centurion, 1967.
Gauchisme, réformisme et révolution, Laffont, 1968.
Maximilien Robespierre. Histoire d'une solitude, Perrin, 1968 et 1994.
Histoire de l'Espagne franquiste, Laffont, 1969.
Cinquième Colonne, 1939-1940, Plon, 1970 et 1980, éd. Complexe, 1984.
Tombeau pour la Commune, Laffont, 1971.
La Nuit des Longs Couteaux, Laffont, 1971.
La Mafia, mythe et réalités, Seghers, 1972.
L'Affiche, miroir de l'histoire, Laffont, 1973 et 1989.
Le Pouvoir à vif, Laffont, 1978.
Le XXe Siècle, Perrin, 1979.
Garibaldi, la force d'un destin, Fayard, 1982.
La Troisième Alliance, Fayard, 1984.
Les idées décident de tout, Galilée, 1984.
Le Grand Jaurès, Laffont, 1984, et 1994.
Lettre ouverte à Robespierre sur les nouveaux Muscadins, Albin Michel, 1986.
Que passe la Justice du Roi, Laffont, 1987.
Jules Vallès, Laffont, 1988.
Les Clés de l'histoire contemporaine, Laffont, 1989.
Manifeste pour une fin de siècle obscure, Odile Jacob, 1990.
La gauche est morte, vive la gauche, Odile Jacob, 1990.
L'Europe contre l'Europe, Le Rocher, 1992.
Une femme rebelle, vie et mort de Rosa Luxemburg, Presses de la Renaissance, 1992.
Jè, Histoire modeste et héroïque d'un homme qui croyait aux lendemains qui chantent,
Stock, 1994.
Politique-fiction
La Grande Peur de 1989, Laffont, 1966.
Guerre des gangs à Golf-City, Laffont, 1991.
Conte
La Bague magique, Casterman, 1981.
En collaboration
Au nom de tous les miens, de Martin Gray, Laffont, 1971, et Le Livre de Poche.
roman
« J'avouerai que j'ai eu la hardiesse de laisser aux personnages les aspérités de leurs caractères... A quoi bon leur donner la haute moralité et les grâces des caractères français, lesquels aiment l'argent par-dessus tout et ne font guère de péchés par haine ou par amour? Les Italiens de cette nouvelle sont à peu près le contraire. »
STENDHAL,
Avertissement
à
La Chartreuse de Parme.
Pour les « happy few » et les « âmes sensibles », qui se souviennent de Clelia Conti et donc de la ville de Stendhal, un 5 décembre.
NOTE DE L'AUTEUR
Les personnages et situations de ce roman ne sont pas plus vrais que ceux de La Chartreuse de Parme.
Doivent-ils tout au romancier? Voire...
LIVRE I
LES LIEUX
Première partie
Dongo, Hôtel Stendhal
1.
ILS m'ont dit : « Elle est morte. »
Après, j'ai oublié ce que j'ai fait.
Puis je suis entré dans un hangar qui tenait lieu de morgue. Je ne connaissais pas la ville, mais c'était dans le quartier du port. Des mâts, des rames, des voiles, des cordages étaient entassés contre les cloisons. Les barques alignées au fond, dans la pénombre où je distinguais quelques silhouettes, semblaient s'avancer vers moi. Elles étaient placées sur des chevalets semblables à ceux sur lesquels reposait le cercueil.
Un homme attendait là. Je l'avais déjà croisé dans le bureau du lieutenant de carabiniers. Il s'est penché sur le cercueil et, d'une voix monocorde, il a confirmé que c'était bien celle-là qu'il avait repêchée. Il m'a aperçu et, d'un ton sourd, il a ajouté qu'il se souviendrait d'elle toute sa vie.
En passant près de lui, j'ai voulu lui serrer la main, mais il s'est écarté d'un mouvement brusque. J'ai alors vu le hublot placé à l'extrémité du couvercle déjà vissé.
La tête d'Ariane était bandée.
On m'a soutenu.
J'ai pensé : « Il faut que je traverse le lac avec elle. »
Je suis allé vers l'homme, comme s'il avait été le passeur. Je l'ai supplié de me conduire là où il l'avait trouvée, de me raconter tout ce qu'il savait. Il n'a pas répondu.
Deux jours plus tard, il se tenait à l'entrée du cimetière de Dongo, les yeux tournés vers le lac que je découvrais à mon tour, immense et noir.
- Racontez-moi, lui ai-je demandé une nouvelle fois.
Il m'a observé, dissimulant une cigarette dans sa main repliée, comme font souvent les ouvriers sur les chantiers.
- Aidez-moi, ai-je ajouté en lui saisissant le bras.
Il s'est dégagé brutalement, sans reculer.
Sa peau plissée, brune, était striée de petites rides pareilles à des coups de griffes recouverts par la poussière grisâtre d'une barbe de plusieurs jours.
- Je manoeuvrais la drague, a-t-il répondu d'un ton bourru. C'est tout. C'est tombé sur moi. Je n'ai jamais eu de chance.
Je l'ai suivi par le sentier qui descendait vers le lac. Les massifs de lauriers étaient si luxuriants et si fleuris qu'ils cachaient la berge. Derrière la profusion des feuilles rugueuses et des larges pétales à la couleur délavée, on n'apercevait que les montagnes de l'autre rive, les façades des grandes villas de Bellagio et, au sud, émergeant de la brume, les toits de la ville de Côme.