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L’immeuble de trois étages où se trouve l’appartement de Grace existe lui aussi à Glasgow et offre effectivement une vue directe sur la tour de l’université.

Nul besoin de s’étendre sur Nuuk, la capitale du Groenland, mais je précise que le minuscule village inuit de Kapisillit n’est pas une invention, et qu’il est effectivement accessible par bateau pour les touristes. À ce titre, je tiens à remercier mon camarade et ami romancier Mo Malø, grand spécialiste du polar groenlandais, pour m’avoir aidé à dénicher ce petit bourg perdu au fond du fjord et qui correspondait parfaitement aux besoins de mon intrigue. Je ne saurais ainsi trop vous conseiller sa trilogie policière groenlandaise Qaanaaq, Diskø et Nuuk (Éditions Points et La Martinière), si angoissante et immersive que l’on frissonne vraiment dans tous les sens du terme.

Enfin, la base militaire américaine de Thulé est au cœur d’une grande polémique au Groenland (que je vous laisse découvrir dans d’autres romans que le mien, au hasard, Qaanaaq), et je vous déconseille d’aller y faire un tour par vos propres moyens.

Qu’en est-il des faits scientifiques au cœur de l’enquête ? D’abord, concernant la baisse du QI en Occident, il existe de multiples articles et ouvrages qui explorent la question. On débat de la pertinence du QI comme évaluation de l’intelligence, et certains chercheurs tempèrent ce que d’autres considèrent comme une chute alarmante. Mais tous s’accordent sur au moins un tassement occidental qui contraste sérieusement avec l’envolée des chiffres en Asie. Vient ensuite l’identification des causes, qui vont de la consommation outrancière des écrans récréatifs à la moindre exigence scolaire, en passant par les pesticides. Sur ce point précisément, prudence et discernement ne manqueront pas de guider vos recherches.

Le projet d’Olympe de redonner vie aux génies du passé m’a été inspiré par une véritable initiative. En 2019, un groupement de chercheurs français, italiens, espagnols, américains et canadiens a lancé le Leonardo Project. L’équipe, constituée de biologistes, anthropologues, historiens de l’art et experts de la police scientifique s’est donné pour mission de trouver le code génétique de Léonard de Vinci, afin de percer les secrets de son cerveau génial. Ils pensent récolter l’ADN du savant sur une mèche de cheveux retrouvée récemment chez un collectionneur, et qui serait authentique. Ou, au pire, ils envisageraient de retrouver de l’ADN sur les toiles du peintre connu pour utiliser ses doigts dans la composition de ses œuvres. Dans le roman, Olympe a franchi une étape de plus : le clonage des génies du passé à partir du séquençage de leur ADN. Sachant que le clonage humain est actuellement possible et que la seule (et heureuse) limite est éthique…

En ce qui concerne la « captologie », l’université de Stanford possède bien un département consacré à cette science de la persuasion et de la manipulation. C’est le Stanford Persuasive Technology Lab. Pour ceux qui auraient l’ambition de devenir les futurs dirigeants d’Olympe, vous pouvez donc commencer votre initiation ici : https://captology.stanford.edu/

Sinon, Facebook, Instagram, Tinder, etc., existent vraiment. J’ai vérifié sur Google. Blague à part, toutes ces interfaces, ainsi que tous les jeux type Candy Crush, utilisent incontestablement la méthode addictive de la « récompense aléatoire », qui fait des miracles ou des ravages selon le point de vue. D’ailleurs, maintenant que vous en connaissez le principe, la supercherie va vous sauter aux yeux. Et pour celles et ceux qui douteraient encore, je vous encourage vivement à lire La Fabrique du crétin digital de Michel Desmurget (Seuil), La Civilisation du poisson rouge. Petit traité sur le marché de l’attention de Bruno Patino (Grasset), et d’aller visionner ou lire quelques interventions du repenti Tristan Harris (ex « philosophe produit » chez Google) qui a fondé le mouvement « Time Well Spent » et qui dénonce tous les secrets de la technologie de l’addiction sur les réseaux sociaux. Même si son discours est déjà récupéré par les géants de la Silicon Valley… Des géants dont la philosophie a été admirablement bien résumée par le journaliste Guillaume Erner : « La morale de l’histoire, la voilà. Livrez vos enfants aux écrans, les fabricants d’écrans continueront à livrer leurs enfants aux livres. »

Viennent enfin vos questionnements sur les révélations astrophysiques faites à Grace dans la base de Thulé. Et c’est là que débute le vrai vertige, parce que toutes les théories exposées et les découvertes évoquées sont puisées directement dans la littérature scientifique la plus sérieuse. Sur les limites de la théorie du big bang, l’incertitude autour de l’instant zéro et le principe du big bounce (l’Univers rebond), faites-vous plaisir (ou peur) en lisant le lumineux Étienne Klein et notamment son ouvrage Discours sur l’origine de l’Univers (Flammarion). Vous lirez également avec stupéfaction les articles du physicien et mathématicien Roger Penrose, qui travaille depuis des années sur les preuves de son modèle « d’Univers cyclique ». Et vous serez, comme je le fus, très intrigué par cette publication de juin 2006 du physicien Anthony Zee, de l’université de Californie à Santa Barbara, et de son collègue Stephen Hsu, de l’université d’Oregon, qui suggèrent qu’un message pourrait être encrypté dans l’Univers, et plus précisément dans le fond diffus cosmologique. Un message présent depuis des milliards d’années, dont les deux scientifiques disent ignorer le contenu, mais qui serait forcément d’essence mathématique et fournirait un code universel…

Bonnes recherches à vous et si vraiment vous séchez, envoyez-moi un petit « message »…

Remerciements

Première lectrice depuis toujours, je remercie ma femme, Caroline, pour son éternelle bienveillance et ses indispensables encouragements des tout premiers instants, lorsque l’étincelle de ce qui va devenir feu est encore si fragile. Rares sont les personnes qui savent souffler avec ferveur mais douceur sur la délicate braise. Et dans le feu de l’action de l’écriture, elle sait également débloquer des situations narratives dans lesquelles je me débats parfois comme une mouche au fond d’un verre. Je n’oublierai pas non plus ce qu’elle m’a dit le jour où je lui ai annoncé que je venais de terminer mon nouveau roman. Fébrile, je l’entendais déjà consacrer ce moment important avec une solennité émue. C’est alors que d’un sourire ravi accompagné d’une voix enchantée, elle m’a lancé : « Ah, tu vas enfin pouvoir laver le sol de la cuisine ! » Voilà, vous savez désormais pourquoi j’écris des romans : pour retarder le plus possible le moment de passer la serpillière sur le carrelage. Quand elle sortira son livre (une captivante et enivrante romance historique), ce qui ne devrait plus tarder, je me ferai un plaisir de lui tendre le balai !

Autre pilier du long (mais passionnant) processus d’écriture, mon ami Olivier Pannequin, qui passe un temps considérable à lire, relire, et me dire sincèrement ce qu’il pense de chaque idée, chaque chapitre. Critique, mais aussi force d’encouragements et de propositions, mon endurance au travail lui doit beaucoup.

Je pense également à mes éditeurs de chez XO, Bernard Fixot, Édith Leblond, Renaud Leblond, qui, année après année, me permettent de réaliser mon rêve en m’offrant l’association parfaite de la liberté créative et de la diffusion de mes romans au plus grand nombre. Je sais la rareté de ce privilège.

Merci à Camille le Doze, mon éditrice sur ce roman, avec qui ce fut un réel plaisir de travailler dans l’enthousiasme, l’échange et l’exigence.