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Elle crie en s'en allant:

– Sales petits voyous! Impertinents avec ça!

En rentrant, nous jetons dans l'herbe haute qui borde la route les pommes, les biscuits, le chocolat et les pièces de monnaie.

La caresse sur nos cheveux est impossible à jeter.

Bec-de-Lièvre

Nous pêchons à la ligne dans la rivière. Bec-de-Lièvre arrive en courant. Elle ne nous voit pas. Elle se couche dans l'herbe, remonte sa jupe. Elle n'a pas de culotte. Nous voyons ses fesses nues et les poils entre ses jambes. Nous n'avons pas encore de poils entre les jambes. Bec-de-Lièvre en a, mais très peu.

Bec-de-Lièvre siffle. Un chien arrive. C'est notre chien. Elle le prend dans ses bras, elle se roule avec lui dans l'herbe. Le chien aboie, se dégage, se secoue et part en courant. Bec-de-Lièvre l'appelle d'une voix douce en se caressant le sexe avec les doigts.

Le chien revient, renifle plusieurs fois le sexe de Bec-de-Lièvre et se met à le lécher.

Bec-de-Lièvre écarte les jambes, presse la tête du chien sur son ventre avec ses deux mains. Elle respire très fort et se tortille.

Le sexe du chien devient visible, il est de plus en plus long, il est mince et rouge. Le chien relève la tête, il essaie de grimper sur Bec-de-Lièvre.

Bec-de-Lièvre se retourne, elle est sur les genoux, elle tend son derrière au chien. Le chien pose ses pattes de devant sur le dos de Bec-de-Lièvre, ses membres postérieurs tremblent. Il cherche, approche de plus en plus, se met entre les jambes de Bec-de-Lièvre, se colle contre ses fesses. Il bouge très vite d'avant en arrière. Bec-de-Lièvre crie et, au bout d'un moment, elle tombe sur le ventre.

Le chien s'éloigne lentement.

Bec-de-Lièvre reste couchée pendant un certain temps, puis elle se lève, nous voit, elle rougit. Elle crie:

– Sales petits espions! Qu'est-ce que vous avez vu?

Nous répondons:

– Nous t’avons vue jouer avec notre chien.

Elle demande:

– Je suis toujours votre copine?

– Oui. Et nous te permettons de jouer avec notre chien tant que tu veux.

– Et vous ne direz à personne ce que vous avez vu?

– Nous ne disons jamais rien à personne. Tu peux compter sur nous.

Elle s'assied dans l'herbe, elle pleure:

– Il n'y a que les bêtes qui m'aiment.

Nous demandons:

– Est-ce vrai que ta mère est folle?

– Non. Elle est seulement sourde et aveugle.

– Que lui est-il arrivé?

– Rien. Rien de spécial. Un jour, elle est devenue aveugle et, plus tard, elle est devenue sourde. Elle dit que pour moi ce sera pareil. Vous avez vu mes yeux? Le matin, quand je me réveille, mes cils sont collés, mes yeux sont pleins de pus.

Nous disons:

– C'est certainement une maladie qui peut être guérie par la médecine.

Elle dit:

– Peut-être. Mais comment aller chez un médecin sans argent? De toute façon, il n'y a pas de medecin. Ils sont tous au front.

Nous demandons:

– Et tes oreilles? Tu as mal aux oreilles?

– Non, avec mes oreilles, je n'ai aucun problème. Et je crois que ma mère non plus. Elle fait semblant de ne rien entendre, ça l'arrange quand je lui pose des questions.

Exercice de cécité et de surdité

L'un de nous fait l'aveugle, l'autre fait le sourd. Pour s'entraîner, au début, l'aveugle attache un fichu noir de Grand-Mère devant ses yeux, le sourd se bouche les oreilles avec de l'herbe. Le fichu sent mauvais comme Grand-Mère.

Nous nous donnons la main, nous allons nous promener pendant les alertes, quand les gens se cachent dans les caves et que les rues sont désertes.