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E t pourrir soubz riche tumbeau. "

XXXVII

Qu'avoir esté seigneur… Que dis?

Seigneur, lasse! ne l'est il mais?

Selon les davitiques diz,

Son lieu ne congnoistra jamaiz.

Quant du seurplus, je m'en desmez

Il n'appartient a moy, pecheur;

A ux theologiens le remectz,

Car c'est office de prescheur.

XXXVIII

Si ne suis, bien le considere,

Filz d'ange, portant dyademe

D'estoille ne d'autre sidere.

Mon pere est mort, Dieu en ait l'ame;

Quant est du corps, il gist soubz lame..

J'entens que ma mere mourra,

– Et le scet bien, la povre femme -

Et le filz pas ne demourra.

XXXIX

Je congnois que povres et riches,

Sages et folz, prestres et laiz,

Nobles, villains, larges et chiches,

Petiz et grans, et beaulx et laiz,

Dames à rebrassez collez,

De quelconque condicion,

Protans atours et bourrelez,

Mort saisit sans exception.

XL

E t meure Paris et Helaine,

Quiconques meurt, meurt à douleur

Telle qu'il pert vent et alaine;

Son fiel se creve sur son cuer,

Puis sue, Dieu scet quelle sueur!

Et n'est qui de ses maulx l'alege:

C ar enfant n'a, frere ne seur,

Qui lors voulsist estre son plege.

XLI

La mort le fait fremir, pallir,

Le nez courber, les vaines tendre,

Le col enfler, la chair mollir,

Joinctes et nerfs croistre et estendre.

Corps femenin, qui tant est tendre,

Poly, souef, si precieux,

T e fauldra il ces maulx attendre?

Oy, ou tout vif aller es cieulx.

Ballade des dames du temps jadis

Dites-moi où, n'en quel pays,

Est Flora la belle Romaine,

Archipiades, ni Thaïs,

Qui fut sa cousine germaine,

Écho parlant quand bruit on mène

Dessus rivière ou sur étang,

Qui beauté eut trop plus qu'humaine

Mais où sont les neiges d'antan?

Où est la très sage Héloïs,

Pour qui fut châtré et puis moine

Pierre Abelard à Saint-Denis?

Pour son amour eut cette essoine.

Semblablement, où est la reine

Qui commanda que Buridan

Fut jeté en un sac en Seine?

Mais où sont les neiges d'antan?

La reine Blanche comme lis

Qui chantait à voix de sirène,

Berthe au grand pied, Bietris, Alis,

Haremburgis qui tint le Maine,

Et Jeanne la bonne Lorraine

Qu'Anglais brûlèrent à Rouen;

Où sont-ils, où, Vierge souvraine?

Mais où sont les neiges d'antan?

P rince, n'enquerez de semaine

Où elles sont, ne de cest an,

Qu'à ce refrain ne vous remaine:

Mais où sont les neiges d'antan?

Ballade des seigneurs du temps jadis

Qui plus, ou est ly tiers Calixte,

Derrenier decedé de ce nom,

Quy quatre ans tint le papalixte?

Alfonce le roy d'Arragon,

Le gracïeux duc de Bourbon,

Et Artus le duc de Bretaigne,

Et Charles septiesme le bon?

Mais ou est le preux Charlemaigne?

Semblablement, le roy scotiste

Qui demy face ot, ce dit on,

Vermaille comme une emastiste

Depuis le front jusqu'au menton,

Le roy de Chippre de renom,

Helas! et le bon roy d'Espaigne

Duquel je ne sçay pas le nom?

Mais ou est le preux Charlemaigne?

D'en plus parler je me desiste,

Le monde n'est qu'abusïon;

Il n'est qui contre mort resiste

Ne qui treuve provisïon.

Encore faiz une questïon:

Lancellot, le roy de Behaygne,

Ou est il? Ou est son tayon?

Mais ou est le preux Charlemaigne?

Ou est Clacquin le bon Breton,

Ou est le conte daulphin d'Auvergne,

Et le bon feu duc d'Alençon?

Mais ou est le preux Charlemaigne?

Ballade en vieil langage fran ç oys

C ar ou soit ly sains appostolles,

D'aubes vestuz, d'amys coeffez,

Qui ne seint fors saintes estolles

Dont par le col prent ly mauffez

De mal talant tout eschauffez.

Aussi bien meurt que cilz servans,

De ceste vie cy buffez:

Autant en emporte ly vens!

Voire, ou soit de Constantinobles

L'emperieres au poing dorez,

Ou de France le roy tres nobles

Sur tous autres roys decorez,

Qui pour ly grant Dieux adorez

Batist eglises et couvens,

S'en son temps il fut honnorez,

Autant en emporte ly vens!

Ou soit de Vïenne et de Grenobles

Ly Dauphin, ly preux, ly senez,

Ou de Dijon, Salins et Dolles,

Ly sires filz le plus esnez

Ou autant de leurs gens prenez

Hereaux, trompectes, poursuivans,

Ont ilz bien boutez soubz le nez,

Autant en emporte ly vens!

Princes a mort sont destinez,

Et tous autres qui sont vivnans;

S'ilz en sont courcez n'atinez,

A utant en emporte ly vens!

XLII

Puisque pappes, roys, filz de roys

Et conceuz en ventre de roynes,

Sont enseveliz mors et froys

En autlruy mains passent leurs regnes

Moy, povre marcerot de regnes,

Morrai ge pas? Oy… se Dieu plaist!

Mais que j'aye fait mes estraines,

Honneste mort ne me desplaist.

XLIII

C e monde n'est perpetuel,

Quoy que pense riche pillart;

Tous sommes soubz mortel cousteclass="underline"

Ce confort prens, povre viellart,

Lequel d'estre plaisant raillart

Ot le bruit, lors que jeune estoit,

C'on tendroit a fol et paillart

S i, viel, a raillier se mestoit.

XLIV

Car s'en jeunesse il fut plaisant,

Ores plus riens ne dit qui plaise

Tousjours viel singe est desplaisant,

Moue ne fait qui ne desplaise;

S'il se taist, affin qu'il complaise,

Il est tenu pour fol recreu;

S'il parle, on lui dist qu'il se taise

E t qu'en son prunier n'a pas creu.

XLV

Or lui convient il mendïer,

Car ad ce force le contrainct;