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« Qui est le vieux hibou, là-bas ?… demanda Amore Dodino en désignant un vieillard maigre au crâne chauve et luisant. Raph Dun sembla surpris :

— Sans blague, tu sais pas ? C’était le conseiller astral de Satrapoulos !

— Pauvre chose ! Ça ne lui a pas réussi ! À la place du grand singe, je me méfierais !

— Boph… Il paraît qu’il utilise aussi ses services.

— N’importe quoi, ces gens sont déments ! Ah ! S’ils connaissaient ma voyante ! Et ta petite fiancée, horrible coureur de dots ?

— Maria ? Pas vue depuis la mort de son père… C’était pas mon genre… L’argent, c’est bien beau, mais il ne faut pas le payer trop cher ! Brrr… Passer ma vie avec ce boudin !

— Un peu de classe. Ne crache pas dans la soupe !

— Tu as vu si la mariée jubile ! En voilà une qui n’a pas raté le coche !

— Elle n’en est pas à son coup d’essai cette chérie !

— Qu’est-ce qui te fait loucher ma jolie ?

— Rien… Le diamètre du cierge qu’elle tient dans la main. Tu te rends compte ?

— Ne rêvons pas !

— Oui, tu as raison, ce n’est pas raisonnable…

— Sacrée fille de joie ! sourit Dun… Au moins, toi, tu ne changes pas !

— Hé non !… La vie continue ! »

Un enfant de chœur agita une clochette pour annoncer le triple échange des anneaux nuptiaux.

Dans le silence devenu total, l’archimandrite Halirrhotios se racla discrètement la gorge. Il allait maintenant prononcer la formule consacrée qui allait faire de la jeune femme la huitième épouse de Herman Kallenberg.

Sa superbe voix de basse s’éleva avec majesté sous les voûtes de la chapelle, ciselant la phrase rituelle de l’Église orthodoxe :

« Le serviteur de Dieu, Herman, est uni par les liens du mariage à la servante de Dieu, Peggy. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »