Выбрать главу

Bien plus, n'est-ce même pas possible qu'ils l'aient fait? Ils devaient avoir une forme quelconque de lumière artificielle qu'ils utilisaient dans la construction et la décoration de ces vastes cavernes creusées dans le roc massif qui devinrent de vastes cimetières pour les défunts. Certaines des cavernes, avec leurs labyrinthes de couloirs sinueux et interminables, leurs chambres, le tout sculpté, gravé et peint avec une richesse de détails absolument confondante ont dû demander des années et des années pour être achevées. Et cependant il n'y a aucune trace de fumée, alors que des lampes ou des torches n'auraient pas manqué d'en laisser. De nouveau, s'ils savaient stocker la lumière, n'est-il pas possible qu'ils aient appris à comprendre et à en séparer les éléments constitutifs? Et si ces hommes de l'ancien temps étaient parvenus à ce point, ne le pouvons-nous pas nous aussi quand les temps seront révolus? Nous verrons! Nous verrons!

Il y a aussi une autre question, sur laquelle de récentes découvertes scientifiques projettent une certaine lumière. Pour le moment, c'est seulement une lueur; une lueur suffisante pour illuminer des probabilités, plutôt que des réalités, ou même des possibilités. Les découvertes des Curie, de Laborde, de Sir William Crookes et de Becquerel, peuvent avoir des résultats de grande portée sur les recherches concernant l'Égypte. Ce nouveau métal, le radium, ou plutôt ce vieux métal que nous ne connaissons que depuis peu, était peut-être connu des anciens. À dire vrai, il a pu être utilisé il y a des milliers d'années à un degré supérieur à ce qui paraît possible aujourd'hui. Jusqu'à présent l'Égypte n'a pas été citée comme un pays où l'on peut trouver du pechblende, qui, autant que nous le sachions, contient du radium. Et cependant il est plus que probable qu'il existe du radium en Égypte. Ce pays possède peut-être les plus grandes masses de granit qu'on puisse trouver dans le monde; et le pechblende se trouve sous forme de veines dans le granit. Dans aucun endroit, à aucune époque, le granit n'a été extrait en aussi grandes quantités qu'en Égypte sous les premières dynasties. Qui peut dire que de grandes veines de pechblende n'ont pas été découvertes dans les opérations gigantesques d'extraction des colonnes destinées aux temples, ou de grandes pierres pour les pyramides? Eh bien, des veines de pechblende, d'une richesse inconnue dans nos mines modernes de Cornouailles, de Bohème, de Saxe, de Hongrie, de Turquie, du Colorado, ont pu être trouvées par ces vieux carriers d'Assouan, ou de Turra, ou de Mokattam, ou d'Élephantine.

En outre, il est possible que çà et là, parmi les vastes carrières de granit aient été découvertes non seulement des veines, mais des masses, ou des poches de pechblende. Dans ce cas la puissance à la disposition de ceux qui savaient comment l'utiliser a dû être fantastique. La science était en Égypte gardée par les prêtres, et dans leurs vastes congrégations il devait y avoir des hommes d'un grand savoir; des hommes qui savaient comment mettre en œuvre et avec le maximum d'avantages, ainsi que dans la direction qu'ils souhaitaient, les forces terrifiantes auxquelles ils commandaient. Et si le pechblende existait et existe en Égypte, ne pensez-vous pas qu'une grande quantité a dû être libérée par l'usure et l'érosion des roches granitiques? Le temps et les intempéries réduisent toutes les roches en poussière; l'accumulation même de sables du désert, qui, à travers les siècles, ont recouvert quelques-uns des plus majestueux monuments édifiés par l'homme, en fournit la preuve. Si donc le radium est divisible en particules aussi ténues que le disent les savants, il a dû lui aussi être, avec le temps, libéré de sa prison de granit et laissé libre d'agir dans l'air. On pourrait presque hasarder une suggestion: le choix du scarabée comme symbole de la vie n'était peut-être pas dénué de toute base empirique. N'aurait-il pas été possible que les Coprophages aient eu le pouvoir, ou l'instinct, de se saisir des minuscules particules de ce radium qui donne du courage, la lumière – et peut-être la vie, et de les enclore avec leurs œufs dans ces boules de matière qu'ils roulent si assidûment, et qui leur ont donné leur nom ancien, Pilularia. Dans les milliards de tonnes de débris du désert, se trouve sûrement mélangée une certaine proportion de chacune des terres, des roches et des minéraux de leur zone; et, la nature adapte ses êtres vivants à chacun de ces milieux pour qu'ils puissent se développer sur ceux qui sont privés de vie.

» Les voyageurs nous disent que du verre abandonné dans les déserts tropicaux change de couleur et fonce sous le soleil de feu, comme il fait quand il est soumis à l'influence des rayons du radium. Cela n'implique-t-il pas une sorte de similitude entre les deux forces, qu'il reste à identifier?