Ton symbole personnel
À l'intérieur se trouve ton symbole.
Regarde-le.
Tu le vois. Tu le reconnais. Tu le comprends.
Touche-le.
Perçois ses angles, ses courbes, son volume.
Pourquoi a-t-il cette forme particulière?
Que t'évoque-t-elle?
Tu prends ton symbole, tu le lèves au-dessus de toi et il se met à irradier très fort comme un petit soleil.
Tu le mets près de ta poitrine,
et tu l'enfonces d'un coup dans ton cœur.
Là, il se met à briller encore plus fort et te fournit une douce énergie.
Tous tes sens voient aussitôt leur sensibilité s'accroître.
Tu n'as pas que cinq sens physiques: vue, odorat, ouïe, goûter, toucher.
Tu es doté aussi de cinq sens spirituels: émotion, imagination, intuition, conscience, inspiration. Et tous profitent de ton symbole.
L'émotion.
Tes émotions sont mieux canalisées.
Tu ne les laisses plus te submerger comme des vagues déferlantes.
Tu les sens venir, et tu sens que tu peux surfer sur leur cime.
L'imagination.
Ton imagination s'élargit.
Tu quittes les préjugés qui réduisent ton angle de vision.
L'intuition.
Ton intuition devient fulgurante, tu apprends à l'écouter avant d'entreprendre quoi que ce soit.
La conscience.
Tu as conscience de qui tu es.
Tu as conscience de ce que tu fais
à chaque instant.
L'inspiration.
Ton inspiration capte les idées qui s'agglomèrent, tel un grand nuage au-dessus de la planète.
Nuage qu'on a parfois baptisé «noo-sphère».
À l'intérieur les idées se mélangent, s'hybrident, fusionnent.
Tu apprends que les idées sont comme des êtres indépendants.
Qu'elles ont leur propre évolution, leur propre sélection, leur propre mutation.
Elles ne sont pas que filles de nos cervelles.
Elles étaient là avant l'humain et seront là après.
Certaines se répandent, d'autres vivent en autarcie.
Certaines se recroquevillent pour ne surgir qu'au meilleur moment.
D'autres planent généreusement pour être saisies par les rêveurs et les artistes.
Désormais, tu sais que toi aussi tu peux cueillir ces idées.
Chaque fois que tu en auras envie, tu pourras aller visiter la noosphère et y puiser ce dont tu as besoin pour créer dans ton domaine privilégié.
Mais n'oublie pas que ces idées ne viennent pas de toi.
Ta créativité consistera à les relier différemment.
Branche-toi sur la noosphère.
Ta mémoire augmente pour stocker les idées, les comparer, les métisser, les faire évoluer dans ton laboratoire spirituel personnel.
Ta capacité d'analyse et de synthèse se développe.
Tu réfléchis plus vite sans t'embarrasser des détails sans importance.
Tu devines les enjeux cachés derrière les apparences.
Comme si on nettoyait les fenêtres empous-siérées de tes perceptions.
Tout devient plus clair, plus léger, plus simple.
Tu sais aller à l'essentiel.
Tu deviens maître de ta pensée.
C'est la force de ton symbole personnel.
Tu le remets dans son écrin.
Tu le refermes, et tu le ranges.
Tu sais que, chaque fois que tu n'iras pas bien, il te suffira d'appeler ton symbole et de le refaire irradier dans ton cœur.
Ton arme
Un long fourreau est accroché au mur, en face de ton bureau.
À l'intérieur se trouve ton arme.
Sors-la.
C'est une épée.
Regarde-la. Examine son pommeau.
Ta devise y est gravée.
Examine sa lame mille fois trempée.
Examine son manche parfaitement adapté à la forme de ta main.
C'est ton épée, dans toute autre main elle perdrait son équilibre.
Elle est légère et pourtant suffisamment forte pour trancher le métal.
Sa lame est fine comme celle d'un rasoir.
Mais tu entends des bruits dehors.
Qui peut oser venir sur ton territoire?
Tu te penches par la fenêtre et tu aperçois un groupe de gens.
Tu les reconnais, ce sont tes amis.
Ils viennent fêter la découverte de ton refuge.
Ta fête
Tu ranges ton épée dans son fourreau et tu descends les rejoindre.
Ils ont organisé une fête devant l'entrée de ton refuge.
Il y a des tables disposées en cercle.
Il y a des plats succulents.
Une musique résonne.
Tu reconnais cette musique, c'est ta musique préférée.
Tout vibre dans cette mélodie.
C'est sur cette musique qui te caractérise si bien que tu prends place sur le siège qui t'est désigné.
Tu lèves les bras et tous tes amis te sourient.
Aujourd'hui il n'y a que les gens qui t'aiment vraiment qui sont venus.
C'est ta fête.
Tu lèves ton verre à leur santé.
Ton ou ta meilleure amie vient te dire qu'ils ont tous apporté un cadeau.
Chacun à tour de rôle se présente devant toi et te le remet.
Tu défais paquets et rubans.
Chaque cadeau est spécial et révèle non seulement la personnalité de celui qui l'offre mais aussi la façon dont il pense te faire le plus plaisir.
Chacun de tes amis explique le sens de son cadeau.
Il y a des œuvres d'art spécialement créées pour toi.
Il y a des objets rares dénichés dans des brocantes.
Ceux qui te les offrent sont allés les chercher très loin
et ils te racontent l'histoire de ces trouvailles.
Chacun te rappelle à l'oreille un bon moment que vous avez passé ensemble.
Moi le livre, en cet instant, je me fais discret.
Je respecte la complicité particulière qui te lie à eux.
Apprécie la chance d'avoir de tels amis.
Certains se saisissent de tam-tams.
Et vous dansez à la manière des peuples des forêts.
Tu fermes les yeux.
Tu te défoules complètement.
Vous chantez spontanément en émettant des sons qui partent du ventre.
Cela ressemble à des chants amérindiens ou à des polyphonies pygmées.
Puis d'autres prennent des binious, des cornemuses, des harpes, des violes et composent une gigue campagnarde délicieusement démodée.
On passe ensuite à des rocks endiablés.
Vous tournez de plus en plus vite.
Puis tout se calme avec des slows langoureux.
Les corps se frôlent, se touchent, se caressent.
Les doigts s'enlacent et se serrent.
Des baisers furtifs glissent entre les danseurs.
La présence tiède de tes amis est comme un grand manteau qui te protège.
Tu sais que ceux-là ne te laisseront jamais tomber.
Pourtant quelqu'un regarde les étoiles, dit qu'il est tard et qu'il doit rentrer.
Les autres lui emboîtent le pas.
Tu veux les retenir encore.
Mais considère plutôt leur retrait comme une preuve d'amitié.
Ils savent que tu dois continuer seul ton parcours pour rencontrer le troisième élément.
Le feu.
Ils ne veulent pas te ralentir dans ton voyage.
Tu les salues un par un et tu redeviens un oiseau transparent.
LE MONDE DU FEU
Ton terrain de bataille
Nous nous envolons.
Cette fois-ci non plus dans l'espace, mais dans le temps.
Le ciel est jaune feu et rouge sang.
La musique se fonde essentiellement sur un accord en ré.
Les instruments sont des instruments modernes soutenus par des amplis.
Guitare électrique saturée, synthétiseurs aux sons étranges, basse qui fait vibrer la cage thoracique, batterie sèche.
En bas, montent en rythme des bruits de canons et de mitrailles.
Hard rock.
Nous descendons.
Défilent alors les grands champs de bataille.
Troie assiégée par les Grecs et le cheval de bois qui laisse sortir ses commandos de tueurs, au grand désespoir du roi Priam.
Glaives.
Jérusalem encerclée par les troupes de Nabuchodonosor.
Marathon opposant Grecs et Perses.
Les éléphants d'Hannibal caparaçonnés de bijoux chargent les lignes ennemies, pourfendant les boucliers de leurs ivoires acérés. Carthage en flammes sous les assauts des catapultes de Scipion le Second Africain.