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La ville est également interdite aux pauvres, aux 'célibataires et aux inactifs.

L'idée d'Hippodamos, c'est de faire de la cité un esystème parfait.

Hydromel

L'homme et la fourmi savent fabriquer de l'alcool de miel. Miellat de puceron pour les fourmis, miel d'abeille pour l'homme. Cela se nomme l'hydromel, c'était jadis la boisson des dieux de l'Olympe en Grèce et des druides en Gaule. Recette: Faire bouillir 6 kg de miel d'abeille, l'écumer, le recouvrir de 15 litres d'eau plus 25 g de gingembre en poudre, 15 g de cardamome, 15 g de cannelle. Laisser bouillir jusqu'à ce que le mélange soit réduit d'un quart environ. Sortir du feu et laisser tiédir. Puis ajouter 3 cuillerées de levure et laisser reposer le tout pendant 12 heures. Passer ensuite le liquide en le versant dans un tonnelet de bois. Bien fermer et mettre à la glacière deux semaines environ. Verser enfin en bouteilles, fermer hermétiquement avec un bouchon muni d'un fil de fer et descendre à la cave où on l'alignera en position couchée. Ne pas boire avant deux mois. Réunir ensuite les amis et faire une grande bacchanale à la manière antique.

I

Inde

L'Inde est un pays qui absorbe toutes les énergies. Tous les chefs militaires qui ont essayé de la mettre au pas s'y sont épuisés. Au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans le pays, l'Inde déteignait, sur eux, ils perdaient de leur pugnacité et s'éprenaient des raffinements de la culture indienne.

L'Inde est une masse molle qui vient à bout de tout. Ils sont venus, l'Inde les a vaincus.

La première invasion importante fut celle des musulmans turco-afghans. En 1206, ils prennent Delhi. Cinq dynasties de sultans en découlent et tentent de s'emparer de la péninsule indienne dans sa totalité, mais les troupes se diluent en poussant vers le sud. Les soldats s'épuisent à massacrer, ils perdent le goût de la lutte et sont charmés par les coutumes indiennes. Les sultans deviennent décadents.

La dernière dynastie, celle de Lodi, est renversée par Babar, un roi d'origine mongole, descendant de Tamerlan. Il fonde en 1527 l 'empire des Moghols et, à peine arrivé au centre de l'Inde, renonce aux armes et se passionne pour la peinture, la littérature et la musique.

L'un de ses descendants, Akbar, parvient même à unifier l'Inde par la douceur et invente une religion en regroupant ce qu'il y a de plus pacifique dans toutes les religions de l'époque. Cependant, quelques dizaines d'années plus tard, Aurangzeb, un autre descendant, va essayer d'imposer par la force la religion musulmane. L'Inde se révoltera et éclatera. On ne peut dompter ce continent par la violence.

Au début du XIXe siècle, les Anglais réussiront à conquérir militairement tous les comptoirs et les grandes villes, mais jamais ils n'arriveront à contrôler la totalité du pays. Ils se contenteront de créer des cantonnements, des «petits quartiers de civilisation anglaise» dans la civilisation indienne.

Comme la Russie est protégée des envahisseurs par le froid, le Japon et l'Angleterre protégés par la mer, l'Inde est protégée par une sorte de mur spirituel qui englue tous ceux qui y pénètrent. Encore de nos jours, n'importe quel touriste qui 'passe ne serait-ce qu'une journée dans ce «pays 'éponge» en arrive rapidement à se poser la question: «Mais à quoi sert que j'entreprenne quoi que ce soit?»

Indiens d'Amérique

Les indiens d'Amérique du Nord ont probablement réussi l'une des plus intéressantes symbioses homme-nature et même la symbiose… homme-homme.

Qu'ils soient Sioux, Cheyennes, Apaches, Crows, Comanches ou autres, ils partageaient les mêmes principes.

Tout d'abord, ils se considéraient comme insérés dans la nature et non maîtres de la nature. Leur tribu ayant épuisé le gibier d'une zonel migrait afin que le gibier puisse se reconstituer. Ainsi leur ponction n'épuisait pas la terre.

Dans le système de valeurs indien, l'individualisme était source de honte plutôt que de gloire. Il est obscène de faire quelque chose pour soi. On ne possède rien, on n'a de droits sur rien. Encore de nos jours, un Indien qui achète une voiture sait qu'il devra la prêter au premier Indien qui la lui réclamera.

Leurs enfants étaient éduqués sans contraintes. En fait ils s'autoéduquaient.

Ils avaient découvert l'utilisation des greffes de plantes qu'ils utilisaient par exemple pour créer des hybrides de maïs. Ils avaient découvert lel principe d'imperméabilisation des toiles grâce à l'hévéa. Ils savaient fabriquer des vêtements de coton dont la finesse du maillage était inégalée en Europe. Ils connaissaient les effets bénéfiques de l'aspirine (acide acétylsalicylique), de la quinine et même du chocolat.

La société indienne était une société égalitaire. Il y avait certes un chef mais on n'était chef que si les gens vous suivaient spontanément. Etre leader, c'est une question de confiance. L'élection du chef était permanente. Sur une décision, si 90 personnes suivaient, les 20 qui n'étaient pas d'accord ne suivaient pas. Chacun faisait ce qui lui semblait le mieux à son avis personnel. Un peu comme si, chez nous, il n'y avait que ceux qui trouvaient une loi juste qui l'appliquaient!

Dans la société indienne, il n'y avait pas de pouvoir héréditaire ni de pouvoir permanent. A chaque décision, chacun exposait son point de vue lors du pow-wow (conseil de la tribu). C'était avant tout (et bien avant la Révolution) un régime d'assemblée. Si la majorité n'avait plus confiance dans son chef, celui-ci se retirait de lui-même.

Même à leur époque de splendeur, les Amérindiens n'ont jamais eu d'armée de métier. Tout le monde participait à la bataille quand il le fallait, mais le guerrier était avant tout reconnu socialement comme chasseur, cultivateur et père de famille.

Dans le système indien, toute vie humaine ou non humaine mérite le respect. Ils ménageaient donc la vie humaine de leurs ennemis pour que ceux-ci en fassent de même. Toujours cette idée de réciprocité: ne pas faire aux autres ce qu'on n'a pas envie qu'ils nous fassent.

La guerre était avant tout considérée comme un jeu aristocratique où l'on pouvait montrer son courage. En aucun cas on ne souhaitait la destruction physique de son adversaire. Le but du combat guerrier était de toucher l'ennemi:avec l'extrémité de son bâton à bout rond. C'était un honneur plus fort que de le tuer. On comptait une touche. Le combat s'arrêtait dès les premières effusions de sang. Il y avait rarement des morts.

Le principal objectif des guerres inter-indien-nes consistait à voler les chevaux de l'ennemi. Culturellement, il leur fut difficile de comprendre la manière de faire la guerre de masse des Occidentaux. Ils furent très surpris quand ils virent qu'ils tuaient tout le monde, y compris les vieux, les femmes et les enfants. Pour eux, ce n'était pas seulement affreux, c'était surtoutl «aberrant», «illogique», «incompréhensible». Pourtant, les Indiens d'Amérique du Nord résistèrent relativement longtemps.

Les sociétés sud-américaines furent plus faciles à attaquer. Il suffisait de décapiter la tête pour que toute la société s'effondre. C'est lai grande faiblesse des systèmes à hiérarchie complexe et à administration omniprésente. On les tient par la tête. En Amérique du Nord, la société avait une structure plus éclatée. Les cow-boys eurent affaire à des centaines de tribus migrantes. Il n'y avait pas une tête immobile, mais des centaines de têtes mobiles. Si les Blancs arrivaient à mater ou à détruire une tribu de 150 personnes, ils devaient à nouveau s'attaquer à une deuxième tribu de 150 personnes.