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Phéromone humaine

Il n'y a pas que les insectes qui communiquent par les odeurs. L'homme dispose lui aussi d'un langage olfactif par lequel il dialogue discrètement avec ses semblables.

C'est un langage imperceptible, on se doute à peine qu'il existe, mais pourtant nous pouvons chaque jour en constater les effets. Et ils conditionnent une bonne partie de notre vie.

Comme nous ne disposons pas d'antennes émettrices, nous projetons les phéromones dans l'air à partir de certaines zones spécifiques del notre corps: les aisselles, les tétons, le cuir chevelu et les organes génitaux.

Ces messages sont perçus inconsciemment, mais n'en sont pas moins efficaces. L'homme a,j cinquante millions de terminaisons nerveuses olfactives. Cinquante millions de cellules capables d'identifier des milliers d'odeurs, alors que notre langue ne sait reconnaître que quatre saveurs.

Quel usage faisons-nous de ce mode de communication?

Tout d'abord l'appel sexuel. Un mâle humain. pourra très bien être attiré par une femelle humaine uniquement parce qu'il a apprécié ses parfums naturels (d'ailleurs trop souvent cachés sous des parfums artificiels!).

Il pourra de même se trouver repoussé par une autre dont les phéromones ne lui «parlent» pas.

Le processus est subtil. Les deux êtres ne se douteront même pas du dialogue olfactif qu'ils auront entretenu. Il y aura simplement peut-être quelqu'un pour remarquer à leur propos que «l'amour est aveugle».

Cette influence des phéromones humaines peut aussi se manifester dans les rapports d'agression. Comme chez les chiens, un homme qui hume des effluves transportant le message «peur» de son adversaire aura naturellement envie de l'attaquer.

Enfin l'une des conséquences les plus spectaculaires de l'action des phéromones humaines est sans doute la synchronisation des cycles menstruels. On s'est en effet aperçu que plusieurs-femmes vivant ensemble émettent des odeurs qui ajustent leur organisme de sorte que les règles de «toutes se déclenchent en même temps.

Pilotage du Cerveau

Notre corps est un outil aux possibilités infinies. A force de les considérer comme des automatismes, nous en oublions les subtilités. Par exemple, nos paupières sont rétractables pour nous protéger des excès de lumière. Un système de thermostat maintient la température interne de notre corps aux alentours de 37°2.

– Si nous attrapons un microbe ou un germe infectieux, un système de chauffage exceptionnel se met en marche pour les brûler: la fièvre.

– Nous avons dans les narines des poils qui nous permettent de filtrer les poussières et les impuretés de l'air.

– Nos ongles sont des armes naturelles de combat.

– Le sommet de notre crâne est protégé des rayons solaires par un matelas de poils.

– Nos orifices nasaux sont protégés de la pluie en étant tournés vers le bas.

– Les testicules des hommes sont placés à l'extérieur du corps pour conserver les spermatozoïdes à une température plus fraîche que celle du reste du corps.

– La surface extérieure de notre corps peut être refroidie par une émission de gouttelettes de liquide: la sueur.

– Nos fesses matelassées de graisse nous permettent, au besoin, de garder sans trop d'inconfort la position assise pendant plusieurs heures.

– Nos sourcils protègent nos yeux de l'eau de pluie en faisant office d'éponges.

– Notre iris se livre automatiquement à une mise au point pour offrir à notre œil la meilleure netteté par rapport à l'intensité de la lumière.

– Notre peau est élastique.

– Notre squelette est conçu de façon à offrir un maximum de protection au cœur et au cerveau.

– Nos oreilles ont une forme de cuvette pour permettre une réception maximale des sons.

– Notre bouche est entourée de lèvres et ses muqueuses richement irriguées en sang peuvent percevoir le degré de chaleur de la nourriture sur le point d'être ingurgitée.

Plus petit dénominateur commun

L'expérience animale la plus partagée entre n tous les humains de la Terre est la rencontre avec des fourmis. On trouvera forcément des peuplades qui n'ont jamais vu de chat ou de chien ou d'abeille ou de serpent, mais on ne rencontrera jamais d'individus qui n'aient pas un jour joué à se laisser escalader par une fourmi. C'est notre vécu commun le plus répandu.

Or, de l'observation de cette fourmi qui marche sur notre main, nous avons acquis des informations de base du genre: un: la fourmi bouge ses antennes pour comprendre ce qui lui arrive. Deux: elle va partout où il est possible d'aller. Trois: elle monte sur la deuxième main si on lui barre le chemin avec la première. Quatre: on peut stopper une colonne de fourmis en traçant une ligne devant elle de son doigt mouillé (les insectes arrivent alors comme devant un mur invisible infranchissable qu'ils finissent par contourner).

Cela, nous le savons tous. Pourtant ce savoir enfantin, ce savoir primaire partagé par tous nos ancêtres et tous nos contemporains, ne sert à rien. Car il n'est ni repris à l'école (où l'on étudie la fourmi de manière rébarbative, par exemple en mémorisant les noms des frag-. ments de son corps, franchement quel intérêt?) ni utile pour trouver un métier.

Politique

L'animal le plus politique est évidemment la fourmi. Car elle seule place les intérêts de la communauté avant ses intérêts propres. Dans les sociétés mammifères, que ce soit chez l'homme, le loup, le rat, le cochon, le gnou… le politique est obligatoirement une contrainte puisque le lien le plus fort n'est pas celui qui relie l'individu à l'État, mais celui qui relie l'individu à sa famille: enfants, parents, femmes, maris, frères, sœurs. La notion de famille a tout au long de l'Histoire démontré qu'elle était plus forte que les systèmes monarchistes, capitalistes, communistes. La notion de famille, chez les mammifères, est une résistance à la vie sociale de masse.

Dans les cités fourmis, termites ou abeilles, cette; notion n'existe pas. Chacun ne pense qu'à la «Res Publica», à la chose publique. Ce sont les insectes 'qui ont d'ores et déjà bâti la République «idéale» telle que l'a décrite Platon, cette république quasiment parfaite où chacun se sent intimement concerné par tout ce qui arrive à l'ensemble de ses congénères. Même ceux qu'il ne connaît pas personnellement.

Pour trouver une idée

Technique pour trouver des idées ou une solution à un problème compliqué (utilisée par Salvador Dali, lui-même s'était inspiré d'un gadget de réflexion des moines d'un monastère cistercien).

S'asseoir dans un fauteuil muni de deux gros accoudoirs. Prendre une assiette à soupe et une petite cuillère. Une cuillère à soupe si on a le sommeil profond. Retourner l'assiette à soupe vers le sol. Tenir mollement la cuillère par le bout du manche entre le pouce et le majeur au-dessus de l'assiette.

Commencer à s'endormir en pensant au problème que l'on a à résoudre.

Lorsque la cuillère tombe sur l'assiette et vous réveille brutalement, le problème est résolu.

Prédateur

Que serait notre civilisation humaine si elle ne s'était pas débarrassée de ses prédateurs majeurs: les loups, les lions, les ours ou les lycaons?

Sûrement une civilisation inquiète en perpétuelle remise en cause.

Jadis, les Romains, pour se donner des frayeurs au milieu de leurs libations, faisaient apporter un cadavre frais.

Tous se rappelaient ainsi que rien n'est jamais gagné et que la mort peut survenir à n'importe quel instant.

Mais de nos jours, l'homme a écrasé, éliminé, mis au musée toutes les espèces capables de le manger. Si bien qu'il ne reste plus que les microbes, et peut-être les insectes, pour l'inquiéter.