Les exploiteurs, eux, ne nageaient pas, ils se contentaient de frapper les nageurs pour être nourris. L'autonome était un nageur assez costaud pour ne pas céder aux exploiteurs. Il devait se battre en permanence pour ne pas se faire voler ses croquettes. Enfin le souffre-douleur était incapable de nager et incapable de terroriser les nageurs, alors il ramassait les miettes tombées lors des combats. Cette structure: deux exploités, deux exploiteurs, un individualiste, un souffre-douleur, se retrouvait dans les vingt cages de l'expérience.
Pour mieux comprendre ce mécanisme de hiérarchie, les chercheurs ont placé six exploiteurs: ensemble. Ils se sont battus toute la nuit. Au matin, deux d'entre eux s'étaient mis à la plonge, un nageait seul et un recevait les coups. On a fait de même avec les rats au comportement d'exploité soumis. On les a réunis et, le lendemain matin, deux d'entre eux jouaient les pachas.
Mais là où cette expérience donne vraiment à réfléchir, c'est que lorsqu'on a ouvert les crânes des rats pour étudier leur cerveau, on s'est aperçu que les plus stressés étaient les fainéants exploiteurs. Ils redoutaient de ne plus être obéis par les exploités.
Rats-taupes
Le rat-taupe est le seul cas connu de mammifère aux mœurs insectes!
Le rat-taupe (Heterocephalus glaber) vit en Afrique de l'Est, entre l'Ethiopie et le nord du Kenya. Cet animal est aveugle et sa peau rose est dépourvue de poils. Grâce à ses incisives faisant office de mandibules, il creuse des tunnels en sous-sol sur plusieurs kilomètres. Une colonie de rats-taupes comprend en moyenne 500 individus.
Mais le plus étonnant chez cet animal est sans aucun doute son comportement social. Tout comme chez les fourmis, on distingue chez les rats-taupes trois castes principales: sexuées, ouvrières, soldates. Une seule femelle, qu'on pourrait nommer «la reine des rats-taupes», peut enfanter. Elle accouche d'un nombre phénoménal de petits. Une seule portée peut donner naissance à 30 individus de toutes les castes. Pour demeurer unique «pondeuse», la reine des rats-taupes émet une phéromone dans son urine qui bloque les hormones reproductrices des autres femelles du nid.
La constitution en «fourmilière» des colonies de rats-taupes peut s'expliquer par le fait que ce rongeur vit dans des régions quasi désertiques et se nourrit de racines et de tubercules. Or si certains de ces aliments sont très volumineux, ils sont aussi très dispersés. Seul, un rat-taupe pourrait creuser droit devant lui sur des kilomètres sans rien trouver et il mourrait de faim. Par contre, réunis en vaste société, les rats-taupes multiplient leurs chances de trouver leur nourriture. Chaque tubercule repéré est équitablement partagé entre tous les membres de la colonie.
Seule différence avec une société fourmi: les mâles survivent à l'acte d'amour.
Réalité parallèle
La réalité dans laquelle nous sommes n'est peut-être pas la seule. Il existerait d'autres réalités parallèles.
Par exemple, alors que vous lisez ce livre dans cette réalité, dans une autre réalité, vous êtes en train de vous faire assassiner, dans une troisième réalité, on vient vous annoncer que vous avez gagné au Loto, dans une quatrième réalité, vous avez soudain envie de vous suicider, etc. Il y aurait comme cela des centaines, voire des milliers de réalités parallèles qui se répandraient en permanence comme les branches d'un arbre.
Mais au bout d'un certain temps, une voie de réalité serait choisie, figée et les autres réalités s'évaporeraient. Dès qu'une ligne de réel serait durcie, la multitude des nouvelles réalités parallèles en découlerait.
Peu à peu, le tronc d'où partent les nouvelles branches se fixerait. Dès lors il n'y aurait plus accès aux anciennes ébauches de réalités.
Visiblement, il semblerait ici et maintenant que la réalité où vous êtes en train de lire l'ESRA est celle qui a été choisie, durcie et fixée (par qui? selon quels critères de choix? On l'ignore).
Cela peut sembler évidemment complètement loufoque, mais la physique quantique arrive aux mêmes conclusions. On connaît par exemple l'expérience du chat de Schrôdinger. Il s'agit d'un matou qu'on a installé dans une boîte avec au-dessus de lui une capsule de cyanure mortelle retenue seulement par un électron.
La boîte a deux fentes, l'une qui dirige la lumière sur l'électron charnière et l'autre qui la dévie. On projette un photon de lumière sur la boîte et celui-ci a donc une probabilité sur deux de tuer le chat.
Eh bien on arrive à prouver mathématiquement qu'après l'expérience le chat est 50 % vivant et; 50 % mort. Il reste à cheval entre ces deux réalités jusqu'au moment où l'on soulève la boîte pour savoir.
Le fait de soulever la boîte et de l'observer fait alors basculer le chat dans une réalité: celle où il est vivant ou celle où il est mort. Mais tant que la boîte n'est pas soulevée, on considère en physique quantique que le chat est simultanément «mort ET vivant».
Recette du pain humain
L'aliment de la ville sociale, c est le pain. Les fourmis pétrissent une sorte de pâte de champignon haché qui correspond à ce concept.
Recette du pain «humain» à l'usage de ceux qui voudraient retrouver cette magie ancienne.
Ingrédients:
1 bonne tasse de farine
1/2 paquet de levure sèche
1/2 tasse d'eau
1 cuillerée à café de sucre
1/2 cuillerée à café de sel.
Versez la levure et le sucre dans l'eau et laissez-les reposer pendant une demi-heure. Une mousse épaisse et grisâtre se forme alors. Versez la farine dans une jatte, ajoutez le sel, creusez un puits au centre pour y verser lentement le liquide. Touillez tout en versant. Couvrez la jatte et laissez reposer un quart d'heure dans un endroit tiède et à l'abri des courants d'air. La température idéale est de 27°C mais, à défaut, il vaut mieux une température plus basse. La chaleur tuerait la levure. Quand la pâte a levé, travaillez-la un peu à pleines mains. Puis laissez-la à nouveau lever pendant 30 minutes. Ensuite vous pouvez la faire cuire pendant une heure dans un four ou dans des cendres.
Si vous n'avez pas de four ni de cendres, vous pouvez faire cuire le pain sur une pierre en le laissant au grand soleil.
Règles d'Alynski
En 1970, Saul Alynski, provocateur hippy, ancien étudiant en archéologie, ancien gangster d'Al Capone, fondateur du plus grand syndicat américain, publiait un manuel énonçant dix règles tactiques pour survivre en société.
1 – Le pouvoir n'est pas ce que vous avez, mais ce que votre entourage croit que vous avez.
2 – Sortez du champ d'expérience de votre adversaire, inventez des nouveaux terrains de lutte dont il ne possède pas encore le code de conduite.
3 – Combattez l'ennemi avec ses propres armes. Utilisez les éléments de son propre livre de référence pour l'attaquer.
4 – L'humour est l'arme la plus efficace lors d'une confrontation verbale. Si on arrive à ridiculiser ou, mieux, à contraindre l'adversaire à se rendre ridicule tout seul, il lui devient très difficile de remonter au créneau.
5 – Une tactique ne doit jamais devenir une routine. Surtout lorsqu'elle marche. Répétez-la pour en connaître la force et les limites, puis changez-en. Quitte à adopter la tactique exactement contraire.
6 – Maintenez l'adversaire en défense. Il ne doit jamais pouvoir se dire: «Bon, j'ai un répit, profitons-en pour nous réorganiser.» On doit utiliser tous les éléments externes d'actualité pour maintenir cette pression.