Avenir
On ne sait pas comment sera l'homme du futur, mais l'on peut déjà avancer son portrait probable.
– Il aura la mâchoire plus courte et moins de dents. Nos troisièmes molaires, nos fameuses dents de sagesse, ont en effet tendance à disparaître. Normaclass="underline" les molaires servent à broyer la viande, or nous ne mangeons plus que des aliments mous qui n'ont plus besoin d'être broyés.
L'homme du futur n'aura que 28 dents au lieu de 32.
– Il sera plus grand. Tout simplement parce que les bébés sont maintenant mieux nourris, donc mieux «construits» qu'à l'origine. Les médicaments les protègent des maladies qui pourraient troubler leur croissance. On sait par exemple qu'en 1800 la moyenne des appelés français était de 1,63 m, elle était en 1958 de 1,68 m alors qu'elle est en 1993 de 1,75 m. C'est même une croissance exponentielle.
– Il sera plus myope. En ville, il n'y a pas besoin de voir loin.
– Il sera probablement métis. Tout simplement à cause de la facilité des moyens de transport qui permettent à tous les peuples de se rencontrer.
– Il vivra plus vieux. Toujours grâce à l'hygiène, aux progrès de la médecine et à une meilleure nutrition.
– Le volume cérébral sera probablement supérieur, la capacité de la boîte crânienne de l'Homo sapiens ayant déjà triplé depuis les premiers hommes d'il y a 3 millions d'années. Mais plus que le volume, ce sera probablement la complexité des connexions qui se développera.
– On restera enfant plus tard. En effet, les os durcissent de plus en plus tard. Il y a 30 000 ans, tous les os étaient durs à près de 18 ans. De nos jours, l'ossification de la clavicule qui clôt la croissance se produit à 25 ans. Tout se passe comme si les gens restaient physiologiquement des enfants de plus en plus longtemps. Ce qui expliquerait que, même mentalement, on veuille rester enfant de plus en plus longtemps.
– Les femmes par contre connaîtront plus tôt leurs premières règles, l'âge de la ménopause se déclenchera plus tard. Donc la période de fécondité humaine s'allongera. On sera peut-être plus lubrique pour rendre cette longue période moins monotone…
– Le corps masculin va se féminiser. A l'inverse des tribus de chasseurs des forêts qui gardent une grande différence entre le faciès masculin et le faciès féminin, on constate déjà une grande simi litude des crânes féminin et masculin. L'avenir est aux hermaphrodites et aux femmes-enfants. Ces deux références esthétiques sont d'ailleurs les canons de la beauté moderne les plus mis en valeur dans la mode, le cinéma et la chanson.
B
Bactérie
Bactérie. Voilà le nom de notre plus ancien arrière-arrière-grand-père.
Et voilà aussi le nom de la structure organique qui a régné le plus longtemps et le plus largement sur Terre.
Si notre planète est âgée d'environ 5 milliards d'années, la première bactérie, une archébactérie, est apparue il y a 3,5 milliards d'années. Pendant 2 milliards d'années, l'archébactérie et ses dérivés sont restés seuls à «s'amuser» sur la Terre. Les seuls à se battre, à se nourrir, à se reproduire. Combien de belles épopées bactériennes, combien de drames, combien de bonheurs bactériens demeureront à jamais ignorés de nous, derniers occupants de la croûte terrestre?…
Dans le cœur de tout homme, il y a une bactérie qui sommeille.
Ce n'est qu'après que notre Terre a déjà parcouru les trois quarts de son existence jusqu'à nos jours (un quart dans le silence, deux quarts avec des bactéries pour seuls habitants) qu'apparaît la première cellule à noyau.
C'est une vraie révolution dans la vie. Jusque-là, les gènes se baladaient en vrac dans la cellule. Lorsqu'ils se réunissent en noyau, un programme cohérent peut enfin se bâtir.
Les bactéries donnent donc naissance à une branche évoluée: les algues bleues. Contrairement à leurs ancêtres, elles aiment l'oxygène, la lumière du soleil, elles sont l'avenir.
Plus ça avance, plus ça avance vite.
Les algues bleues donnent naissance à des formes de vie de plus en plus sophistiquées. Les insectes apparaissent il y a 250 millions d'années. Les hommes, bons retardataires, ont pointé le bout de leur museau il y a bien 3 millions d'années.
Quant aux bactéries qui n'ont pas su évoluer, elles ont toujours horreur de l'oxygène. Alors, elles restent tapies au fond des terres, des mers et même de nos intestins…
Bible
Toute la Bible est contenue dans le premier chapitre de la Genèse. Celui qui raconte la création du monde. Ce premier chapitre est lui-même contenu dans sa totalité dans le premier mot hébreu du chapitre. Béréchit. Qui signifie «Genèse», mais aussi «Dans le principe» (plus généralement mal traduit par «Au commencement»).
Ce mot est lui-même contenu dans la première syllabe «Ber» qui veut dire «le petit-fils». Symbole de l'enfantement auquel nous avons tous vocation. Mais cette syllabe est elle-même contenue dans sa première lettre B. Qui se prononce en hébreu Beth.
Beth, dont le dessin représente un carré ouvert avec un point au milieu. Ce carré symbolise la maison ou la matrice dans laquelle se trouve l'œuf, le fœtus, petit point amené à grandir.
Pourquoi la Bible commence-t-elle par la deuxième lettre de l'alphabet au lieu de commencer par la première? Parce que B représente la dualité du monde. A, Aleph (hydrogène), c'est l'unité d'où tout est sorti. B, Beth, c'est l'émanation, la projection de cette unité. B, c'est l'autre. Nous sommes issus de «un» donc nous sommes «deux». Nous vivons dans ce monde de dualité mais… notre quête doit être de retrouver le A, le Aleph, l'unité, le point d'où tout est parti. On peut le retrouver de mille manières différentes.
C
Cartes
Tout peut se diviser en quatre. Les quatre couleurs du jeu courant de 52 cartes.
Quatre couleurs. Quatre saisons. Quatre émotions. Quatre influences de planètes.
1 – Le printemps. Le cœur. L’affectif. Vénus.
2 – L'été. Le carreau. Les voyages. Mercure.
3 – L'automne. Le trèfle. Le travail. Jupiter.
4 – L'hiver. Le pique. La mort. Mars.
Cités
Comment s'est construite la vie sociale? Pour le comprendre, il faut remonter aux premiers débarquants. Parmi eux: les insectes.
Ils semblaient mal adaptés à leur monde. Petits, fragiles, ils étaient les victimes idéales de tous les prédateurs. Pour arriver à se maintenir en vie, certains, tels les criquets, empruntèrent la voie de la reproduction. Ils pondaient tellement de petits qu'il devait forcément rester des survivants.
D'autres, comme les guêpes ou les abeilles, «choisirent» le venin, se dotant au fil des générations de dards empoisonnés qui les rendirent redoutables. D'autres, comme les blattes, choisirent de devenir incomestibles. Une glande spéciale donna un si mauvais goût à leur chair que nul ne voulut la déguster.
D'autres, comme les mantes religieuses ou les papillons de nuit, choisirent le camouflage. Semblables aux herbes ou aux écorces, ils passèrent inaperçus dans la nature inhospitalière.
Cependant, dans cette jungle des premiers jours, bien des insectes n'avaient pas trouvé de «truc» pour survivre et paraissaient condamnés à disparaître.
Parmi ces «défavorisés», il y eut tout d'abord les termites. Apparue il y a près de 150 millions d'années sur la croûte terrestre, cette espèce brou-teuse de bois n'avait aucune chance de pérennité. Trop de prédateurs, pas assez d'atouts naturels pour résister…