Pour les enfants, le monde — et tout ce qui s'y trouve — est quelque chose de radicalement neuf, ils n'en reviennent pas. Il n'en va pas de même pour tous les adultes, puisque la plupart d'entre eux trouvent que le monde n'a rien d'extraordinaire.
Les philosophes constituent à ce titre une exception hono rable. Un philosophe, c'est quelqu'un qui n'a jamais vraiment pu s'habituer au monde. Pour le philosophe, homme ou femme, le monde reste quelque chose d'inexplicable, de mystérieux et d'énigmatique. Les philosophes et les petits enfants ont par conséquent une grande qualité en commun. On pourrait dire que les philosophes gardent toute leur vie une peau aussi fine que celle d'un enfant.
À toi de choisir, chère Sophie. Es-tu un enfànt qui n'a pas encore assez grandi pour être habitué au inonde ? Ou es-tu un philosophe qui peut jurer de ne jamais tomber dans ce travers?