Les sophistes avaient un trait en commun avec les philo sophes de la nature : ils critiquaient la mythologie. Mais, dans le même temps, ils rejetaient ce qui leur paraissait être pure spéculation sans objet. Même s'il existe peut-être une réponse aux questions philosophiques, l'homme ne peut pas trouver de certitudes concernant les énigmes de la nature et de l'univers, pensaient-ils. Ce point de vue a pour nom en philosophie le scepticisme.
Mais s'il n'est pas en notre pouvoir de résoudre les énigmes de la nature, nous savons néanmoins que nous sommes des hommes qui devons apprendre à vivre ensemble. Les sophistes choisirent de s'intéresser à l'homme et à sa place dans la société.
« L'homme est la mesure de toute chose », dit le sophiste Protagoras (environ 485-410 avant Jésus-Christ). Il entendait par là que le vrai et le faux, tout comme le bien et le mal, doi vent être jugés en fonction des besoins de l'être humain. Quand on lui demanda s'il croyait aux dieux grecs, il se contenta de répondre : « C'est une question délicate et la vie des hommes est brève. » Quelqu'un qui ne peut se prononcer clairement à propos de l'existence ou de la non-existence d'un dieu s'appelle un agnostique.